Ces associations de jeunes jouaient un rôle dans la continuité culturelle des sociétés : elles sont souvent à l'origine des Charivaris qui moquent les personnes cherchant à sortir du modèle (les remariés, les convertis, les "originaux"....). A la campagne, elles sont un lien du tissu social, elles font partie du paysage culturel, elles sont un élément régulateur qui permet la pérennité de l'ordre, même si leur expression peut être le désordre. Ce sont les "dévots" qui les attaquent les premiers, parce que leur "projet" (même non explicité pour certain) c'est d'éradiquer les formes culturelles qui ne participent pas à la transformation de la société en un royaume "très chrétien" (c'est le titre que se donne le roi de France): ils sont aussi contre les veillées, dont les manuels pour les curés énuméraient les dangers jusqu'au XIXe siècle. A la ville, la régulation de la société est assurée par d'autres biais où l'Etat joue un rôle plus fort. Elles sont moins présentes car plus vite endiguées ou interdites et les citadins ne sont pas demandeurs. Ne peut-on pas voir là justement la réussite de l'Etat ? J'ai posté sur mon blog un texte sur les pauvres et les méthodes prônéees par un père jésuite pour diminuer la pauvreté. Je pense que c'est un bon exemple de ce que les villes pouvaient faire en matière de traitement des marges. Il y est clairement expliqué pourquoi cela n'était pas possible dans les campagnes.
Il existe de très bons livres pour tout cela : Y-M Bercé Fêtes et révolte ou Munchembled.

La jurisprudence dont je parlais a surtout pour intérêt qu'elle entre dans le détail des cérémonies et permet d'avoir un petit historique de coutumes très locales.

C'est très interressant ! Merci !

Où peut on voir ton blog ?

Désolé pour cette réponse tardive . l'adresse du blog est dans mon profil. Je l'envoie en MP.

Dans la discussion qui précède, il y a deux définitions entrecroisées, qui n'ont peut-être en commun que l'homonymie . Ci-dessus, ce sont bien deux définitions qui sont données par http://www.cnrtl.fr/definition/bachellerie :


Dans la commune de Salon-la-Tour, en Corrèze, il y a un hameau de deux fermes, appartenant au comte du Pin, qui s'appelle "la Bachellerie". Compte tenu du lieu, ça correspond clairement à la définition (B).

Quant à la définition (A), elle est clairement évoquée par Brassens, un amoureux s'il en fut des vieux mots de la langue française :
"Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne
La vraie crème des écoliers
Des écoliers"
Je parie même que comme Montaigne , il pensait "Escholier" ("J'aimerois aussi cher que mon escholier eust passé le temps à jouer à la paulme, au moins le corps en seroit plus allegre".

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)