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Au début, je pensais que cela commençait au XVIIIé siècle, sous le règne de Louis XV, mais j'ai finalement appris qu'il existait déjà des athées libertins au XVIIé siècle.
La déchristianisation est un phénomène qu'il faut remettre en cause, et ce, pour plusieurs raisons. Pédro fait le constat que
"la piété est très loin d'être morte au coeur du XIXe siècle", ce qui est tout à fait visible dans la renaissance et le renouveau, bien plus, des pèlerinages (ex: le culte marial à Lourdes et La Salette).
Certains historiens comme Roger Chartier (
Les origines culturelles de la Révolution française) vont jusqu'à mettre en cause l'idée même de déchristianisation en remarquant que la déchristianisation n'eût été possible que dans une France qui eût au préalable été christianisée (ce qui ne serait pas évident, et il cite à cet égard Jean Delumeau qui pense dans ce sens).
Au XVIIIe siècle, l'attitude devant la mort et devant les grands rites de la vie tend à changer. Je ne crois pas judicieux d'analyser la force de l'idée de déchristianisation en étudiant la crise des vocations sacerdotales ou la contestation philosophique de certains aspects de l'Eglise. Si déchristianisation il y eut, elle tint sans doute davantage dans la perte progressive des grilles de lecture chrétiennes du monde. C'est pourquoi l'étude de l'opinion populaire et de ses sensibilités me semble le plus à même de répondre à cette interrogation, qui laissera toutefois aux nuances un ensemble de contrastes et de disparités régionales (c'est une des caractéristiques des sociétés traditionnelles d'être beaucoup moins uniformes que les sociétés industrielles, conséquence principalement de la conscience géographique accrue que les individus possèdent dans celles-ci et des processus d'imitation qui se mettent alors en place, ainsi que d'une offre uniformisante par nécessité commerciale).