A Rocroi, l'armée Espagnole était positionnée ainsi : au centre, l'on trouvait la redoutable infanterie Espagnole, donc dans ce cas les Tercios. Tandis qu'aux ailes droite et gauche, l'on trouvait de la cavalerie mercenarisée (Flamands, Lorrains, Italiens, Allemands etc..). Au devant des Tercios Espagnol, plusieurs batteries d'artillerie étaient installées.
En face, l'armée Française du prince de Condé (qui n'était alors âgé que de 21 ans) se trouvait positionnée de la même manière.
Comme vous l'avez déjà démontré, au début de la bataille, Condé fait donner la cavalerie de son aile droite contre la cavalerie de l'aile gauche adverse. A trois heures du matin, les cavaliers mercenarisé de Condé attaquent et renversent tout ce qu'ils trouvent sur leur passage.
Puis, une fois que la cavalerie ennemie de l'aile gauche est battue, Condé en profite pour mener sa cavalerie de l'aile droite derrière les Tercios et, une fois son mouvement accompli, Condé fait rabattre ses cavaliers sur les arrières de l'aile droite adverse. Celle-ci se composait également de cavaliers mais elle fut, à son tour, culbutée par la cavalerie de Condé.
Dès lors, à partir de ces deux succès enregistrés, Condé venait, avec la cavalerie mercenarisé de son aile droite, de détruire les deux ailes de l'armée d'Espagne.
En conséquence, il ne restait plus qu'à abattre les Tercios Espagnol. Pour cela, Condé fait donner à fond son artillerie, contre-bat l'artillerie des Tercios, puis renverse, pendant plusieurs heures, bon nombre de files de Tercios. Par la suite, Condé fait donner son infanterie pour que celle-ci puisse rompre définitivement l'infanterie Espagnole.
Dès lors, une fois que l'artillerie Française a fait suffisamment de ravage, les Français (nationaux) et les Suisses s'avancent pour attaquer, avec à leur tête Condé. Cependant, afin de se sortir de ce foutoir, les Espagnols tentent une ruse de guerre qui leur ne fit ni honneur, ni secours. En fait, par l'intermédiaire d'un drapeau blanc, ils font semblant de se rendre puis font décrocher un boulet qui passe à quelque cm de Condé.
Face à un tel geste, outrés, les Français et les Suisses se jettent sur l'ennemi et commencent à le taillader sévèrement. Les Français se servent de l'épée, tandis que les Suisses se battent avec la pique. Dans les corps à corps, les Espagnols ne font plus le poids et se rendent définitivement. Les Français épargnaient les prisonniers, les Suisses aucun !! Il fallut l'intervention de Condé, en personne, pour arrêter ce massacre inutile.
Enfin, à Rocroi, la cavalerie a joué un rôle, c'est certain, mais il ne faut pas oublier le rôle de l'artillerie et l'assaut final de l'infanterie.
La défaites des Tercios à Rocroi ne fut pas la dernière. Il y eut également Lens en 1648, puis Arras en 1654. Pour la tactique employée par Condé à Lens, il fait semblant de faire une retraite, puis par l'intermédiaire d'un volte face, culbute les ailes adversaires (composée encore de cavalerie) puis fait encore capituler les Tercios. Enfin, à Arras, Turenne prend carrément le camp Espagnol d'assaut, confirmant, aux yeux de tous, la valeur qu'il pensait des Français nationaux..
_________________ Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.
Charles Baudelaire
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