Vivianne a écrit :
un traître, c'est vite dit. Il a voulu se servir du Tzar et de Metternich pour arrêter Napoléon. La vie de centaines de soldats ne comptait pas. l'Empereur lui-même n'a jamais été avare de la vie des troupes.
Bien sûr, le Czar, Metternich... et pourquoi pas, le roi d'Angleterre ?
On pourrait éventuellement vous suivre... jusqu'en 1813. A cette date, Napoléon est bel et bien arrêté, après la désastreuse campagne de Russie. Mais Talleyrand n'en continue pas moins à communiquer ce qu'il sait de nos plans... Serait-ce par naïveté ou par cupidité ? Quels qu'en soient les motifs, une trahison demeure une trahison !
Il est plutôt paradoxal de soutenir que la vie de milliers de soldats ne comptait pas et ceci, pour défendre la mémoire de Talleyrand ! Je suis toujours stupéfait de lire de tels arguments sous la plume des thuriféraires du "bas de soie"...
Les morts, c'est toujours Napoléon qui en est responsable, même quand il était agressé ! Ceux dont les agissements ont fait échouer ses combinaisons sont toujours absous par avance: c'est merveilleux...
Citer :
Napoléon savait ce qu'il devait à Talleyrand. A Fontainebleau, au moment de son suicide raté, il dit :
"...je pardonne à Talleyrand car je l'ai maltraité : il ne fût pas resté en France si j'avais triomphé. Les Bourbons feront bien de l'employer ; il aime l'argent, l'intrigue mais il est capable. J'ai toujours eu du faible pour lui. Je ne sais comment il s'est fait que je me suis brouillé avec lui pour Maret car tous les deux m'étaient utiles...Mes affaires ont été bien faites tout le temps que Talleyrand les a faites. C'est sa faute s'il s'est perdu dans mon esprit, pourquoi a-t-il voulu quitter le ministère ? C'est l'homme qui connaît le mieux la France et l'Europe. Il enjôlera les émigrés, mais ce sera sans préjugé contre les hommes nouveaux, contre vous autres. Il est de votre intérêt qu'on le conserve..."
Sans doute: expression d'une opinion dans un moment d'abattement et de grandes douleurs. Mais, puisque vous aimez les citations, il en est d'autres assez impitoyables:
En 1807, à Roederer: "Je l'ai couvert d'honneurs, de richesses, de diamants. Il a employé tout cela contre moi ! Il m'a trahi autant qu'il le pouvait à la 1ère occasion qu'il a eue de le faire !"
En 1810: "Comment voulez-vous que cet homme ne soit pas riche, ayant vendu tous ceux qui l'ont acheté ?"
En 1816, à Las Cases: "Il n'a jamais été pour moi éloquent ni persuasif; il roulait beaucoup et longtemps autour de la même idée. Il était si adroitement évasif et divagant qu'après des conversations de plusieurs heures il s'en allait, ayant échappé souvent aux éclaircissements ou aux objets que je m'étais promis d'en obtenir lorsque je l'avais vu ariver."
Et il en est d'autres, beaucoup moins amènes...