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 Sujet du message : Date de la fin du moyen-age
Message Publié : 02 Déc 2005 18:31 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Nov 2005 23:03
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Localisation : Galaxie d'Andromède, Système solaire Zeta
Pourquoi les historiens ont-ils choisit le chute de Constantinople comme date de la fin du moyen-age ?
A l'époque Byzance n'était plus grand chose.
Une petite ville.
Pourquoi ne pas avoir choisit comme date de la fin du moyen-age la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492 ou la date de l'invention, révolutionnaire, de l'imprimerie ?


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Message Publié : 02 Déc 2005 19:03 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
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Localisation : Région Parisienne
Les deux sont valables. Je dois meme avouer que je préfère 1492 à 1453.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 02 Déc 2005 19:19 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 29 Déc 2003 17:02
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Il faut bien choisir arbitrairement des événements, si l'on veut à tout prix saucissonner l'histoire en tranches. Pour ma part, ni l'une ni l'autre de ces dates n'est eprésentative de la fin du Moyen âge. J'ai été surpris en lisant la saga de Robert Merle de constater qu'en plein seizième siècle, la France n'avait pas vraiment changé sur le plan de la vie quotidienne et des institutions. Alors, le "Moyen âge" durait-il encore au seizième siècle ou n'avait-il en fait jamais commencé ? L'histoire n'est pas faite de périodes distinctes enchaînées les unes aux autres. C'est une évolution perpétuelle, pas vraiment continue, mais formée en général de minuscules sauts qui restent imperceptibles, mais qui finissent par changer en profondeur les sociétes et les hommes. Il y a aussi des "événements" uniques qui changent plus vite les choses, mais ni la chute de Byzance, ni la découverte de l'Amérique, à mon sens, n'en font partie.

_________________
Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).


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Message Publié : 02 Déc 2005 20:16 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
La lenteur des changements en profondeur engendre un certain "tuilage" des époques selon les régions... Dans l'histoire du mobilier, par exemple, il est évident que pour cette raison on ne cessait pas dès le décès d'un souverain à fabriquer des meubles se réclamant du style portant l'étiquette du disparu : on a dû continuer pendant un certain temps à faire du Henri II sous Louis XIII, du Louis XIII sous Louis XIV, etc.


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Message Publié : 02 Déc 2005 20:19 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Citer :
on ne cessait pas dès le décès d'un souverain à fabriquer des meubles

J'aurais dû écrire "on ne cessait pas... de fabriquer" (pas "à")!
Festina lente...


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Message Publié : 05 Déc 2005 21:13 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 17 Mars 2004 23:16
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1453 présente l'intérêt :
- d'être l'année de la prise de Constantinople par les ottomans,
- d'être l'année considérée comme la fin de la guerre de 100 ans,
- de se situer au milieu du quinzième siècle, qui est considéré comme le véritable début de la Renaissance en Italie.

Ceci dit, le 12 octobre 1492, Christophe Colomb ne s'est pas dit : ça y est. On change d'époque.

Alors qu'au contraire je pense qu'en 1453, les ottomans ont du davantage avoir l'impression d'un fait marquant.

Il y a surtout un lien entre les 2 événements. Si les génois, les portugais et les espagnols ont cherché de nouvelles routes des Indes (par l'ouest mais aussi en contournant l'Afrique), c'est à cause de la mainmise ottomane sur les circuits traditionnels de communication vers l'Inde et des lourdes taxations que cela impliquait.


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Message Publié : 05 Déc 2005 22:07 
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Tite-Live
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Inscription : 25 Déc 2004 13:55
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Localisation : Pas loin du rond-point du Petit Clamart (92)
Je pense aussi que si cette date a été retenue (1453), c'est parcequ'elle correspond à la fin de l'Empire D'Orient. Elle fait donc un rappel de la date de 476 (début du Moyen-Age) qui correspond à la chute de l'Empire romain d'Occident.

