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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 09 Jan 2013 5:32 
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Polybe
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pierma a écrit :
Le problème de ce sujet c'est qu'on peut donner une foule de définitions de ce qu'est "un événement historique."

Si je prétends que le 27 novembre 1095 n'est pas un événement historique, je pourrai facilement trouver une définition qui crédibilise mon assertion.
Et si l'on m'interroge sur le 11 sept 2001, j'abandonnerai aussitôt ma belle définition pour la remplacer par une autre.
Et si je suis un ami des historiens révisionnistes, je pourrai vous présenter une définition formulée de telle sorte que le 30 janvier 1939 ne soit pas une date historique*.



* Lors d’un célèbre discours au Reichstag, Hitler parle de destruction de la race juive en Europe « Vernichtung der jüdischen Rasse in Europa » si une guerre devait éclater.


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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 09 Jan 2013 12:32 
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Georges Duby
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McDonald a écrit :
Alain.g a écrit :
Passionnante cette version, probablement rédigée par un connaisseur, qui laisse supposer que: 1/ Bezenval amène des troupes et affole la population, causant la panique des parisiens et la prise de la Bastille et 2/ Il retire les troupes, rendant possible cette prise comme celle des Invalides.
Ce n'est certainement pas Bezenval qui aurait pris sur lui d'amasser 20 000 hommes au tour de Paris. Un tel ordre ne peut venir que du Roi. Quant au retrait des troupes, comme vous l'indiquez dans un message suivant, il est dû au fait que la troupe a massivement rallié (ou menacé de rallier) les insurgés. Le 15 juillet un grand nombre de gardes royaux se mettront au service de la commune de Paris et formeront la future Garde Nationale.
Il ne me parait guère possible de laisser entendre qu'il y aurait dans le retrait des troupes une quelconque manœuvre politique de la part des officiers.
Pas de problème pour confirmer que c'est sur ordre du roi bien sur, celà ne peut être autrement, que de Bésenval commandant militaire d' Ile de France, amène des troupes qui vont affoler les parisiens. J'ai seulement voulu mettre en relief le double mouvement de troupes, dont on parle peu alors qu'il est capital dans l'enchainement des évènements.
Quand au retrait, je ne puis dire s'il est le fait d'ordres du roi car j'ai offert deux hypothèses, l'une de Jourdain dans son ouvrage sur la révolution, l'autre de Wiki : " il (Bésenval) commet une erreur de jugement lorsque, le 12 juillet, ulcéré par la passivité du gouvernement, il décide de retirer les troupes de Paris, ce qui permettra à la population de piller les Invalides et de marcher sur la Bastille. Les émeutiers, qui voient en lui l'âme de la réaction, réclament sa tête. "
Dans ses mémoires, que je compte lire (6 ou 9 euros en neuf), de Bésenval indique d'après le net sa version de source directe; on ne peut l'être davantage:
" La faveur de Besenval augmente à la cour après la mort de Louis XV. Courtisan raffiné, brillant causeur, Besenval devient l'un des commensaux favoris de la reine Marie-Antoinette. En 1789, il est commandant militaire de l'Ile-de-France et de la garnison de Paris, et le 12 juillet, il décide de « retirer les troupes et de livrer Paris à lui-même »
C'est clair, le baron écrit qu'il a retiré les troupes pour "livrer Paris à lui-même". C'est une citation de ses mémoires qu'on dit passionnantes. Celà n'empêche pas qu'il a aussi constaté qu'il ne pouvait compter sur ses troupes pour faire du maintien de l'ordre dans Paris. A t-il reçu un ordre du roi pour le retrait ? Rien ne l'indique. Il écrit le contraire ??
Voilà un point à approfondir en faisant avancer l'histoire de la Révolution sur un point essentiel, ce qui montre combien le forum est précieux à cette fin.

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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 20 Jan 2013 1:33 
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Polybe
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Caesar Scipio a écrit :
Est-il besoin de rappeler que, dans l'histoire de la monarchie, la Bastille n'a pas été prise qu'une fois ?

Dans l'histoire de la monarchie, combien de fois a-t-elle été démolie ?


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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 20 Jan 2013 8:12 
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Le fait le plus marquant de cet événement, c'est finalement que les troupes ne sont pas sûres et ne veulent pas marcher contre le peuple. C'est dire que dans les esprits la révolution contre l'absolutisme est déjà chose acquise. Pour autant, cela ne signifie pas que la royauté a vécu : les mêmes soldats se seraient sans doute déterminés autrement s'il s'était agi de défendre la personne du roi contre des émeutiers. Il est d'ailleurs curieux qu'après l'épisode de la Bastille Louis XVI n'ait pas songé à transformer un régiment en garde royale stationnée près de Versailles.

