bixente a écrit :
Ainsi dans des zones longtemps sous influence arabe (le sud-est notamment) ont dut être "convertie" non? Il serait intéressant de voir par quels moyens les arabes géraient ces populations crhétiennes : les toléraient ils ? éssayaient ils de les convertir par la parole ? les armes?
Beaucoup de chrétiens vivant en terre d'Islam se sont convertis à l'Islam au cours des siècles en effet. C'est un phénomène "classique" que dans une société plurielle une tendance à l'adoption de la religion majoritaire s'affirme (je ne dis pas que c'est valable systématiquement et pour toutes les périodes bien sûr, il y a de nombreuses autres possibilités). Sans doute les conversions sont d'ailleurs plus volontaires que forcées et la quasi disparition des mozarabes au cours des siècles est sans doute un mélange de :
- pression plus ou moins volontaire, structurée et "pensée" de la part de la majorité musulmane et des différents pouvoirs sur les chrétiens : cela varie beaucoup selon les lieux et le périodes : le statut de dhimmi est une chose, un statut juridique théorique, mais sa mise en pratique a beaucoup évolué au cours des siècles et selon les lieux, allant de la plus grande "tolérance", avec des échanges de tout types, à la plus stricte ségrégation-humiliation.
- une attirance vers la religion majoritaire de la part des chrétiens dont le dynamisme économique et culturel était peut-être moins fort que celui des juifs (sauf quelques exceptions relatives comme à Tolède - voir les travaux de JP Molénat)
- des raisons purement "fiscales" ou économiques comme le suggère un autre forumeur.
bref, sur ce dossier comme sur beaucoup d'autres gardons nous tout aussi bien de la légende dorée d'une Espagne des trois cultures vivant en harmonie perpétuelle que d'une image inverse d'une haine systématique et indépassable entre groupes humains (projection bien souvent d'enjeux et de réalités plus contemporaines). prudence face aux sources et mise en contexte. voilà ce que nous ne devons jamais oublier à mon sens (c'est sans doute un truisme, désolé)