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Je pense que c'est cette date, car je ne connaisse pas la date exactement, est ce que vous pourriez me dire plus sur cette phase de l'histoire
Les Barbaresques de Barberousse avaient razzié Hyères , La Valette et Toulon en 1530, puis l'année suivante, le golfe de Carqueiranne, la Garde et La Valette à nouveau.
Toulon est à nouveau ravagé en août-septembre 1536 par les Impériaux de Doria cette fois.
C'est justement pour protéger la côte contre les Impériaux que François Ier autorise la flotte de Barberousse à venir à Toulon en 1543. L'historiographe du sultan décrit ainsi son arrivée:
"Déployant drapeaux et battant grosses caisses et tambours, Barberousse prit le chemin de Toulon [...] Cette ville était le siège du souverain des Francs avec son vin sans griserie et ses fous sans affliction. Les murs de la citadelle entouraient la cité et sur ses deux côtés coulaient deux rivières. L'air y est tempéré mais le vent souffle froid [...] les arbres sont innombrables qui portent oranges amères et citrons. Innombrables sont les fleurs sur chacun de ses arbres. Sans pareil dans les pays francs, ce lieu ensorcèle quiconque le voit. Cette ville sans défaut, Ô Dieu, faites qu'elle s'emplisse de nos soldats. Les navires étaient devenus pareils à des champs de tulipes, les drapeaux fêtaient l'été. Cette splendeur exaltait la mer, répandait l'agitation parmi les poissons. C'est dans cet appareil que le valeureux Pacha vint jeter l'ancre devant la belle ville de Toulon".François Ier avait auparavant demandé aux consuls de faire évacuer la ville aux habitants avec leurs biens, sauf 10 chefs de famille qui purent rester pour veiller aux biens impossibles à emporter. Lesquels consuls fournirent aux Turcs 84 000 quintaux de blé (alors qu'il leur en fallait plus de 193 000 car ils étaient nombreux:29440 soldats, marins et esclaves); ils installèrent d'abord leurs tentes dans le faubourg du Portalet, puis construisirent des baraques de bois pour l'hiver, tandis que Barberousse et les plus grands seigneurs investirent les plus beaux hôtels de la ville, sauf la jeune épouse du Pacha qui resta à bord de la galère capitane.
Tout se passa à peu près bien, on ne compta que deux soldats turcs assassinés, les meurtriers jugés par un tribunal mixte franco-turc, et quelques oliviers coupés par les Turcs pour se chauffer. "
A voir Toulon, écrit un anonyme,
on dirait être à Constantinople, chacun faisant son métier et vendant marchandises turquesques avec grande police et justice".Au printemps 1544, la flotte quitta le port, ayant préalablement reçu une grosse somme d'argent, des étoffes précieuses et de l'orfèvrerie, selon l'évêque de Pampelune Sandoval. Elle emporta aussi 400 Turcs libérés des chiourmes françaises sur ordre du roi.
Toulon obtint en compensation de ces désagréments une exemption de taille, ainsi que la dispense du logement des gens de guerre, les deux pour dix ans; cependant en 1563, les Toulonnais se plaignaient que l'exemption de taille n'avait pas encore été appliquée.
Jusqu'en 1640, chaque printemps, le jour anniversaire du départ des Turcs, dans le "repaire du chef", construction de bois décorée à la mode turque qu'on n'avait pas démontée, se tint le "souper des lanternes", dîner aux chandelles offert par les consuls aux notables de la ville.
Source: Toulon, port royal, 1481-1789, M. Vergé-Franceschi, Tallandier 2002, pages 31-34.