Enki-Ea a écrit :
Certes, ces explications ne sont pas à prendre à la légère, mais quand même...
Passons sur la volonté de ne pas mécontenter la famille de Lorraine. Je n'y crois pas une seconde. Les familles royales ne s'embarassent pas de tels scrupules. Pareil pour le mariage et la répudiation: ca n'aurait pas été la première fois dans l'histoire qu'un roi répudie sa femme pour stérilité. ...
Justement Enki-Ea, pouvez-nous donner un exemple d'une annulation d'un mariage royal ou princier au XVIe siècle ? Mis à part le cas exceptionnel de Marguerite et d'Henri IV, je n'en connais pas.
Enki-Ea a écrit :
Quant à l'amour...
Oh ! Comment ? Vous ne croyez pas au grand amour ?
Je ne prétend pas que Henri III était fou amoureux de son épouse, mais il avait pour elle, un grand amour. Je parle de cet amour que les hommes se vouent entre eux et que nous traduisons vulgairement aujourd'hui par une grande amitié.
Il suffit de lire les lettres de la reine Louise pour se rendre compte à quel point ce couple royal était exceptionnel.
Maintenant, vous avez raison de souligner que ce n'est pas le seul facteur d'explication. Imaginons qu'il n'y ait eu aucune amitié entre eux, aurait-ils "divorcé" pour autant ? Pas forcément. Regardons le cas du dauphin Henri et de Catherine de Médicis. Pourquoi François Ier n'a t-il pas entamé une procédure d'annulation ? Son troisième fils Charles pouvait encore avoir des enfants. Mais c'est exactement pareil pour Henri III. De 1574 à 1584, la famille royale pouvait encore compter sur François d'Anjou.
Votre questionnement se pose donc pour la période 1584-1589. Pourquoi Henri III n'a t-il pas entamé une procédure de mariage ? Votre question est juste. Peut-être que la réponse est qu'il n'était plus temps de procéder à ces choses !?
Je rebondis par la même occasion sur ce que vous disiez à la fin de votre dernier post.
Enki-Ea a écrit :
J'émets ces doutes surtout à cause du contexte de l'époque. En temps normal, bon... Mais là, en pleines Guerres de Religion, avec un successeur protestant... Henri III, lui d'habitude si soigneux de son royaume, devait parfaitement connaître les dangers de guerre civile au cas où il n'aurait pas de descendant. Non, ça ne colle pas...
En 1584, à la mort de son frère, Henri III fait de Navarre son héritier. Cela signifie donc que le roi a accepté la situation. Il a son héritier, pourquoi divorcer dans ce cas ? A cette date, Henri III ne pouvait pas s'imaginer qu'il allait susciter une réaction incroyable et provoquer un soulèvement au printemps 1585. La question du divorce ne se pose donc pas (du moins pas plus que pour un autre couple royal stérile).
Une nouvelle situation apparait avec le traité de Nemours (1585). Qu'allait-il se passer ? Henri III n'allait tout de même pas divorcer parce que des français, traitres à leur roi, venaient de le faire tourner en bourrique. Par ailleurs, imaginons, un instant que le roi ait divorcé, qu'il se soit remarié et eut un fils. Cela aurait -il changé quelque chose à la volonté des Ligueurs de se débarrasser des hérétiques ? Non, alors pourquoi divorcer ?