Deux chevaliers français, Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer, fondèrent à la fin de l’année 1119 l’ordre des Pauvres Chevaliers du Christ, que l’on appellera plus tard l’ordre du Temple.
Les deux fondateurs décidèrent de se mettre au service des pèlerins et se placèrent sous la protection de Baudouin II, qui venait d’être couronné roi de Jérusalem le jour de Noël de cette même année dans l’église de Bethléem. Le patriarche Garimond reçut les vœux des premiers frères, selon les us et coutumes des chanoines réguliers du Saint-Sépulcre, dont les Templiers conservèrent les rituels.
Le courageux et actif Hugues de Payens s’installa avec ses premiers frères dans une demeure que leur assigna le roi Baudouin dans la partie méridionale du Temple de Salomon. Dès le début, plusieurs frères vinrent grossir la jeune milice, et notamment Hugues de Troyes, comte de Champagne (au grand scandale de saint Bernard), et Foulques d’Anjou, qui servira en qualité de «frère à temps» (pendant une durée limitée). Le recrutement se fit progressivement puisque les actes révèlent les noms de quatorze frères chevaliers à l’ouverture du concile de Troyes (1128).
En 1127, Hugues de Payens passe en Occident avec cinq frères pour obtenir du Saint-Siège la confirmation de son institut. Il est renvoyé devant le concile de Troyes qui s’ouvre sous la présidence du cardinal d’Albano, ancien prieur de Saint-Martin-des-Champs de Paris. Les Pères mirent au point la règle donnée par Garimond, en louant ce qu’ils estimaient profitable et en retranchant ce qui ne leur semblait pas justifié. Bernard de Clairvaux s’étant dérobé, Jean Michel écrivit les soixante-douze articles approuvés par le concile.
Le premier maître parcourut ensuite une partie de la France et de l’Angleterre. De nombreuses donations furent faites alors par des évêques, des chanoines, des seigneurs, des abbés, et par le grand nombre de prosélytes partis vers la Terre sainte dès 1131.
Hugues de Payens demanda plusieurs fois à l’abbé de Clairvaux d’encourager la jeune milice, mais Bernard ne fut jamais très favorable à ce système de vie monastique; le souvenir d’Arnaud, abbé de Morimond, ainsi que le choix du comte de Champagne semblent être à l’origine de cette hargne. Toutefois, il écrivit vers 1135-1136 le De laude novae miliciae , traité dans lequel il signale ne pas connaître l’ordre du Temple.
Au mois de mars 1139, le pape Innocent II confirme l’institution des moines combattants par sa bulle Omne datum optimum . Cette confirmation favorisa le développement temporel de l’ordre, auquel s’ajoutèrent de nombreux privilèges et exemptions. Il en résulta, aussi bien en Orient qu’en Occident, un accroissement considérable des biens et du nombre des frères. À la mort du deuxième maître du Temple, Robert de Craon, on comptait uniquement pour la maison de Jérusalem deux couvents – ensemble des troupes de combat, comprenant trois cent cinquante chevaliers –, environ mille deux cents sergents, sans compter les autres membres donnés ou à temps. Au XIIIe siècle, plusieurs provinces étaient établies: Provence, France, Poitou, Bourgogne, Angleterre, Aragon-Catalogne, Castille, Portugal, Toscane-Lombardie, Sicile-Pouilles, Hongrie, Magdebourg, Mayence, et les deux sous-provinces de Trèves en Allemagne et du royaume de Valencia en Espagne, dès 1242
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