@ Kurnos :Bonaparte ne s'est pas levé un matin en songeant : "
Tiens et si j'allais faire une petite ballade du côté de la Porte...". Un petit rappel n'est jamais perdu.
A ses partenaires commerciaux, le sultan accorde des traités (
'ahdnâme). Dans ceux-ci sont sont inscrits des engagements pour les deux parties sur la libre circulation des marchands, la sécurité des personnes et des biens, le retour aux héritiers légitimes des biens et créances d'un marchand mort en route, les conditions de paiement des douanes et autres taxes. Ces traités ou "
capitulations" ont été accordés et régulièrement renouvelés avec la France (1569, 81, 1604, 73, 1714), l'Angleterre (1580), les Provinces-Unies (1612), Autrichiens et Polonais (XVIIè) , Suède (1737), Danemark (1746), Prusse (1761), Espagne (1782).
Pour ces royaumes/empires, le "droit de douane" -généralement de 5% pour les "pays francs"- seront fixés avec le temps à 3% ; des consulats sont établis en divers points de l'Empire (Ismir -Smyrne-, Tripoli de Syrie, Alep, Alexandrie etc.).
Ces marchands étrangers doivent tenir compte de nombreuses prohibitions à l'exportation décrétées par les Ottomans pour des raisons militaires ou par souci de protéger des produits de première nécessité : armes, chevaux, argent, or, cuivre, plomb, fer, soufre, grains, bois...
Si la France est la première nation a détacher un résident permanent auprès de la Sublime Porte (1535), les Ottomans ne se décideront à établir des représentants à l'étranger qu'au XVIIIème.
C'est la volonté de conquête de Chypre (1571) émise par Sélim II qui entraînera la formation d'une alliance entre Venise, Pie V et l'Espagne de Philippe II (La Ligue) -sur le continent, l'heure est à la Contre Réforme, ceci s'inscrit donc dans une politique de reconquête mais ici plus temporelle-
. La flotte de La Ligue sera à Lépante face à Muezzindade Ali Pacha. La paix signée avec Venise (1573) entérine la conquête turque de Chypre. C'est la fin du XVIIème (2nd siège de Vienne) qui verra pour la première fois les Ottomans signer un traité qui ne soit pas en leur faveur (Karlowitz – 1699).
Avec le XVIIIème, les conflits armés avec la Russie, l'Autriche, l'Iran entraînent des pertes territoriales alors qu'au même moment existe une très forte pression économique. Les capitulations accordées font que les puissances occidentales s'emparent progressivement des marchés ottomans. Si Ahmad III (1703-1730) rattrape le retard accumulé, suivi de Mahmud Ier et Mustapha III (ce qui nous mène fin XVIIIème), ces souverains se heurtent aux éléments conservateurs qui redoutent une évolution trop marquée par l'occident.
De leur côté les provinces bougent, des mouvements d'autonomie se manifestent (Egypte, Syrie-Palestine, Algérie). Des potentats prennent le pouvoir, le gouvernement central tolère pourvu que soient maintenus l'ordre intérieur, la défense des frontières et que soit payé le tribut annuel.
Si certaines provinces balkaniques jouissent d'une large autonomie, d'autres sont régies suivant les règles de l'administration ottomane. A la fin du XVIIIème, c'est le début de ce qui sera nommé "
la question d'Orient" (Traité de Kutchuk-Kaynardji – 1774).
Ensuite pour aller au plus simple, vous avez ceci :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Question_d%27Orient.