Merci pour ces précisions qui sont, comme toujours, très intéressantes.
Il me semble cependant utile d'ajouter que si le lieu et la date de naissance de la belle Gabrielle sont vraiment incertains, sa mort est plus précise.
Anselme indique le samedi de Pâques 1599, soit le 10 avril. Sully le confirme tout en précisant que De Thou, Bassompierre et Matthieu donne le jour antérieur, soit le 9. De tout cela est sortie la version, on va dire la plus consensuelle, qui se résume à la nuit du 9 au 10. Je crois qu'elle est raisonnable pour ma part.
Je vous rejoins aussi dans la conjecture qui vous pousse à envisager le château de Coeuvres comme berceau de la dame. Elle semble logique quand on sait qu'elle y résidait encore en 1590 chez son père et que l'endroit était leur résidence familiale.
Un ouvrage, un brin farfelu dans sa forme mais à mon avis beaucoup moins dans son contenu, "Les mémoires de Gabrielle d'Estrées", donne ce château et l'année 1572. Après tout, c'est pas si mal...
Je n'ai pas retrouvé le passage où Sully cite 1571. Je vous fais cependant confiance. Si l'intéressée, elle-même, ne savait pas trop quand elle était née, il est aisée de comprendre toute l'incertitude qui règne sur cette date. Il faut dire que si cette belle demoiselle n'avait pas croisé Henri IV, sa naissance serait restée dans l'ombre comme c'était le plus souvent le cas à l'époque, faute d’état civil.
En tous cas, Sully raconte en détail sa mort tragique, témoignage plus qu’instructif. Je ne crois pas qu'il ait "détesté" Gabrielle. Il était entré au Conseil des Finances grâce, entre autres, à sa recommandation. Je crois surtout qu'il la connaissait assez bien et qu'il ne la voyait pas reine de France. Favorite, maîtresse, repos du guerrier, devaient lui paraître suffisant comme rôle mais non celui de reine. En cela, il exprime sa joie à sa mort, mais je pense qu'il le dit surtout en pensant au royaume qui échappe ainsi à cette reine, peut-être un peu trop capricieuse, immature et ayant trop d'emprise sur le roi. Je me demande, avec le recul, si la France y a beaucoup gagné avec Marie de Médicis...