En visitant la très belle exposition "Le beau XVIe s." consacrée à la sculpture champenoise,qui se tient à Troyes actuellement, j'ai été surpris, devant une statue représentant Saint Hubert, de voir qu'elle avait été offerte par la corporation des chasseurs...

Or moi on m'a toujours appris que sous l'Ancien Régime, seule la noblesse chassait, le petit peuple braconnait et voilà tout. Quelqu'un peut-il m'en dire plus sur ces organisations des chasseurs en métier, et surtout qui étaient ces chasseurs et leurs attributions?

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Ce n'est pas impossible dans les seigneuries écclésiastiques où le prélat doit déléguer son droit de chasse, voire le monnayer. Il n'a pas le droit de verser le sang, et voit on Monseigneur courir sus le sanglier à l'épieu

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Les seigneurs laïcs, quant à eux, chassaient volontiers, mais ils s'entouraient pour l'occasion de tout un personnel, dont les occupations étaient diverses : rabattre le gibier, mener les chiens, suivre les pistes, sonner du cor, etc. Je me souviens d'une enluminure très intéressante où l'on voit un maître enseigner à ses élèves les différentes sonneries de cor nécessaires à leur office.
On peut imaginer (sur ce point, je n'ai pas de certitude) que ces gens, dont la profession était de chasser, étaient organisés en corporation.

Dans Blanche Neige, Perrault nous parle du grande veneur. Ceci dit, cela ne résout pas le problème, car ces roturiers qui travaillent pour la chasse des seigneurs sont des domestiques et on ne les voit pas réunis en corporation. Il y en avait peut-être sur le territoire de certaines villes. La question est aussi de savoir ce qu'ils chassaient.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

N'y a-t-il pas une question de coutumes suivant les provinces ? Car je pose une question naïve, les compagnies d'archers et d'arbalétriers, se contentaient-elles de faire du tir à la cible et jamais sur gibier vivant ?

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

J'ai écrit trop vite. Il s'agit de cornes, pas de cors.
Voici l'enluminure en question :



En voici une autre, où l'on voit une partie de ce personnel de chasse, au plan inférieur :



Ici occupé à préparer des pièges pour la chasse :



Ces enluminures sont toutefois antérieures au XVIe s., puisqu'elles sont tirées du Livre de la chasse, de Gaston Phébus, qui date du début du XVe s. Le manuscrit contient d'autres enluminures intéressantes, où l'on peut notamment voir ce personnel chasseur à l'oeuvre dans d'autres situations de chasse. Les reproductions sont en ligne sur Mandragore (ms. français 616).

Dans mes souvenirs, les compagnies d'archers et d'arbalétriers étaient essentiellement de nature militaire.

Le propriétaire des droits de chasse peut évidemment les affermer contre espèces sonnantes et trébuchantes. Une société de chasse peut parfaitement acheter le droit de chasse et vendre la chair du gibier. Ce n'est évidemment pas une corporation dans le sens urbain du mot.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

C'est vrai que le personnel seigneurial que j'ai évoqué est de nature domestique, et c'est pour cela que je doutais, moi aussi, qu'ils aient été organisés en corporation.

L'hypothèse de droits de chasse vendus et laissant ainsi la place à une activité de chasse de type économique paraît en effet plus propice à la constitution de corporations de chasseurs.

Le droit de chasse n'est pas un droit réservé à la noblesse, il est lié à la possession d'un fief. Or, la bourgeoisie a acquis des terres fieffées, et détenait les droits y afférant, dont le droit de chasse.

Les nobles ne résidaient pas toujours sur leurs terres, et avaient besoin d'argent. J'ai lu ça quelque part, mais où ?

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Dans le cas des bourgeois, je pense qu'il s'agit plutôt d'une chasse de "loisir", comme pour la noblesse. Ne faut-il pas qu'une activité ait un but économique pour qu'une corporation soit organisée ?

Tout cela n'explique pas l'organisation en une "corporation".

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Vous touchez le point problématique. Toutes ces hypothèses sont particulièrement intéressantes, que ce soit celle d'un affermage des droits de chasse comme celle du personnel de chasse, mais dans un cas comme dans l'autre la question de la corporation se pose toujours. Mystère...

A moins que le cartel de cette sculpture ne soit faux et qu'il s'agisse d'une corporation de pelletiers qui avaient aussi Saint Hubert comme patron. Mais je vois mal comment un cartel d'une exposition de cette envergure, organisée conjointement avec le Louvre, comporterait une telle erreur factuelle...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Il s'agit peut être de forestiers, dont Saint Hubert est aussi le saint patron, ce qui est plus cohérent

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Je me demande quand même quel était le mot que l'on traduit par corporation (mot du XVIIIIe siècle), ne s'agirait-il pas plutôt d'une confrérie?

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII