J'ai retrouvé la citation de Gaston d'Orléans dans le dernier livre de Jean-Marie Constant "Gaston d'Orléans" paru cette année chez Perrin p.364. Elle provient des Mémoires de Mademoiselle et date de 1655 (et non 1658, comme je l'avais écrit de mémoire). Voilà ce que l'on trouve au chapitre XX (janvier-juin 1655) de l'édition de Chéruel des mémoires de Mlle de Montpensier :
Citer :
Il contoit un jour qu'il croyoit que la monarchie alloit finir ; qu'en l'état où étoit le royaume elle ne pouvoit subsister ; que [dans] toutes celles qui avoient fini, les choses avoient commencé par des mouvements pareils à ceux qu'il voyoit. Enfin il se mit à faire une longue dissertation de comparaisons pour prouver son dire par des exemples passés. Après qu'il eut tout dit, je lui dis : « Si c'étoit ce valet de pied qui est à cette portière, je ne m'étonnerois pas de l'entendre parler tranquillement des malheurs dont vous dites que la France est menacé ; mais vous, Monsieur, de la qualité dont vous êtes, cela me paroît terrible ; et quand vous seriez dévot, il n'y a point de détachement du monde qui vous pût faire voir une telle chose sans beaucoup de douleur ; pour moi j'en suis transie. » Enfin il ne parloit jamais que de choses capables de mettre au désespoir.
accessible sur :
http://penelope.uchicago.edu/mlle/chapi ... hap20.html Rétrospectivement, Mademoiselle n'avait certainement pas tort d'être transie !