Puisqu'on parle de
Michelet, je recommande la lecture de son ouvrage sur la Renaissance, du moins la lecture de quelques pages, car elle permet de saisir le décalage historiographique qu'il y a entre son époque et la recherche actuelle. Le fossé est béant.
Dans son long récit des guerres de religion,
Michelet est comme obnubilé par les Guise. Il ne parle quasiment que d'eux. C'est d'autant plus surprenant qu'il s'acharne contre eux avec une très grande violence. Il les insulte carrément, les affublant d'un tas de caractères très péjoratifs. Coligny devient un saint martyr et la France est carrément inféodée à l'Espagne.
Michelet se perd ensuite complètement dans son délire hispanique, il perd de surcroit sa crédibilité et surtout son lecteur lassé au fil des pages de son parti pris extrémiste et de ses grands mouvements d'insultes.
Toutefois, à travers la lecture de son livre, on reste surpris de voir
Michelet bien informé des événements. Quant il traite plutôt sagement de Catherine de Médicis, on voit qu'il a là, des documents de première main avec lui. De même que pour le massacre de la Saint-Barthélemy, il a sous les yeux les lettres de Charles IX qui ordonnent l'arrêt du massacre et le rejettent sur le conflit Coligny/Châtillon.
Mais très vite,
Michelet se perd à nouveau et faute par ignorance, qualifiant Charles IX de fou, de débile mental, et autres propos pas très reluisant pour un historien.
Au final, le livre est plutôt indigeste, car il n'y a rien de bon qui en ressort. En les limitant au clivage Guise/Coligny,
Michelet montre qu'il n'a rien compris des guerres de religion.
A brûler dans la cheminée