Isidore a écrit :
Titie vous avez amplement raison. Brague disait que les premiers travaux sur les textes antiques avant le XIème était une goutte comparée à l'époque que vous évoquez et qui continuera jusqu'à un peu après St Thomas d’Aquin.
Et cette même période sera elle même une goutte par rapport à ce qui se passera à la Renaissance.
Par contre il me semble que les traductions ne sont que le fruit du mouvement initial et en aucun cas à l'origine de ce mouvement. Les hommes de ce temps ont traduit car ils cherchaient à faire quelque chose, ce n'est pas parce qu’ils ont traduit qu'ils se sont mis en marche.
Les traductions sont une illustration de cette dynamique.
Pour Gerbert en Catalogne, j'ai des doutes sur la largeur de la bibliothèque disponible. Par contre sur la notation décimale cela semble avéré.
Gimpel parle de la bibliothèque du calife
Al-Hakam II, qui contenait plusieurs milliers de volumes, à
Cordoue. La proximité entre
Cordoue et la
Catalogne devait favoriser l'échange d'informations entre les deux régions.
Ce qui est intéressant est que ce mouvement de traduction relève d'une passion pour la "raison", qu'incarnera un
Abélard, raison qui peut s'avérer problématique pour la religion, puisque la méthode "scientifique" peut s'appliquer à l'étude des textes, comme le fera
Abélard, qui constatera des contradictions dans les textes bibliques, ce qui lui vaudra les foudres de
Bernard de Clairvaux, qui craint que cette activité raisonnable ne nuise à la foi chrétienne.
Le mouvement est parti, souvent, de l'ordre des bénédictins qui devait oeuvrer à la recherche de Dieu et qui s'intéressa donc aux "arrières-mondes", et aux idées platoniciennes, la vérité n'étant pas ici-bas mais dans les idées, mathématiques ou philosophiques. Ce retrait du monde, paradoxalement, amena à mettre la raison au premier plan.