raspoutine59 a écrit :
j'aimerais savoir qui etait vraiment CHARLES QUINT...Etait il plutot un tyran impitoyable ou plutot un monarque moderne et en avance sur son temps? Etait il d'une personnalité fine et raffinée (on dit qu'il adorait la peinture)... Et surtout, pourquoi, alors qu'il possedait des forces innombrables et un empire immense, n'a t il pas ecrasé plus facilement les attaques incessantes de Francois Ier et Henri VIII?
Il existe de nombreux sujets sur le personnage, sur le roi, l'Empereur etc. sur ce forum.
Il existe même une explication de "quel est le rôle de l'empereur du Saint-Empire à ce moment".
Il suffit de lister les sujets. Il existe aussi de nombreuses biographies. Il ne faut pas se faire du mal ainsi à se questionner lorsque des réponses existent à portée de main.
... il existe aussi l'ami Wiki...
Il est le fruit d'avatars matrimoniaux, politiques, de décès et autres paramètres ahurissants. Il aurait simplement dû hériter de son père l'archiduc Philippe le Beau. Le décès de l'infant Juan faisant sa mère héritière puis celui de son père Philippe augure d'une ambiance assez sombre. Manifestement, il n'y pas que les unions qui agrandissent les possessions Habsbourg, les décès aussi ("Alii bella gerant ; tu, felix Austria, nube. Nam quae Mars aliis, dat tibi regna Venus" - Que d'autres fassent la guerre ; toi, heureuse Autriche, tu conclus des mariages. Et les royaumes que Mars donne aux autres, c'est Vénus qui te les offre [donne]).
Charles voit donc partir ses parents, il doit tourner autour des 4 ans. Ses précepteurs seront choisis par sa tante Marguerite de Habsbourg, veuve de l'infant Juan. Elle gouverne les possessions de son frère Philippe en son absence (duchés de Bourgogne, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comtés d'Artois, de Flandre, de Hainaut, de Hollande et de Zélande, de Zutphen, comte palatin de bourgogne). Philippe et Marguerite sont les enfants de Maximilien Ier, ESERG. Charles ne reverra jamais son père.
Jeanne doit affronter son père Ferdinand II d'Aragon qui essaie sans succès d'évincer sa fille. Philippe le Beau s'interpose et beau-papa comprend alors qu'un exil à Naples (une de ses possessions) est incontournable. Jeanne restera reine et au décès de son père (1516) hérite de l'Aragon et autres. Elle devient reine d'Espagne. Il faudra attendre le décès de sa mère (1555) pour évoquer Charles Ier d'Espagne.
Le lieu préféré de Charles : ses états "bourguignons".
Marguerite est une femme de tête et politique avisée. Elle préserve les possessions de son neveu et le met peut-être trop vite sous le poids de la gestion des états. Elle pousse Charles à se mettre sur les rangs pour l'élection au St-Empire et -consciente de la manière qui sera employée- s'occupera des négociations sonnantes et trébuchantes avec la banque Fugger. Le neveu lui laissera toute latitude de politique et la reconduira dans la régence des états. Charles aimait la poésie et la musique, était assez doué pour la peinture et souffrait de problèmes de santé (maux de tête récurrents -migraines ?- et épilepsie).
Ce qui le mettra sur le flan : être à la tête du Saint-Empire sans l'avoir trop demandé mais avec François Ier et Henry VIII sur les rangs... Ses possessions en forme de faucille entraîne la psychose de l'enfermement Habsbourgeois au niveau de la France. On connait la naïveté incroyable de François Ier face à cette élection. Epuisé et ressassant, il abdique. C'est le buzz du moment : si le roi peut déléguer ses possessions, l'empereur devra attendre le bon vouloir des électeurs pour passer la main. C'est son frère Ferdinand qui est élu (Ferdinand Ier). Charles a appuyé cette élection, Ferdinand a fait ses preuves. Entre les deux frère le deal est : "j'appuie ton élection et toi tu appuieras celle de mon fils, l'infant Philippe".
Pour un bout d'Italie (héritage des Sforza datant de l'union du grand-père Maximilien Ier avec Blanche Sforza) qui devait revenir à Ferdinand et dont Philippe II écope, Ferdinand oublie sa promesse et ce sera son fils Maximilien qui deviendra ESERG.
