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Message Publié : 28 Avr 2011 18:11 
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Georges Duby
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Yongle a écrit :
Certains y voient des rapprochements avec De Gaulle, j'en vois avec Napoléon.
Je le crois aussi pour Napoléon, comme précédemment suggéré:
Alain.g a écrit :
Une caractéristique de Louis XIV, il met en scène son règne d'une manière magistrale, tout est communication ..... Napoléon agit de même. Allez au résultat, il est identique ! Il part en Egypte comme général avec des artistes, des savants, veillant à ce que tous ses faits d'armes soient connus, un peu comme César, un autre maitre de la communication. Empereur, Napoléon se fait peindre abondamment. Tout un travail pour passer à la postérité. Il ne pense qu'à cà !
Pour de Gaulle , la mise en scène la théatralité, la communication sont également essentielles. Le prestige de la France est royalement assuré. Il y a en plus un retour réussi, des mémoires qui révèlent un homme de lettres.
Il faut citer le propos d' Auguste au jour de sa mort: Comme un acteur, une allusion à la fin des pièces du théâtre à Rome, " Acta est fabula ", la pièce est jouée, qui aurait été, dit on souvent, une interrogation: ai-je bien joué la pièce pour suggérer qu'il l'a même joué remarquablement, en très grand acteur.
Les souverains grands acteurs et " grands communicateurs " sont souvent populaires, ils frappent l'imagination.

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Message Publié : 29 Avr 2011 9:43 
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Citer :
Je pense que plus que ce qu'on peut considérer comme les "dépouilles espagnoles", Louis XIV a la volonté, dès le début de son règne (même s'il attend 1667 pour passer à l'acte), de faire retrouver au royaume de France des territoires qui lui étaient historiquement rattachés (Franche-Comté, Hainaut, Flandre, Savoie) et qu'il estimait être siens de droit (logique des Réunions après 1678).


Il y a eu des écrits polémiques qui effectivement pouvaient appuyer les prétentions territoriales dans ce sens, mais n'oublions pas que l'on a enseigné à plusieurs générations que Richelieu aurait exprimé le souhait de remettre la France dans les limites de la Gaule, pour s'apercevoir dès 1919 que cette expression était certainement apocryphe. Pourquoi ? Parce que Wilson, le président américain, plaidait pour une paix sans annexion à la fin de la première guerre mondiale et que baser le retour de l'Alsace-Lorraine sur le désir d'annexion de Richelieu n'offrait pas une solidité diplomatique à toute épreuve. Louis Battifol est donc arrivé en exliquant que cette histoire était inventée, mais que la réalité était que l'Alsace avait appelé le royaume de France à son secours et s'était placée sous sa protection, cela cadrait mieux avec la thèse de la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes! Je suis très circonspect sur une vision à long terme de Louis XIV, je pense qu'il a plus exploité des opportunités avec l'idée que la succession dynastique espagnole s'interromperait.

Citer :
L'épisode de 1661 est très largement représentatif de la volonté d'absolutisme de Louis XIV dès le départ. En effet, à la mort de Mazarin, Louis XIV affirme qu'il n'aura plus de principal ministre. Cette volonté a une portée hautement symbolique. En plus de cela, il décide d'écarter du gouvernement les princes du sang, les ducs et pairs (traditionnellement associés au pouvoir) et même sa mère Anne d'Autriche. Il finira par se débarrasser du surintendant des finances, Nicolas Fouquet, car avec la magnificence de ces fêtes au château de Vaux-le-Vicomte (perle de Le Vaux, Lenôtre etc.)


Etes-vous sûr que c'est Louis XIV qui affirme cela ? Ne peut-on imaginer que Colbert travaille en sous main pour que, sans apparaître au premier plan, lui et son clan aient la réalité du pouvoir, laissant la "gloire" au roi ? Souvenons nous de ce que Daniel Dessert a écrit : celui qui a le pouvoir réel, c'est celui qui a l'argent et le contrôle du système fisco-financier du XVIIe siècle, c'est une sacrée expertise ! Que Colbert a, pas Louis XIV.
Quant à l'épisode de Fouquet, là c'est sûr, les magnificiences des fêtes, cela ne tient pas debout : c'est Colbert qui va tenter de faire exécuter un rival qui avait une connaissance aussi pointue que lui (y compris la connaissance fine des entourloupes mazarines!) des flux financiers. Fouquet échappera à la mort grâce au courage de quelques parlementaires.