_________________
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes : Ils peuvent se tromper comme les autres hommes.
Pierre Corneille, Le Cid


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Message Publié : 05 Déc 2005 23:08 
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Tite-Live
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Inscription : 17 Sep 2005 19:53
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Localisation : Vasconie
la date de 1453 est effectivement bien plus évocatrice d'un changement d'époque. Par contre, pour 1492, je me souviens qu'à la fac, on m'avait enseigné que cette date avait été choisie non pas en référence à la découverte de l'Amérique, mais plutôt à l'expulsion définitive des Maures d'Espagne suite à la prise de Grenade, achevant la Reconquista. Y en a-t-il d'autres ici qui ont entendu cette version?

_________________
"L'histoire, qui est le juge du monde, a pour premier devoir de perdre le respect" Michelet (J.)


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Message Publié : 07 Déc 2005 15:21 
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Eginhard
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Inscription : 03 Déc 2004 20:16
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Localisation : Pordic, Côtes d'Armor, Bretagne
C'est justemment la combinaison de ces 2 évènements qui donne à 1492 assez de poids pour s'opposer à celle, multi-évènementielle, de 1453...

Je ne sais pas (encore :wink:) pour la Fac, mais pour le collège et le lycée, c'est bien 1492 qu'on donne comme date limitrophe entre le Moyen-Age et la Renaissance, qui pourtant, comme vous le dites, Jeajn-Marc, avait commencé bien avant cette date... :?


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 Sujet du message : Re: Date de la fin du moyen-age
Message Publié : 07 Déc 2005 17:26 
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Eginhard
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Inscription : 25 Mai 2004 21:35
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Localisation : Paris
Romeo a écrit :
Pourquoi les historiens ont-ils choisit le chute de Constantinople comme date de la fin du moyen-age ?
A l'époque Byzance n'était plus grand chose.
Une petite ville.
Pourquoi ne pas avoir choisit comme date de la fin du moyen-age la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492 ou la date de l'invention, révolutionnaire, de l'imprimerie ?

Pourtant, comme l'a dit Kevin Scaevola, la date retenue pour la fin du Moyen-Âge dans le système universitaire français est bien 1492 et non 1453.
La fin du XVè siècle est traditionnellement le domaine des médiévistes, tandis que les modernistes ne commencent leur recherche qu'à partir du XVIè siècle.


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Message Publié : 07 Déc 2005 22:50 
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Jean Froissart
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Inscription : 28 Nov 2005 23:03
Message(s) : 1018
Localisation : Galaxie d'Andromède, Système solaire Zeta
Mais alors il faudrait modifier l'intitulé du forum qui précise, "Moyen-age de l'an 1000 à la prise de Constantinople par les turcs".


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Message Publié : 14 Fév 2006 2:28 
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Plutarque
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Localisation : Boucherville, Qc
Je préfère également 1492 à 1453.

Même si la prise de Constantinople est un évènement marquant, je considère que la découverte du Nouveau-Monde l'est plus.

Historiquement Vôtre,
Mensik

_________________
Ne me parlez pas de tradition navale ! Ce n’est que Rhum, sodomie et le fouet !

-Sir Winston Churchill, en parlant de la Marine britannique...


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Message Publié : 22 Fév 2006 14:57 
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Plutarque
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Inscription : 22 Fév 2006 12:01
Message(s) : 149
Localisation : Chaville
oui et je suis d accord que la decouverte de l amerique additionnée à la fin de la reconquista espagnole, cà bouleverse pas mal de données en europe. plus que constantinople dont l "empire d orient" est symbolique.

