Citer :
Le droit romain est particulièrement discriminant pour la femme, un peu à l'image de ce qui se passe en Arabie saoudite aujourd'hui.
Dans les zones où la culture celte avait laissé des traces, les femmes jouissaient d'une meilleure condition.
Entre la comparaison totalement infondée et anachronique et la référence au statut des femmes chez les Celtes qui est plus un mythe qu'une réalité, votre message me laisse perplexe.
On ignore réellement quel était le statut des femmes chez les Celtes dans l'antiquité.
La seule Celte historique connue est Bodicae, je n'en vois pas d'autres et la Guerre des Gaules est particulièrement avare en informations là dessus. Et on a deux trois allusions d'autres auteurs. Archéologiquement, on a retrouvé des sépultures de femmes disposant d'un statut social élevé, mais de là à en conclure ce qu'était leur liberté...
Quelques mythes irlandais évoquent des femmes puissantes et "libres", même une reine qui dirige alors que son époux fait office de figurant, mais quelle valeur leur donner? Aucune trace d'un tel personnage en Gaule de l'âge du fer.
M'est avis que là comme ailleurs, on devait rencontrer d’innombrables cas et coutumes particulières.
De là à dire que les femmes aient eu un statut privilégié dans les zones "où la culture celte avait laissé des traces". Déjà, comment définissez-vous cette zone?
Si vous voulez parler des marges du monde celtique que sont la Bretagne, le Pays de Galle, l'Irlande et l'Ecosse, ils ont été christianisés très tôt et l'influence romaine y est venu par ce biais.
Sinon, la culture celtique a concerné une aire géographique qui va de l'Irlande à la Turquie....
C'est d'avantage la culture germanique qui peut-être est venu bouleverser l'empreinte classique là où elle était la moins forte.
En tous cas, comme souvent, ce que nous savons du statut des femmes chez les Mérovingiens, les Carolingiens et après concerne surtout les élites, et peu la majorité des femmes dont le sort devait dépendre de beaucoup d'éléments divers et variés.
En tous cas, dans l'aristocratie féodale, les femmes pouvaient hériter. Si la plupart du temps, elles transmettaient ce droit à leur époux ou fils, il arrivait qu'une femme exerce les prérogatives seigneuriales en propre dans certaines régions.
Dans tous les cas, la société médiévale est une société fondamentalement chrétienne et plus important encore, catholique. La référence absolue, c'est Rome. C'est nuancé ici et là par d'autres influences, mais c'est une généralité. La classe sociale la plus importante, c'est le clergé, et il n'y a pas de membres du clergé féminin. Rien que ça...
En gros, au Moyen Age, nous sommes dans une société patriarcale héritière de la société romaine. Avec des nuances et des exceptions, certes, mais de là à poser la question de savoir si les femmes étaient plus libres....
Plus libres que quoi? Plus libres que quand? Cela veut dire quoi être libre? Libre de consommer? Libre d'être encore et toujours socialement confiné à un rôle et une image prédéterminés (ceci est valable pour toutes les époques et pas seulement pour les femmes)?
La liberté revêt bien des aspects et des idées. C'est une notion parfaitement subjective. Pour les uns la liberté absolue va être de vivre seul au beau milieu d'une nature sauvage tandis que pour d'autres ce sera une véritable prison.
En outre, c'est une notion très contemporaine. Les moyens et technologies d'aujourd'hui nous ont rendu individualistes. Et alors que plus que jamais l'individu est noyé dans la masse. Nous tenons donc tout particulièrement à cette idée de liberté, mais seulement parce que nous pensons ne plus avoir à dépendre des autres.
Mais pour les sociétés du passé, être libre comme on l'entend aujourd'hui, c'est à dire émancipé de sa famille et de toute contrainte qui n'aurait soit disant pas été choisie, c'est être seul, et dans bien des cas, c'est être mort.
L'homme libre, dans l'antiquité (et on note que dans nos sources, on ne parle jamais de "femmes libres"), c'est celui qui n'est pas esclave. Qui dispose donc de sa liberté juridique, et qui, dans beaucoup de sociétés, a le droit de porter des armes. Mais tout individu est étroitement associé à sa famille, à son clan, à sa cité. Sans cela, l'individu n'a pas beaucoup de valeur. Chez les viking, il n'y avait pas de peine de mort. Mais le bannissement était un châtiment presque pire encore.
Donc cette question de savoir si les femmes étaient plus libres au Moyen Age qu'aujourd'hui est non seulement biaisé par le point de vue historiographique de notre époque (qui omet ou néglige certains aspects du passé) et la subjectivité même de la notion de "liberté".
Les femmes étaient-elles plus libres au Moyen Age que de nos jours? Selon nos critères, certainement pas. Étaient-elles moins libres que les hommes? Peut-être pas. La différence entre hommes et femmes était-elle moins marquée qu'aujourd'hui? A voir ... mais les choses n'étaient absolument pas perçues de cette manière: il y avait des tâches dévolues aux hommes et des tâches dévolues aux femmes. Cela pouvait être contraignant et liberticide pour les deux sexes, mais c'était la plupart du temps accepté comme une évidence, pour des motifs religieux et sociaux et aussi que parce qu'on devait accepter les us et coutumes d'une communauté pour simplement avoir de quoi subsister.