Philippe d'Orléans, "Monsieur" ( selon le titre qu'on donnait au premier frère cadet du roi) fut un homme bienveillant, marié deux fois ( et ancêtre de TOUS les monarques catholiques de l'Europe actuelle), père aimant et aimé de ses enfants, soucieux de leur bien, un frère toujours loyal, un heureux collectionneur, le bâtisseur du château de Saint-Cloud ( hélas détruit ) que même son frère aîné jalousait, un excellent général et un soldat courageux ( il fut blessé à la bataille de Cassel durant les charges de cavalerie qu'il dirigea). Ses goûts amoureux le portaient clairement vers les hommes ( longtemps d'ailleurs vers des hommes de son âge, le chevalier de Lorraine avait son âge) puis vers de grands adolescents ou des de jeunes hommes qu'il comblait de cadeaux et d'argent. Je doute que son éducation ait eu le moindre effet sur lui. Je rappelle que jusqu'à la 1ere guerre mondiale, dans toute l'aristocratie européenne, on habillait les petits garçons en fille jusque 5 ou 6 ans ... La seule source que nous possédions qui laisse entendre qu'on aurait favorisé ses appétences pour les robes, les bijoux, les parfums et les fards, ce sont les mémoires de l'abbé de Choisy qui ne fait en plus que rapporter ( on disait que c'était le cardinal de Mazarin qui voulait que ...). Il y a dans toutes ces considérations de douteux clichés : l'assimilation entre féminité et homosexualité, et celle entre homosexualité et inaptitude au commandement ou à l'initiative politique... Que son frère, ensuite, par calcul politique, et tout en professant par ailleurs une hypocrite haine des "sodomites" ( mais pas de l'adultère hétérosexuel dans son cas), ait favorisé cette vie de luxe, de futilités et d'éloignement de la vie politique, c'est certain ... Lire sur ce sujet plusieurs ouvrages qui montrent et démontrent que dans la France aristocratique du 17eme siècle, l'homosexualité, qui fait partie de la liberté de moeurs, n'est jamais mal jugée quand il s'agit d'un noble ( Condé père et fils, Monsieur donc, le grand Dauphin qui en tâta ou fut tâté, Villars, Vendôme, Huxelles, ...). Le frère de Mlle de la Vallière disait : " En Espagne, les moines, en France, les grands, en Italie tout le monde...".
|