Voici quelques informations, mais je ne suis pas un grand spécialiste du sujet.
Il n'y avait pas de maire, ni de conseillers municipaux. Des équivalents existaient à Paris avec le prévôt et les échevins. En province, les villes étaient relativement petites, l'exode rural n'ayant pas encore eu lieu.
A la campagne de nos jours, le maire n'est pas un administrateur professionnel. Il n'y a pas assez d'activité pour nécessiter des emplois administratifs à plein temps. C'était la même chose autrefois. D'une part, tout le monde se connait à la campagne, et donc il y moins de crimes et de délits qu'en ville. D'autre part, tout le monde se débrouille. Tout le monde est armé. Si un voleur arrive, le paysan le chasse, le blesse, ou le tue, sans avoir besoin de faire appel à la police.
Après la chute de l'empire gallo-romain et les grandes invasions, les administrateurs furent souvent des religieux. C'est un peu tabou de dire ça maintenant que la laïcité est omniprésente, et qu'on ne montre quasiment plus aucun religieux dans les documentaires et les films d'histoire. Pourtant, il y avait autrefois des abbayes et des monastères partout. Les abbayes possédaient de vastes territoires qu'elles louaient à des fermiers. Parmi le personnel religieux, il n'y avait pas que des mendiants et des contemplatifs. Il y avait aussi des guerriers comme les templiers et les croisés, des lettrés comme les maîtres d'école, les recteurs et les professeurs, et des administrateurs comme les vicaires, les prévôts, et les chanoines. Le clergé était le premier des trois ordres, devant la noblesse et le tiers-état. Les naissances (ou les baptêmes, ce qui revient presque à la même chose), les mariages, et les décès ne nécessitaient pas un passage devant des fonctionnaires municipaux ou de l'Etat, mais devant des fonctionnaires du clergé. Les fêtes n'étaient pas organisées et encadrées par des fonctionnaires municipaux, mais là-aussi par des membres du clergé.
Au fil du temps, les abbayes ont vendu des terres, se sont appauvries, et ont perdu de leurs pouvoirs. Les particuliers, et notamment certaines familles, ont pris de l'importance. Elles ont financé des milices pour se protéger, puis pour protéger la communauté aux alentours. Chaque seigneur réglait les conflits qui survenaient dans sa zone d'influence. Ils confiaient cette tâche à des personnes qui s'appelaient des baillis, des sénéchaux, ou des viguiers.
Les rois de France ont imposé petit à petit leur autorité, grâce à des alliances, notamment via des mariages, grâce à des guerres contre des seigneurs rebelles et grâce au soutien d'une partie de la population qui préférait une autorité lointaine, et donc moins oppressante que celle de certains petits seigneurs. Le roi de France nommait un gouverneur dans chaque grande région qui avait quelques moyens financiers et militaires pour rétablir l'ordre. Le roi Louis XII (12) encouragea la création et le fonctionnement des parlements provinciaux. Chaque parlement avait notamment des fonctions judiciaires. Il y avait une prison pour les accusés en attente de leur procès. Ensuite, ils étaient soit condamnés à mort, soit condamnés à verser des compensations, soit acquittés. Chaque parlement était secondé par des présidiaux. Louis XIII et Richelieu ont créé beaucoup de présidiaux. Ils avaient deux objectifs : affaiblir les seigneurs, et affaiblir les parlements puisque de plus en plus d'affaires ne se réglaient plus dans les châteaux ni dans les parlements mais dans les présidiaux.
Pour terminer, j'insisterai sur la dimension beaucoup plus réduite que de nos jour, de l'administration à l'époque d'Henri IV et de Louis XIII. Il y avait beaucoup moins de lois et de règlements à faire respecter, beaucoup moins de fonctionnaires à payer. L'éducation était privée. L'armée était en grande partie privée, financée soit par de grands seigneurs, soit par les butins, les prises de guerre. Les entreprises n'avaient pas de comptabilité à faire. La collecte des impôts était privée puisqu'elle était réalisée par des "fermiers". Elle était plus simple que maintenant, car il suffisait de compter, les feux, les fours, et les moulins. Il n'y avait pas de sécurité sociale, de retraite, d'assurance chômage, d'allocations familiales, etc. La solidarité familiale ou villageoise permettait d'éviter beaucoup de situations difficiles, mais pas toutes. Cependant ce système ne pouvait pas durer longtemps, car les rois ont créé de plus en plus d'offices pour avoir rapidement des rentrées d'argent, et chaque officier était un peu comme un fonctionnaire.
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