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Message Publié : 29 Avr 2011 12:54 
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Jean Froissart
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Bergerac a écrit :

n'oublions pas que l'on a enseigné à plusieurs générations que Richelieu aurait exprimé le souhait de remettre la France dans les limites de la Gaule, pour s'apercevoir dès 1919 que cette expression était certainement apocryphe. [...] la réalité était que l'Alsace avait appelé le royaume de France à son secours et s'était placée sous sa protection, cela cadrait mieux avec la thèse de la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes! Je suis très circonspect sur une vision à long terme de Louis XIV, je pense qu'il a plus exploité des opportunités avec l'idée que la succession dynastique espagnole s'interromperait


La supposée volonté de Richelieu de retrouver les frontières de la Gaule, pas de difficulté pour admettre que c'est apocryphe.
En revanche, le désir de Louis XIV de donner des frontières naturelles à la France, cela me paraît bien plus plausible. Est-ce une légende dorée également? A-t-on des sources de l'époque qui relatent cette pensée politique?

Anecdote: il y a bien longtemps, mon professeur d'histoire en seconde m'avait appris en cours que Louis XIV était un génie. Car pour être un génie, il suffit d'une seule idée géniale dans sa vie, et cette idée des frontières naturelles en était une selon lui. Vous comprenez mon intérêt lol
Si ce n'est pas à Louis XIV qu'on la doit, je crois que cette notion géniale :wink: revient dès lors à Danton (à vérifier, j'écris cela de tête)


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Message Publié : 01 Mai 2011 16:50 
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Aponie a écrit :
[...] par-delà sa gloire personnelle, il souhaitait la gloire de la France / brillant dans les guerres et admiré dans l'Europe entière de ce fait au moins jusqu'à la guerre de la ligue d'Augsbourg ou plutôt la guerre de Succession d'Espagne / bien servi par l'épanouissement artistique de son temps, etc.
A ne pas négliger son autorité. [...]

Tout est dit ici. A la fin de son règne, toutes les cours européennes l'imitent (rayonnement du français, de l'architecture, des jardins, de la littérature, etc.).

Peut-être aussi le Tiers-Etat lui savait-il gré d'avoir étouffé la noblesse, une union entre popupation et souverain contre les classes supérieures qu'on retrouve dans l'Empire romain ou sous Napoléon III ?


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Message Publié : 01 Mai 2011 17:11 
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Je pense que l'idée de "frontières naturelles" a commencé à mûrir sous Louis XIV, mais il n'en est pas l'auteur pour la bonne raison qu'il n'a jamais raisonné de la sorte.

Louis XIV avait pour ambition de rendre son royaume inviolable, consacrant ainsi sa grandeur en tant que souverain. Pour ce faire, sur les conseils de Vauban qui en arpente les frontières terrestres et maritimes tout au long de sa vie, édifiant des forteresses, des citadelles, des fortifications, des ouvrages d'art, il mène après Nimègue - paix qui plus que tout autre consacre sa gloire et justifie le surnom de Louis le Grand qu'on lui donne à partir de ce moment-là - une politique de rectification frontalière destinée à homogénéiser les frontières, à les rendre plus défendables, moins poreuses, moins fragmentées. La prise de Luxembourg, en 1684, s'explique par la recommandation de Vauban d'en faire un point d'ancrage majeur de cette frontière du nord-est qui n'avait guère d'obstacles sur lesquels s'appuyer : aussitôt prise, la ville est fortifiée par le futur maréchal pour s'intégrer au "pré carré".

Bref, pas de "frontières naturelles", mais des frontières défendables qui assurent la sécurité du royaume et de son coeur. De fait, vu qu'à l'exception d'incursions très limitées qui sont finalement repoussées alors qu'elles déverrouillaient la seconde ligne des forteresses du "pré carré" en 1709-1712 jamais une armée étrangère n'a réussi à pénétrer le royaume après 1675 et avant 1792, on peut dire que Louis XIV fut un très grand monarque quant à la réalisation de cet objectif.

Un roi victorieux à la guerre, dont les armées vainquent plus souvent qu'à leur tour et qui met fin à deux siècles d'encerclement habsbourgeois ; un roi mécène, protecteur des arts qu'il encourage et qui sont la meilleure de ses propagandes, y compris dans l'art monumental qui reste le meilleur témoignage, aujourd'hui, de sa grandeur ; un roi à l'autorité incontestable, qui mate les velléités d'indépendance de la haute noblesse ; un roi à la diplomatie pro-active (le duc de Créqui à Rome ; le bombardement de Gênes et celui d'Alger, etc) qui met la France à la première place sur la scène internationale. Bref, le bilan est éloquent et ferait pâlir de jalousie ses prédécesseurs et ses successeurs : un très grand monarque, malgré ses défauts, malgré ses erreurs, malgré ses fautes.

