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Message Publié : 27 Jan 2014 20:33 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
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Bergerac,

"existe-t-il une opinion publique au XVIIe siécle?"

Je me souviens d'une étude des Pays-Bas au 17eme siècle que l'opinion publique était influencé par les pamphlets, libelles.
J'ai trouvé ça avec un abstract en anglais. Si j'ai temps je traduirai l'essence de l'abstract en français.
http://dspace.library.uu.nl/handle/1874/179781
Le livre intégrale mais c'est en néerlandais:
http://dspace.library.uu.nl/bitstream/h ... sequence=1
Pour l'espace française j'ai trouvé ça:
http://chrhc.revues.org/1443?lang=en
http://censurelivres.wordpress.com/censure-civile/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pamphlet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d ... _en_France

Cordialement et avec estime,

Paul.


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Message Publié : 27 Jan 2014 21:05 
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Alain.g a écrit :
Oui, j'en ai lu un compte rendu et des extrits, Bourdieu n'accepte pas qu'on mesure globalement l'opinion et qu'on en déduise des considérations générales alors qu'il s'agit de forces contraires qui s'expriment, que les gens se prononcent sur des bases et des structures de pensée différentes avec des a priori etc ...


Il est vrai qu'on ne peut pas dire que "l'opinion publique" a une seule opinion. En fait, comme maintenant, l'opinion publique est traversée par divers courants de pensée. Faudrait-il parler des "opinions publiques" ou aller encore plus dans le détail et trouver la somme des opinions particulières.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 27 Jan 2014 21:57 
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Localisation : France
Merci à PaulRyckier.

Alain. g : votre réflexion est juste, j'ai sûrement tendance à gauchir (ou biaiser) le concept d'opinion publique, mais pour tenter de faire comprendre ma perception du problème, je conçois bien l'existence de sentiments vis à vis d'une situation ou d'un environnement qui finissent par former une opinion, et qu'il n'est pas nécessaire qu'elle aboutisse à une volonté de réforme. Mais le connaissance d'une opinion publique n'a de valeur que si elle permet une vision dynamique, c'est ce que Retz comprend en la manipulant. Pourquoi écrire des pamphlets si ce n'est pour influer un certain nombre d'individus et pourquoi les influencer si on n'espère pas un retour quelconque ? Pourquoi Jansénius écrit-il Mars Gallicus si ce n'est pour renforcer un courant anti-Richelieu, un courant contre les alliances hérétiques ? Et qui dit dynamique dit recherche d'un mieux, d'un plus, pas obligatoirement une réforme, mais un progrès.

D'où je suis entièrement d'accord avec vous Narduccio, c'est un peu ce que je cherchais à exprimer avec les "niveaux de conscience". Mais si on accepte qu'il existe plusieurs opinions publiques, n'aboutit-on pas à nier l'existence d'une opinion publique ? Ne pourrait-on comprendre comme cela la remarque de Ch. Jouhaud ? Car à l'extrême on pourrait fractionner les opinions publiques en sentiments personnels.


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Message Publié : 27 Jan 2014 22:05 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Bergerac a écrit :
D'où je suis entièrement d'accord avec vous Narduccio, c'est un peu ce que je cherchais à exprimer avec les "niveaux de conscience". Mais si on accepte qu'il existe plusieurs opinions publiques, n'aboutit-on pas à nier l'existence d'une opinion publique ? Ne pourrait-on comprendre comme cela la remarque de Ch. Jouhaud ? Car à l'extrême on pourrait fractionner les opinions publiques en sentiments personnels.


Mais, elles existent! Aurais-je tendance à dire. Et parfois, elles réussissent à se faire entendre et à peser sur les évènements. Il n'existe pas UNE opinion publique monolithique. Mais, les gens ont une opinion et ils réussissent à se faire entendre.

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Message Publié : 28 Jan 2014 9:50 
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oui je suis entièrement d'accord. Dans ce domaine, comme dans d'autres, les siècles passés offrent certainement une hétérogénéité et une fragmentation beucoup plus grandes que les époques que nous avons connues.

Pour le Languedoc (celui du XVIIe siècle), que je connais un peu plus que d'autres régions, j'ai essayé de chiffrer ce que pourrait être "la classe politique", c'est à dire l'ensemble des personnes qui pouvaient influencer sur la vie de la cité, sachant que du fait des Etats et des consulats, la tradition délibérative en Languedoc pouvait avoir une importance plus grande que dans d'autres régions. J'y ai inclus les archevêques, évêques, chanoines, bas-clergé, consistoires protestants, conseillers du parlement (Toulouse) de le Cour des Aides (Montpellier), bureaux des finances, officiers moyens (présidiaux, première instance...), officiers seigneuriaux, consuls, corps électoral (des consuls).... J'arrive à un chiffre entre 50 000 et 75 000 personnes, public à travers lequel l'information écrite en français (qui n'est pas la langue maternelle de 99,99% des Languedociens) pouvait amener une certaine homogénéisation des perceptions et des sentiments et donc tendre vers une opinion publique. Opinion publique qui était parcourue de fractures confessionnelles ou de fractures politiques : il existait des tenants pour un lien royal fort, d'autres pour des décisions locales qui devaient s'imposer à l'Etat central etc..., mais qui existait parce que l'on peut prendre des exemples de regroupements défendant un but précis qui dépassaient ces fractures.

En dehors de cet ensemble peut-on parler d'opinion publique ? Il y a certainement une diffusion "capillaire" (famille desdits individus, leurs domestiques...) et naturellement les liens sociaux mis en évidence à travers les solidarités villageoises, dont le cabaret n'était pas le moindre, ont pu y contribuer. Mais quel était son dégré d'autonomie ? donc son degré de conscience d'elle-même ?


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Message Publié : 28 Jan 2014 10:18 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 05 Sep 2010 13:22
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Localisation : Belsa
Dès les cahiers de doléances du Tiers état du XVIe siècle, notamment en 1576, on perçoit l'existence d'une opinion publique capable de formuler les mêmes critiques du régime d'un bout à l'autre d'une même province. Bien que celle-ci soit l'émanation d'une élite paysanne (au sens de Mendras), représentée par de riches laboureurs et de petits officiers royaux ou seigneuriaux. En milieu citadin, elle ne peut être qu'au moins contemporaine.


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Message Publié : 30 Jan 2014 9:57 
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Inscription : 03 Mars 2010 11:03
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la référence aux cahiers de doléances est effectivement très pertinente. D'ailleurs, les états généraux étaient là pour remplir cette fonction de faire connaître l'opinion des sujets au souverain. C'était une contrainte chrétienne forte qu'un souverain gouvernât pour le bien de ses sujets et non agît en tyran. Donc faire reconnaître son action comme bénéfique pour ses sujets. En ce sens, il ne pouvait pas agir comme un militaire, qui, surtout à cette époque, pouvait user de violences pour atteindre des objectifs d'intérêts supérieurs à ceux de ses subordonnés ou aux siens (violences contre ses hommes).

Mais ce type de source focalise la problématique sur la réforme, qui, comme le disait Alaing., n'est pas l'expression obligatoire d'une opinion publique. Mais l'historien peut-il appréhender autre chose qu'une dynamique ? N'est-il pas un détecteur de mouvement ? Sans mouvement, pas de trace, sans trace pas de support pour un raisonnement intellectuel.


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