_________________
L'ennemi est bête, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui...


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Message Publié : 22 Mars 2006 11:55 
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Hérodote
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Inscription : 12 Déc 2005 22:19
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Localisation : besançon
Bonjour à toutes et tous,

Quelle est la date de la fin du Moyen Age ? ... Bien des historiens aimeraient pouvoir répondre à cette question. Réduire la fin du Moyen Age à une seule année (que ce soit 1453 ou 1492) me paraît quand même beaucoup trop tranché. On pourrait dire aussi : quand commence la Renaissance ? Car une chose est certaine : quand le Moyen Age s'achève, c'est ce que l'on appelle la Renaissance qui prend le relais.
Je me souviens d'un prof à la fac nous disant qu'il n'existe pas en histoire d'année charnière (ou même de siècle charnière) : elles le sont évidemment toutes !
Si en Italie la Renaissance débute dès le XIVe siècle, il n'en est pas de même dans toutes les régions. La Franche-Comté par exemple, où je réside, semble se tourner vers la Renaissance avec le retour à l'empire (en 1493).
Voilà pour quelques remarques.

J'ai lu il y a peu un article de Jacques le Goff intitulé "pour un long Moyen Age". Selon l'auteur, le Moyen Age s'achève au XIXe siècle. Il montre que nombre d'éléments subsistent entre le passage des barbares et la révolution industrielle (celle qu'on apprend au lycée). Le roi de France est thaumaturge (de Louis VI à Charles X en 1825), c'est l'ère de la charette tirée par des bovins ou des chevaux (précédent le chemin de fer), c'est la période du christianisme tout puissant, celle du système de production féodale (avant celui du capitalisme), c'est le temps des maladies (la dernière peste à Marseille en 1720)...

Qu'en pensez-vous? Il me semble que son point de vue se défend vraiment.

_________________
Bonum vinum laetificat cor hominis


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Message Publié : 10 Jan 2008 10:30 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
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Localisation : Lorraine
Le_Slynx a écrit :
L'histoire n'est pas faite de périodes distinctes enchaînées les unes aux autres. C'est une évolution perpétuelle, pas vraiment continue, mais formée en général de minuscules sauts qui restent imperceptibles, mais qui finissent par changer en profondeur les sociétés et les hommes.

Boo a écrit :
On pourrait dire aussi : quand commence la Renaissance ? Car une chose est certaine : quand le Moyen Age s'achève, c'est ce que l'on appelle la Renaissance qui prend le relais.
[...]
Si en Italie la Renaissance débute dès le XIVe siècle, il n'en est pas de même dans toutes les régions.

Tout à fait d’accord avec cette idée de « minuscules sauts » dont parle Le_Slynx, et aussi sur le fait que l’Italie a été le foyer d’une nouvelle vision du monde ; mais la réalité est probablement plus complexe encore, car ces « sauts » sont tellement imperceptibles qu’il faudrait les appréhender à une échelle encore plus réduite que l’Italie toute entière, et les additionner les uns aux autres pour en tirer une perspective d’ensemble.
Un exemple de l’un de ces sauts (manqué en fait comme vous allez le constater), est donné par Ghiberti dans ses Commentarii ; il relate la découverte à Sienne dans la première moitié du XIVème siècle d’une Vénus portant une attribution à Lysippe ; elle suscite tant d’admiration qu’on l’érige au milieu de la ville. Mais la ville subit bientôt des revers contre Florence, qu’on attribue à l’idolâtrie exprimée envers cette statue païenne ; elle est donc (en 1357) brisée et on enterre ses morceaux en territoire florentin pour qu’elle y porte le même malheur aux ennemis de Sienne. Cette anecdote, que j’ai relevée dans E. Pommier, Comment l’art devient l’art dans l’Italie de la Renaissance, Gallimard 2007, en recherchant de la documentation sur un autre thème (voir ici) me semble très intéressante : elle montre comment en plein Trecento, une oeuvre antique peut à l’échelle d’une ville être à la fois objet d’admiration (l’esprit renaissant) et de défiance d’ordre religieux proche de la superstition (une mentalité encore médiévale).
Pour moi, il est clair que ce ne sont pas les évènements bruts qui décident du passage d’une époque à une autre, mais ces innombrables glissements profonds des mentalités, quasi imperceptibles par leur discrétion, et par les régressions provisoires dont ils s’accompagnent.

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Tous les désespoirs sont permis


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