Alfred Teckel a écrit :
Vrai ou faux, ce dérèglement supposé de l'église catholique et sa dénonciation n'a surtout rien de très neuf. Luther n'invente pas la critique contre les moines aux moeurs dissolues. Ces critiques viennent déjà au moins du coeur du Moyen Age, qu'il s'agisse des agitations hussites un siècle avant Luther ou même des critiques certes moins violentes adressées aux ordres religieux qui prospéraient dans les villes italiennes. Sur ce point, Luther et ses congénères n'ont vraiment rien de novateur.
Bien sûr, vous avez tout à fait raison! C'est précisément la doxa luthérienne ultérieure qui a exagéré la nouveauté de Luther. Lui-même était plutôt réservé sur la révolution qu'il proposait, car, comme tous les hommes de son temps, il considérait que l'antiquité d'une croyance était la garantie de sa vérité.
Mais Luther est terriblement de son temps. Hormis la rupture avec Rome, qui est elle réellement révolutionnaire (mais
a posteriori), il n'a rien de bien différent des autres tenants d'une réformation de l'Église catholique.
La dénonciation des "vices" des prêtres et de leur manque de formation (réel) étaient un véritable
topos qui a duré tout le Moyen Age et une grande partie de l'époque moderne. On pourrait même se demander si ce n'est pas encore un
topos aujourd'hui dans certaines parties du monde, mais là je pense que l'on se risquerait à des analyses hasardeuses.