Bonjour,
Savons nous quel sens donnaient les Réformés à la célèbre parole de Jésus citée dans l'évangile de Saint Matthieu : "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église"? Quelle est l'interprétation qui en était faite? Et plus généralement, quel est le rôle le rôle qu'ils attribuaient à Saint Pierre dans les premiers temps du christianisme?

Pour les Anglo Protestant ça devient " You are stone ...... " ( tu es pété [ Peter ] .... )
Sérieusement , j'ai toujours eu des doute sur cette phrase qui n'est qu'un calembour douteux .

Un prêtre m'avait dit que le "jeu de mots", si l'on peut dire, existait en Araméen. Je n'ai pas vérifié et je ne peux confirmer

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

En latin aussi ça marche, "Tu es Petrus"...
Les réformés ont refusé de considérer qu'il existait une hiérarchie entre les apôtres et, de toute façon (comme les catholiques d'ailleurs) quand ils parlent de "l'Apôtre", c'est Paul. Ce sont ses épîtres qui fondent la plupart des éléments de la foi réformée.
Ce refus de la hiérarchie entre les apôtres fonde selon eux l'égalité absolue entre les Églises et entre les pasteurs (égalité qui est en fait théorique: un pasteur de Charenton aura toujours plus de poids dans une discussion qu'un petit pasteur cévenol).

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Pour abonder dans le sens de Jean-Claude, Luther affirme dès 1520 (à voir si c'est dans De la captivité babylonienne de l'Eglise ou dans De la liberté chrétienne) le sacerdoce universel : devant Dieu, tous les croyants sont égaux. Tous ont accès directement à Dieu et le clergé n'est pas médiateur du salut.

De ce fait, je pense que la phrase que tu cites est plutôt interprétée, dans la logique de Luther, dans le sens où comme Pierre a reconnu le Christ en Jésus, il n'y a pas besoin de plus pour trouver le salut et faire partie de l'église, c'est à dire l'ensemble de ceux qui croient en Jésus et dont le travail est de continuer à annoncer ce message de salut. C'est une logique complètement différente de la logique catholique, qui justifie la position du pape par cette phrase. Ici, chaque "réformé" peut à son tour être Pierre et servir à bâtir l'église.

Mais c'est très théologique tout ça, pas tellement historique... Peut être devrais-tu poser la question sur un forum plus spécialisé sur ce sujet

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Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu plus de sécurité ne mérite vraiment ni l'une, ni l'autre. (Benjamin Franklin)

Du point de vu biblique
Les réformés cherchent à retrouver le point de vue des premiers chrétiens ; ils se réfèrent à la Bible, en particulier aux épîtres pour les connaître. La Bible dit que les membres de l'Eglise (le mot grec ecclesia signifie "Assemblée") de Christ sont tous des "pierres vivantes" (on trouve cette expression dans 1 Pierre 2.5 ; dans l'épitre de Pierre justement). Jésus est considéré lui-même la "pierre angulaire" (Matthieu 21.42) : la base, le fondement, de l'édifice (maison) spirituel : l'Eglise. Jésus est aussi vu comme le chef de l'Eglise, la tête. Le mot français "pierre" rend exactement la signification du nom grec petros. Quand Jésus dit "Tu es Pierre et sur ce roc je bâtirai mon Eglise", Jésus semble faire un jeu de mot avec petra qui signifie "rocher" (sûrement que le jeu de mot existe aussi en araméen). Jésus dit qu'il est le roc, le "rocher des siècles". L'Eglise de Christ est vue comme une construction "spirituelle" constituée de l'assemblage des "pierres vivantes", des chrétiens. Pierre est comme une simple pierre qui fait partie de la construction avec les autres apôtres, les autres chrétiens. Il y a une égalité entre les membres de l'Eglises ; chaque pierre contribue à l'édifice en particulier. Si Pierre écrit dans l'épître de 1 Pierre que les chrétiens sont des "pierres vivantes" qui font partie de la "maison spirituelle" (l'Eglise) et que chacun des chrétiens forme un " saint sacerdoce" ; cela signifie que Pierre ne se sent pas plus important ; il est égal aux autres chrétiens ; c'est Jésus le seul chef, la "pierre angulaire".