Voici l'extrait d'un document traduit du latin qui ne correspond pas tout à fait à votre période mais qui pourra vous donner une idée de contrat : c'est un extrait de l'article de Daniel WALEY "Le origine della condotta nel Duecento e le compagnie di ventura", Rivisista Storica Italiana, 1976, p. 531 - 538.
L'avantage, c'est qu'il s'agit d'une source florentine, un engagement de milites en 1277. Le seigneur Inghilese, apparement un Français de Provence, peut apparaître comme un proto-condottière.
NB : Les termes miles, milites, contado, tamburelli, signa sont à mettre en italique.
"An nom du Christ. Amen. Voici les pactes et conventions passés entre la commune de Florence et le seigneur Inghilese, chevalier ultramontain de Saint-Rémy : Que le seigneur Inghilese conduise pour la commune de Florence cent milites d'Outremont pour les services de la commune de Florence et de la partie des guelfes de la cité et du contado. Et que chaque miles ait un bon cheval d'armes et soit bien armé avec pancière, harnais ou cuirasse ou gros pourpoint, avec jambières ou chausses de fer, gorgerin, heaume de fer ou bacinet, écu ou pavois, épée, lance ou couteau. Et qu'il ait pour chaque miles chaque mois sur les recettes de la commune de Florence 11 livres de petits florins. Et pour cinquante milites qu'il y en ait un qui porte bannière et qui aura double paye.
De même, que lesdits milites aient trente roncins et qu'ils aient pour solde mensuelle, pour chaque roncin, sur les recettes de la commune de Florence, 5 livres de petits florins.
De même, que pour cent milites soit fait un capitaine qui ait un cheval d'armes et deux autres, et qu'il ait double paye. Et parmi ces cents milites, qu'il y ait deux tambours (tamburelli) avec instrument à vent ou deux trompettes qui reçoivnt une solde de miles.
De même, que leur chevaux soient inscrits, que soient consignés leurs marques (signa) par le notaire choisi par la commune de Florence pour inscrire ces chevaux, qu'ils soient estimés par le maréchal et deux autres bons et loyaux homme, l'un pour la commune et l'autre pour lesdits milites. Et que chaque cheval soit d'armes et estimé au moins à 30 livres de petits florins.
De même, que les chevaux des milites soient, en fonction de leur stimation, remboursés sur les recettes de la commune de Florence, s'ils sont tués ou blessés lors d'un combat contre les ennemis de la commune fait sur ordre du podestat ou du capitaine. Pour chaque mort ou blessure, ils devront apporter la preuve au seigneur vicaire ou à son familier, avant trois jours obligatoirement, pour être remboursés dans les dix jours suivants. Dans l'intervalle, ils ne percevront pas de solde. Et une foiseffectué [le remboursement, ils devront] chevaucher avec un bon cheval ou jument, comme avec le précédent, et le faire inscrire dans les trois jours ou ils perdront leur solde.
De même, ils seront tenus, de quelque manière que ce soit, de chavaucher sur l'ordre et à volonté du seigneur vicaire [de Charles d'Anjou] et du seigneur capitaine ou de l'un d'entre eux, de jour comme de nuit, dans le cité et le contado de Florence et là où ils voudront.
Celui qui ne chevaucherait pas, après en avoir reçu l'ordre, serait condamné par le vicaire ; il payeriat, pour le premier jour, 40 sous de petits florins, et pour chaque autre jour, 10 sous ; in ne pourra être fait échange de la personne ou du cheval
De même, ils seront tenus de faire montre de leurs personnes, de leurs chevaux et de leurs armes, chaque fois qu'ils en seront requis par les seigneurs capitaine, présent et à venir, et vicaire, ou l'un d'entre eux ou par une autre personne par eux ordonnés ou nommée, de jour et de nuit, sous peine et condamnation portées par lesdits seigneurs vicaire, capitaine ou autre.
De même, si l'un desdits milites faisait un échange de personne, de chevaux ou d'armes quand on fait la montre ou lors des chevauchés, chaque miles serait tenu de payer à la commune de Florence et à son camérier, selon la peine et la condamnation laissés à la volonté des seigneurs vicaires de Florence, si elle le réclame, dans les quatre jours après la délcaration faite par la commune, obtenant de celle-ci à titre de gain, 25 livres de petits florins, pour un cavalier, 10 livres, pour un piéton, plus les biens meubles des ennemis. Et si tel ou tel captif refusat, qu'il leur soit licite de faire cela selon leur volonté, sans qu'il y ait mort, étant entendu qu'on ne considère pas comme faisant partie desdits ennemis (...) les factieux, ou ceux qui sont bannis ou condamnés pour quelque méfaits.
De même, s'il arrivait que parmi lesdits milites ou soudoyers, certains soient pris par les ennemis de la commune de Florence, il sera possible de les échanger et de faire échange avec les ennemis pris ou à prendre semblables à eux, étant précisé que si lesdits soldats reçoivent de l'argent de la commune de Florence pour ledit échange, ils devront impérativement le restituer au camérier de la commune de Florence.
De même, que la commune de Florence leur fasse caution idoine pour quatre mois et leur verse la paye dans les deux premiers mois.
[...]
De même, ledit seigeur Inghilese et lesdits soldats jureront sur les saints évangiles de Dieu de veiller, observer et tenir pour établi tout ce qui a été dit.
De même, que ledit seigeur Inghilese donne caution fidéjussoire idoine pour ce qui est dit, pour lui et chacun des milites qu'il inscrira à la solde ou alors chaque miles pour lui-même.
[...]
De même, si entre les susdits milites ou soldats advenait une querelle pour quelque méfait, qu'il soit licite au podestat de la commune de Florence et à son vicaire de les punir.
De même, que desdits cent milites, il en conduise cinquante d'ici à la mi-mai et conquante d'ici aux calendes de juin.
[...]"
PS pour Karolus : Peut-on encore parler de guelfe et de gibelin à la Renaissance (innocente question il va de soi) ?
_________________ "... à cent lieues de la Bastille, à l'enseigne de la liberté."
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