Quelques précisions, issues de l'article La date et le temps de Florent Véniel, paru dans la revue Moyen âge numéro 49.
Pour désigner un moment de la journée, l'homme médiéval utilisera plutôt le nom des offices religieux, excepté pour les termes de midi et minuit. Voici pour indication le tableau des corre'spondances en heure solaire, le son des cloches permettant de se repérer dans le temps :
Matines : minuit ; Laudes : 3h ; Prime : 6h ; Tierce : 9h ; Sixte : Midi ; None, 15h ; Vêpres : 18h ; Complies : 21h.
La première mesure de temps résulte sûrement de l'observation de l'ombre d'un bâton, que l'on appellera gnomon, sur une surface plane (forme rudimentaire du cadran solaire). Celui-ci est peu fiable, nécessite une météo clémente, la durée des heures étant variables au cours des saisons. De plus, il ne fonctionne que durant la journée.
Pendant les nuits noires est utilisée une autre technique : en prenant la polaire comme point fixe et une autre étoile remarquable (comme une des étoiles de la Grande Ourse), il suffit de tracer la droite reliant les deux astres pour symboliser une aiguille qui tout au long de la nuit décrira une portion de cercle proportionnelle au temps qui passe. Un instrument de mesure horaire sera même créé : le nocturlabe. Sûrement ancien, car des sources mentionnent des éléments similaires, nous n'en conservons cependant aucun exemplaire avant le XVe siècle.
Autre instrument de mesure temporelle, l'horloge hydraulique serait égyptienne et daterait de 1400 avant notre ère. Elle n'est que rarement évoquée : l'Empereur Charlemagne se glorifie d'en posséder une provenant de Perse et il en est fait mention en 757 lorsque le pape Paul Ier en offre une au roi Pépin le Bref.
Même s'il semble plus ancien, le sablier quant à lui n'apparaît de façon certaine qu'à partir du XIVe siècle, mais il ne permet de compter qu'un temps relativement bref.
Le temps que met une chandelle à se consumer est aussi un indicateur temporel. Elles sont alors moulées afin d'être calibrées, il en faut trois par nuit.
D'autres instruments comme le quadrant à curseur ou encore l'astrolabe ont été utilisés, et nous pouvons aussi évaluer l'écoulement du temps par le nombre de pages lues ou le nombre de prières dites.
Les premières traces d'horloge apparaissent à la fin du XIIIe siècle, où il est fait mention en 1272 dans le commentaire de Robertus Anglicus sur le traité de la sphère de Sacrobosco d'artifices horologiarum menant des recherches sur cette technique.
Rapidement, le métier se développe. On retrouve ainsi dans les textes des orlogiers, mais l'horloger exerce souvent des activités complémentaires tels que l'orfèvrerie.
_________________ Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).
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