Sur la torture ecclésiastique, voici quelques éléments, tirés du Manuel de l'Inquisiteur, d'Eymerich(1376) et Peña(1578) (ed. Albin Michel).
Soulignons déjà que la torture n'est pas une pratique propre au Moyen-Age, et qu'elle perdura à la Renaissance.
Toute personne contre laquelle pèse un fort soupçon d'hérésie, sans qu'on puisse établir la culpabilité, et qui refuse d'avouer, peut être soumise à la torture. Typiquement, une seule délation suffit pour cela, alors que deux entraînent la condamnation, et donc la prison à vie (si le prévenu abjure sa prétendue hérésie) ou le bûcher. Bunch a bien expliqué les différentes modalités sur certaines personnes.
Les tortures sont échelonnées par degré. A l'origine, il y en a 5 : le bâton, les cordes, le chevalet, l'estrapade, les charbons ardents. Le juge a toute latitude pour en inventer d'autres, la seule limite étant de ne pas tuer la victime. Si la victime résiste à plusieurs série de supplices, (le Manuel conseille 3), elle est relâchée.
Les aveux sous la torture ne sont pas recevables. C'est pourquoi la victime est appelée à ratifier ses aveux après l'arrêt des tortures. Si elle se rétracte, elle sera soumise à une nouvelle série de tortures, jusqu'à ce qu'elle craque ou que la limite de tortures soit atteinte, ce qui entraîne la relaxe.
_________________ Qui contrôle le passé contrôle l'avenir. George Orwell
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