CNE503

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Message Publié : 01 Mai 2011 18:12 
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Salluste
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Voltaire dans 'le siècle de Louis XIV' a un peu contribué à la légende.
La faiblesse des successeurs de Louis XIV a aussi beaucoup joué.

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Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser des mots roses.

Charles Cros


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Message Publié : 01 Mai 2011 19:28 
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Même si cela a joué, de même que Michelet au XIXe, je pense que c'est une explication nettement insuffisante.

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Message Publié : 01 Mai 2011 21:59 
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Georges Duby
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louis XIV ne s'est jamais remis de l'humiliation qu'il a subie durant sa jeunesse lors de la Fronde et on enseigne que devenu adulte il a décidé d'abaisser et de contrôler la noblesse pour ne plus jamais connaitre un tel abaissement de sa fonction.
La Fronde est peut être aussi responsable de son besoin de gloire et de popularité, qui nous parait aujourd'hui presque naif et certainement excessif.
On comprend mieux aussi sous cet éclairage l'affaire Fouquet, pas question qu'une autre personne attire la lumière. Seul le roi peut être puissant et admirable. Il y va de l' Etat et pas d'un sentiment de particulier. Mazarin lui a appris comment être un grand roi pour la postérité, la manière italienne: monuments, culture, hommes de lettres, la grandeur de la personne du roi ...

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Message Publié : 01 Mai 2011 23:17 
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Son "besoin de gloire" n'a rien de naïf ni d'excessif : Louis XIV est représentatif de la très haute noblesse française d'alors, dont il est le primus inter pares. A ce titre, établir sa gloire est sa raison d'être monarque. Il n'existe que pour ça, pour hausser sa renommée et celle de son royaume au-dessus de ses prédécesseurs et de ses concurrents.

John Lynn a parfaitement insisté sur ce côté très particulier du XVIIe siècle, où la quête de gloire est un élément décisif des relations internationales, du moins côté français. Elle explique largement la Guerre de Dévolution et celle de Hollande, qui ont entre autres mobiles le souci du monarque de ne pas paraître faible et lésé d'un héritage qu'il n'a su défendre diplomatiquement pour la première ; de ne pas paraître incapable de punir la perfidie des Hollandais qui lui ont fait perdre le fruit de ses victoires de 1667-1668 par leur retournement d'alliance.

CNE503

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Message Publié : 02 Mai 2011 8:14 
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Georges Duby
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CNE503 a écrit :
Son "besoin de gloire" n'a rien de naïf ni d'excessif : Louis XIV est représentatif de la très haute noblesse française d'alors, dont il est le primus inter pares. A ce titre, établir sa gloire est sa raison d'être monarque. Il n'existe que pour ça, pour hausser sa renommée et celle de son royaume au-dessus de ses prédécesseurs et de ses concurrents.
Je faisais allusion au développement par Louis XIV de l'étiquette à sa cour avec le lever, le coucher, petit et grand couvert, le bougeoir, le chapeau et son protocole compliqué, le tabouret, parler au roi ...

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Message Publié : 02 Mai 2011 13:00 
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Jean Froissart
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CNE503, il me semble pourtant que la fortification de la frontière Nord-Est incluant le Luxembourg est un pis-aller par rapport à une stratégie initiale d'avoir le Rhin comme frontière naturelle.
Ce qui est devenu impossible à cause de la résistance des provinces hollandaises. Louis XIV ne pouvant aller jusqu'au Rhin revoit ses ambitions à la baisse et Vauban fortifie la frontière de Lille jusqu'à l'Alsace.
C'est ce que m'inspire la chronologie: 1672, défaite aux Pays-Bas avec la destruction des polders par les hollandais eux-mêmes (rigolent pas ceux-là...). 1673, Vauban écrit à Louvois qu'il est temps de fortifier le Nord de la France pour tracer le dernier côté du "pré carré".
Simpliste de ma part?


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Message Publié : 02 Mai 2011 20:14 
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Je ne pense pas que Louis XIV ait jamais eu l'ambition d'annexer purement et simplement les Provinces-Unies, même si le refus des propositions de paix très généreuses faites à l'été 1672 par les Hollandais montre que le roi a une ambition très importante par rapport à sa cible. Déjà parce que les Pays-Bas espagnols ne sont pas initialement visés - ils ne le seront qu'à l'entrée en guerre de l'Espagne en 1675 - alors qu'ils sont le prolongement naturel du royaume vers le nord ; ensuite parce que jamais les Provinces-Unies n'ont été un objectif majeur de la politique louisquatorzienne, plus focalisée sur le fait de châtier leur manque de foi (en 1668) et leur concurrence commerciale que décidée à les anéantir.

