jibe a écrit :
Il faut noter qu'à la fin du conflit, les paysans survivants, qui avaient été les principales victimes, massacrèrent horriblement tous les soldats français qu'ils purent capturer. Et je peux témoigner que, dans tout le Palatinat, l'arrivée des troupes françaises en 1944 (la zone avait été assignée notamment à la 1ère DB) fut ressentie par la population comme la résurgence d'un cauchemar historique. Le traumatisme des massacres de Turenne était encore inscrit dans la mémoire de toutes les familles
Sans bien connaître l'histoire de l'Allemagne, j'ai quand même des doutes sur le fait que ce traumatisme était resté inscrit tout seul dans leur mémoire après 250 ans soit 10 générations.
Je pense par exemple que cette région, comme le reste de l'Allemagne, a vu passer les soldats de la Révolution et de Napoléon. Sans pratiquer la terre brûlée, ces troupes vivaient tout de même "sur le pays". Tout le monde l'aurait oublié pour ne retenir que Turenne venu ici 200 ans plus tôt ?
Il serait intéressant de voir comment a été écrite l'histoire de l'Allemagne à partir des années 1820 puis 1870, période où la "récupération" historique à but nationaliste ou idéologique a battu son plein dans toute l'Europe. Par exemple, chez nous, Jeanne d'Arc ou Vercingétorix étaient "récupérés" par le pouvoir pour faire de bon petits français prêts à défendre leur patrie contre les envahisseurs.
Je ne serais pas surpris que, de la même manière en Allemagne (où le nationalisme se bâtissait notamment contre l'impérialisme français), il y ait eu une insistance particulière sur l'histoire de ces atrocités Louis-quatorziennes, bien propres à montrer l'éternelle cruauté de la "Grande Nation".