Narduccio a écrit :
Des ethnologues ont rapporté des discussions dans des sociétés qui n'avaient pas de droit écrit où on faisait appel à des "sages" qui donnaient leur avis, comme pourrait le faire un Conseil Constitutionnel sur comment il fallait interpréter les lois. Dans certains cas, les interprétations sont très sophistiquées et doivent valoir autant que les arrêts de nos cours modernes.
Je pense qu'ils devaient juger en équité plus qu'en droit. C'est par exemple ce que relève l'ancien ambassadeur en Ethiopie Gontrand de Juniac dans sa biographie de l'empereur Haïlé Selassié. La méthode suivie par des sages pour trancher dans un conflit au niveau d'un village n'est certainement pas la même que celle des membres du conseil constitutionnel. Les premiers recherchent ce qui semblera le plus juste aux intéressés et à leur entourage. Les seconds examinent si ce qui leur est soumis est cohérent au regard de la loi en faisant abstraction de tout sentiment personnel. Un jugement rendu en équité peut être plus satisfaisant qu'un jugement en droit mais il ne peut s'appliquer que localement dans une société culturellement homogène. La notion d'équité n'est d'ailleurs pas absente du droit écrit contemporain. Le code civil français y fait référence et, dans le même temps qu'ils mettaient en place un droit positif et un système judiciaire chargé de l'appliquer, le législateur révolutionnaire instituait en parallèle une justice de paix chargée de régler les petits litiges de proximité en cherchant à concilier les parties plutôt qu'en appliquant un droit abstrait.
Narduccio a écrit :
On peut aussi avoir des sociétés sans droit écrit, mais où la justice est donnée conformément à des lois acceptées par tous et garanties par des Sages, ou des Anciens qui peuvent invalider une décision de justice qu'ils estimeraient non-conforme à la manière dont on interprète les lois habituellement.
Ce n'est pas clair. Pouvez-vous donner un exemple précis ?