Mais cependant, le fait que le gros des Provinces-Unies (Hainaut, Brabant, sans parler de l'Artois et de la Flandre, terres espagnoles) ait appartenu au royaume de France avant 1407-1435 milite peut-être en faveur de votre thèse.
Ceci dit, quand est-ce que le Rhin comme frontière militaire a été évoquée par Louis XIV, Louvois ou Colbert ?

CNE503

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Message Publié : 05 Mai 2011 10:13 
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Jean Froissart
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Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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CNE503 a écrit :
Ceci dit, quand est-ce que le Rhin comme frontière militaire a été évoquée par Louis XIV, Louvois ou Colbert ?

CNE503


Votre question est trop dure pour moi :oops: En googuelisant largement, j'ai trouvé des citations sur la nécessité/désir d'établir le pré carré jusqu'au Rhin, mais c'est clairement en référence à l'Alsace.

Puisque nous en sommes aux hypothèses, à quel horizon arrêteriez-vous l'ambition de Louis XIV vous-même? Il ne s'agit pas d'uchronie, mais comme j'ai l'impression que vous avez épluché les biographies du personnage...


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Message Publié : 05 Mai 2011 18:34 
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Comme je l'ai déjà dit, j'arrête cette ambition à la sécurité de son royaume et à l'inviolabilité de ses frontières (même "non-naturelles"), à laquelle je rajouterais son autarcie économique et "industrielle", et son hégémonie politique et commerciale sur l'Europe (hégémonie qui ne passe en rien par l'annexion territoriale).
Cela passe, tout au long de son règne, par l'obtention de frontières rectifiées "défendables" (politique particulièrement suivie après Nimègue avec les "réunions"), ultérieurement sacralisées dans le cadre du "pré carré" vaubanien ; par la rupture de l'encerclement séculaire du royaume entre l'étau des Habsbourg (donc la volonté de dépecer les possessions européennes de l'Espagne dès 1667, puis d'en confier les destinées à un Bourbon) ; et par une politique de puissance destinée à rabaisser ses rivaux (au premier rang duquel l'"ennemi intime" hollandais et le revenant autrichien qui contrecarre la diplomatie allemande de la France, figée depuis 1648 dans le maintien du statu quo westphalien).

La ligne du Rhin, des Alpes ou des Pyrénées, je n'y crois pas tant que ça, compte tenu de la persistance du droit féodal dans les mentalités d'alors, qui empêche un souverain de s'accaparer le territoire d'un autre sans fonder son action sur des revendications juridiques très précises (c'est même la raison d'être des "réunions"). Hors du cadre du royaume de France médiéval (comté de Barcelone en 1640, héritage flamand en 1667 et 1675, comté de Savoie en 1690, et bien sûr la constellation de petites seigneuries qui retourne dans le giron français à l'occasion des "réunions"), et sans parler de la volonté - essentiellement économique - de se tailler un empire colonial - la volonté expansionniste française est loin d'être avérée. Ce qui n'exclut pas, pour des raisons militaires, l'occupation temporaire de territoires "non historiquement partie du royaume de France", tels que la Lorraine jusqu'en 1670, ou bien les forteresses de Maastricht et de Grave entre 1673 et 1675, etc, etc).

Je n'ai pas lu une seule biographie sur le roi-soleil, même si j'ai celle de F. Bluche en bibliothèque. Je préfère les ouvrages transversaux, mais je corrigerai ce tort bientôt ;)

Cordialement,

CNE503

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Message Publié : 09 Mai 2011 15:14 
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Citer :
Déjà parce que les Pays-Bas espagnols ne sont pas initialement visés - ils ne le seront qu'à l'entrée en guerre de l'Espagne en 1675 - alors qu'ils sont le prolongement naturel du royaume vers le nord ; ensuite parce que jamais les Provinces-Unies n'ont été un objectif majeur de la politique louisquatorzienne, plus focalisée sur le fait de châtier leur manque de foi (en 1668) et leur concurrence commerciale que décidée à les anéantir.


Il existe un ouvrage publié aux Cambridge University Press de Paul Sonnino Louis XIV and the origins of the Dutch war qu'il faut lire absolument : il y explique que le but ultime de la guerre de Hollande était de faire réagir le Pays-Bas espagnols pour les envahier et préempter cette partie de la dépouille espagnole. La résitance héroïque de Guillaume d'Orange fera échouer le plan.

Pour le reste je partage votre point de vue que ce que cherchait Louis XIV c'était essentiellement des frontières sûres.

Citer :
On comprend mieux aussi sous cet éclairage l'affaire Fouquet, pas question qu'une autre personne attire la lumière. Seul le roi peut être puissant et admirable.


Louis XIV n'avait pas besoin d'avoir ces sentiments, Colbert était bien plus efficace dans son désir d'élimination de Fouquet!


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