Citer :
Le vassal de mon vassal n'est pas mon vassal.
Je reviens sur le titre de ce sujet qui est en fait très discutable, puisque le vassal de mon vassal m'était bien sûr lié par les liens féodaux, et était même désigné dans la chaîne féodale par un terme précis: le vavasseur. Par exemple, (dans certaines régions, car les situations sont bien sûr très variables dans l'Europe médiévale) le vavasseur relevait directement non de son suzerain direct, mais du suzerain supérieur pour l'autorisation d'affranchir un serf; de même, son arrière-fief dépendait du suzerain supérieur pour la haute justice, quand le suzerain direct ne la possédait pas lui-même.
En ce qui concerne non le droit, mais les faits, on a vu aussi au début du XIème siècle en Italie du nord l'empereur Conrad II intervenir en faveur des vavasseurs ligués contre leurs suzerains directs dans une querelle concernant le caractère héréditaire ou non de ces arrière-fiefs, réclamés par les vavasseurs. Son ordonnance de 1037 court-circuite clairement l'étage des suzerains intermédiaires en légiférant directement sur le statut des arrière-fiefs. Bien sûr, il y a volonté impériale de se constituer une clientèle nombreuse face aux seigneurs italiens parfois rebelles, mais la conséquence est bien en contrepartie un lien direct entre suzerain suprême et vavasseurs qui concurence le lien entre le vavasseur et son suzerain immédiat.