Charles se retire en compagnie de sa soeur Eléonore un moment puis seul au monastère de Yuste. Son état montre qu'il était temps de passer la main. Manifestement le roi et empereur entrait dans une sorte d'état morbide proche de celui de sa mère Jeanne. Il mettra en scène ses obsèques avec au premier rang et comme premier affligé : lui-même.
Camille l'uchronique a écrit :
En effet: c'était son frère cadet Ferdinand qui était censé monter sur le trône d'Espagne. C'est même pour cela qu'il portait le prénom de son grand-père Ferdinand d'Aragon et avait été élevé en Espagne auprès de lui... Il semble que ce soit Charles qui ait négocié avec leur grand-père mourant pour coiffer son frère au poteau.
1°/ aucun "frère" n'était "sensé monter sur le trône" puisque l'héritage allait à Jeanne. Il aurait fallu attendre le décès de sa mère (1555). A ce moment Ferdinand était déjà bien installé dans son rôle d'archiduc d'Autriche avec épouse et enfants.
2°/ Ferdinand est né en Espagne alors que Jeanne est arrivée afin d'entrer en possession de son héritage (Castille, Léon, Galice, Tolède, Séville, Cordoue et Murcie) accompagnée de son époux, l'archiduc Philippe le Beau. Pour la Castille, c'est le seul fils connu et vu... Ceci a été traité sur un sujet antérieur.
3°/ Charles, négocier avec un mourant qui a déjà indirectement voulu le délester, j'ai comme un doute. D'autant que Marguerite veille au grain.
Dans ce domaine, on ne peut "coiffer au poteau" : un héritage se transmet./ Après, on peut évoquer telles ou telles réticences, telles ou telles préférences : le fait est que Charles sera roi d'Espagne.
Ferdinand II avait déjà essayé de "coiffer au poteau" sa fille, refus net des Castillans.
Charles se fera rappeler à l'ordre pour avoir signé un acte sous le nom de Charles Ier, roi d'Espagne du vivant de sa mère.
Châtillon a écrit :
Il était roi des Espagnes, et pourtant, pour les espagnols, il était un étranger. Ceci explique pourquoi Charles Quint a du employer les armes pour s'imposer dans la péninsule ibérique. Puis plus tard, contre les Gantois révoltés et les princes protestants allemands.
Pour les princes protestants allemands, c'est l'Empereur qui intervient, pas le roi d'Espagne. Concernant la conquête du pouvoir par les armes, il ne sera pas le seul. Plusieurs rois nés et élevés dans la place se verront mis hors leur capitale, verront des régions se soulever, des villes s'insurger, leur famille éclater sous les querelles de pouvoir etc.
Pour Charles, duc de Bourgogne et autres,le contexte est tout de même assez unique, qui pouvait anticiper ?
Il est vrai que les possessions ne forment pas un bloc hétérogène mais là encore, l'Espagne n'était pas sensée devoir se tourner vers Jeanne alors même que son père lorgne la place. Il faut croire qu'Aragon et Castille n'étaient pas prêts à négocier mais plutôt à accueillir un "étranger". D'ailleurs, bonne mine sera faite à Philippe le beau, roi consort. Charles saura déléguer en famille, ce qui est rare, il faut donc y voir des rapports relativement chaleureux : la volonté d'élévation d'une maison ne fait pas tout, d'autant plus que l'apogée est passée. Il saura aussi abdiquer, sentir ses limites et acter. Quel est le monarque qui n'a pas maille à partir avec ses voisins ? Il est vrai que tous ces conflits feront de lui un homme usé.
@ ALEXANDRE Ier :Marie de Bourgogne est sa grand-mère, épouse de Maximilien Ier. Elle fut aussi celle de Charles VIII antérieurement, l'union fut dissoute, la Bretagne étant à ce moment un plus grand mal que la Bourgogne. Concernant les questions d'apanages et de possessions patrimoniales, il y eut un sujet d'ouvert pour Marie de Bourgogne.
Charles est le fils de Philippe le Beau (Habsbourg, fils de Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne) et de Jeanne, fille des rois catholiques (Isabelle de Castille & Ferdinand II d'Aragon et autres titulatures et possessions).