Bonjour,
Il conviendrait de ne pas tout mélanger. C'est principalement de 1809 à 1813 que l'armée française combattra aux côtés de forces alliées européennes. De 1792 à 1809 et de 1814 à 1815, l'armée française combat seul, sans contingents alliés, même s'il faut compter les nouveaux français des nouveaux départements français à partir de l'Empire. C'est pourquoi la conscription française a été un des éléments déterminant des succès français. Toutefois, la conscription n'entre en vigueur qu'à partir de 1798, avec la loi Jourdan. Auparavant, c'était une armée de volontaires, avec les fameux bataillons de volontaires révolutionnaires levés dans tous les départements français. C'est principalement ces volontaires qui combattront pendant toute la période révolutionnaire, en l'occurrence de 1792 à 1800. Les premiers conscrits n'arriveront qu'avec la levée, en 1799, des bataillons auxiliaires de conscrits, majoritairement levés dans les départements français d'aujourd'hui.
Il est vrai que la France n'eut pas à lutter constamment contre toute l'Europe. Mais ce fut le cas lors de la guerre de première coalition (1792-1797) et un peu moins lors de la guerre de seconde coalition (1799-1802). Je sais pas quels sont les premiers "historiens" qui se sont amusés à expliquer les succès français sous la révolution française par une supériorité numérique due à la démographie française, mais on sait que c'est totalement faux. En premier lieu, les coalisés alignaient autant d'effectifs, voir des fois bien plus, que les armées républicaines françaises. Certaines batailles le démontrent. A Tourcoing, le 18 mai 1794, soixante mille républicains français réussissent à vaincre quatre-vingt-dix mille coalisés. L'exemple des opérations dans le Palatinat est encore plus flagrant puisqu'en juillet 1794, les républicains français, fort de quinze milles hommes des armées du Rhin et de Moselle, réussissent à faire reculer cinquante milles coalisés. Les succès français de la révolution sont due principalement aux levées en masse de volontaires, mais surtout au bon commandement français. Ce sont des généraux français qui sortent du rang, qui ont appris leurs métiers en passant les grades et en parcourant les champs de bataille. Ils sont généraux car ils l'ont mérité, par leur mérite militaire. Hoche était un ancien soldat des gardes françaises, Masséna ancien soldat aussi, tout comme Moreau, Dugommier et Jourdan. Tous remportèrent des victoires par leurs dons de tacticiens. Ils repoussèrent les coalisés, sauvèrent la France et firent des conquêtes. Bonaparte, lui, sortait des écoles militaires et avait énormément étudié entre les cours, lisant toutes sortes de livres militaires et politiques quand il avait du temps libre. L'esprit offensif des français, ainsi que la bonne artillerie Gribeauval, ont beaucoup contribué aussi.
Les armées républicaines révolutionnaires françaises ont remporté un nombre impressionnant de victoires militaires : Jemmapes, Hondschoote, Wattignies, Woerth, Geisberg, Tourcoing, Fleurus, Sprimont, Aldenhoven, Boulou, Montagne-Noire, Platzberg, Trippstadt, Boxtel, Loano, Dego, Montenotte, Mondovi, Milessimo, Bassano, Castiglione, Arcole, Rivoli, Tagliamento, Tarvis, Aboukir, Pyramides, Mont-Thabor, Heliopolis, Bergen, Calcicrum, Zürich, Lint, Montebello, Marengo, Pozzolo, Engen, Stockasch, Hochstadt, Hohenlinden, Castelbar, Rome. Les armées républicaines françaises vont conquérir pour plusieurs années la Belgique, la Hollande, la Rhénanie, le Luxembourg, la Suisse, le nord de l'Italie, l'Egypte. Sans oublier la conquête du royaume de Naples par Championnet et la conquête de la Syrie, mais ces deux là durèrent moins longtemps.
_________________ Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.
Charles Baudelaire
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