Bonsoir à tous

Les compagnies des Indes contrôlaient de vastes territoires, un capital énorme et commanditaient même des guerres, mais leur puissance financière ont-elles joué sur les politiques de leur états d'origines en France, en Angleterre ou en Hollande ?

Pourrait-on comparer les Compagnies des Indes de l'époque aux multinationale actuelles ?

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"L'historien est au service de la vérité et non de la morale." Jean Tulard

La description que vous faites des différentes compagnies des Indes les présente comme des lobbies plutôt que comme des Etats " dissidents" , non ?
Certes un armateur comme Ango, de Dieppe, au XVIème siècle, a pu se livrer à une guerre privée, et victorieuse, contre le royaume de Portugal. La puissance économique et miltaire de compagnies coloniales leur permettaient certainement de mener leur propre diplomatie, mais à court terme et seulement grâce à la lenteur des moyens de communication qui les isole de la Métropole.
Le cas d'Ango est particulier: son conflit avec le Portugal s'apparente , en terme de droit, à de la piraterie maritime.
Quant au pouvoir des multinationales, vaste débat de société ... Il conviendrait plutôt de parler d'influence , je crois. Les hypermarchés, les constructeurs automobiles ou les équipementiers sportifs n'ayant pas encore de divisions blindées...
Cordialement.

Il faut faire la différence entre les cas nationaux.

En Hollande, la VOC était en essence une sorte de ministère colonial dépendant officieusement de la province et de l'union avec qui elle avait partie liée tant au niveau financier qu'à celui des personnes.

En Angleterre, la EIC était beaucoup plus indépendante et dans une certaine mesure peut être considéré comme un quasi état à côté de l'Etat, mais encore une fois les liens étaient si forts qu'en fait faire la différence est un peu arbitraire.

Dans les autres pays ayant eu des compagnies, le cas se rapproche en général de l'exemple hollandais avec les compagnies de facto sous autorité étatique.

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Labore Fideque

La question est intéressante. Un monsieur comme Christopher Thompson a travaillé sur les chartes de fondation de colonies privées en Amérique du Nord comme offrant la possibilité d'analyser les sensibilités politiques (qui sont reflétées par ces textes) alors en jeu en Angleterre. Le teme d'Etat dans l'Etat n'est pas hors de propos, surtout quand certaines de ces colonies pouvaient être le refuge de dissidents.

Pour les Provinces-Unies, la VOC agit effectivement comme un Etat. André Lespagnol a étudié les marchands de Saint-Malo: dans une certaine mesure ils ont églement été capables de bien préserver une certaine "fermeture" de leur milieu en se répartissant les rôles pour en assurer la direction et la pérennité. En fait, le problème est toujours le même : quand les moyens d'institutions ou de particuliers dépassent, d'une manière ou d'une autre, les capacités des Etats qui les abrite, qui décide? Tout système, public ou privé, ne cherche qu'à assurer sa survie, et ce parfois en dehors de tout aspect rationnel.