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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 20 Jan 2013 15:37 
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Les mémoires du baron de Besenval sont accablantes pour Le Parlement, Philippe d'Orléans, Louis XVI et son ministre de la guerre qui a autorité directe sur l'armée à Paris, le baron chef militaire pour l' Ile de France élargie, n'est en effet qu' exécutant à Paris comme colonel des gardes suisses puis chargé des gardes françaises.
Besenval, familier de la Reine, est frappé que quand il vient à bout des émeutes du Fbg Saint-Antoine en faisant venir des canons, personne à Versailles ne le félicite, ni Roi ni Ministre.
Puis après les troubles du 12 juillet, le début des évènements comme on sait, Besenval obtient l'autorisation de faire venir sous ses ordres dans les faubourgs, le Royal-Dragons, une centaine de cavaliers et 600 à 700 hussards casernés à Vincennes et Neuilly. Il a pris ses précautions.
Pour Versailles il propose de barrer la route de Versailles sur les ponts qui y mènent en venant de Paris, une suggestion prémonitoire, mais son ministre de la guerre préfère entourer le Château, ce qui va créer une panique au sein de l'Assemblée nationale et "hâter la Révolution en cours".
Bésenval amène des troupes dans Paris, sur les Champs Elysées avec des canons et sur la place Louis XV. On parle alors d'un complot reconnait le baron. C'est ce complot qui va créer la panique des 13 et 14 juillet.
Les troubles s'accroissent "d'heure en heure" d'une manière d'autant plus alarmante que les officiers doutent de leurs troupes, Besenval en fait l'expérience.
Or, c'est le silence à son égard à Versailles, "Versailles m'oubliait dans cette situation cruelle et s'obstinait à voir 300.000 hommes mutinés comme un attroupement"
" Le plus sage était de retirer les troupes et de livrer Paris à Lui-même. C'est à quoi je me déterminais à 1 heure du matin ". Trois régiments suisses campaient au Champ de Mars ... le soir aux Invalides il constate "qu'un esprit séditieux régnait dans cette maison, l'argent remplissait les poches des soldats (argent du duc d' Orléans).
Besenval demande des instructions à son ministre. Silence. Les généraux réunis à l'Ecole militaire évoquent une impossibilité de réprimer l'effervescence popuplaire, les troupes étaient contactées de l'extérieur et peu sures, le retrait est commencé vers le pont de Sèvres . Des canons sont alors dirigés contre le camp militaire, du peuple arrive. La Bastille est prise ...
Besenval se précipite à Versailles et il est consterné: l'étonnement ne correspond pas à "l'importance de ce qui s'était passé. Personne n'avait voulu raconter au Roi l'ensemble de cette funeste journée (14 juillet), en sorte qu'il ne savait les évènements que par des bribes de récits qui le laissaient encore dans l'incertitude. En sorte qu'il apprit de moi tous les faits. "
Tout est dit: pas d'ordres, pas de stratégie, un roi non informé et incertain, seul ajoute le mémorialiste qui a ses entrées près du Roi, pas de gouvernement, un roi "qui n'entend rien au métier de chef d'Etat."
Après être venu courageusement à l'hôtel de Ville, le 17 juillet, le Roi retourne à Versailles, il "s'y trouvait presque seul", .. les valets en prenaient à leur aise, gagnés à la révolution pour certains. Puis le baron s'enfuit car recherché par la population comme auteur du complot pour massacrer la population.

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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 17 Fév 2013 11:03 
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Sur le choix d'une date pour commémorer la Révolution, il est intéressant de noter que Robespierre, qui attachait aux fêtes une grande importance pour ancrer le nouveau régime et en dresse une nomenclature, n'a pas prévu de commémorer la fondation de la République mais par contre le 10 aout, la suspension et donc la chûte de la royauté, le 21 janvier 1793, l'exécution du Roi, le 31 mai 1793 qui est le jour où les sections populaires, donc le peuple, envahissent la Convention et exigent l'arrestation des girondins hostiles aux montagnards, la création d'une armée de militants révolutionnaires, le droit de suffrage aux seuls sans-culottes. Une journée historique pour Robespierre alors qu'il s'agit en réalité d'un acte de guerre civile entre révolutionnaires !!
Un autre point important des discours de Robespierre, lui il veut commémorer le 14 juillet 1789, l'insurrection populaire et pas le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération, une date qu'il écarte de sa liste bien qu'elle ait entendu commémorer le 14 juillet 1789. Il tient à l'original et surtout à l'insurrection libératrice.
On touche du doigt combien les deux dates s'opposent et ce que signifie le choix de l'une plutôt que de l'autre: Robespîerre à dessein retient la prise de la Bastille parce qu'elle est une insurrection du peuple, tout comme le 10 aout 1792 et le 31 mai 1793.

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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 12 Mars 2013 14:44 
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Caesar Scipio a écrit :
Pardon mais je vais persister en posant une question dérangeante.

Quelle est la représentativité à l'échelle de la France des personnes citées ?

Paris n'est pas la France et l'histoire des révolutions françaises est aussi en partie l'Histoire de la tyrannie de Paris sur le reste de la France, Paris prétendant agir et décider au nom de toute la France. La répression sanglante de la sanglante commune de Paris en 1871, c'est aussi cela : mettre un terme à cette prétention de Paris. Et l'organisation municipale de Paris avec un préfet de police exerçant l'essentiel des prérogatives ailleurs dévolues aux maires en matière d'ordre public, a répondu au même objectif.


Même s'il est vrai que Paris a joué un rôle prépondérant, le mouvement a au début connu un large écho dans tout le pays. Cf. les Cahiers de Doléances, la multiplication des clubs, les fêtes de fédération. Louis XVI a reconnu lui-même auprès de La Fayette, a son retour de Varennes, qu'il avait sous-estimé l'ampleur de l'adhésion au mouvement révolutionnaire. Ce n'est qu'en 1793 que des mouvements contre-révolutionnaires d'ampleur ont eu lieu dans les provinces.


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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 12 Mars 2013 17:34 
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Oui mais l'histoire a retenu l'opposition entre Paris, origine de la Révolution et lieu où tout va se décider, jour par jour, y compris la terreur imposée par les clubs et la Commune de Paris, les quartiers, et la province qui suit et relaye ou parfois s'oppose, cas plus fréquent qu'on ne le pense.
Paris où s' illustre le concept de la souveraineté populaire par le pouvoir de la rue au moment de la Convention.
C'est de là et des autres révolutions jusqu'à la Commune, que date le thème que Paris est une ville dangereuse où naissent les révolutions.

Concernant la Révolution de 1789, plus on l'étudie, plus on voit combien la province s'est opposée à Paris dans les grandes villes notamment, à partir de la manière dont le roi et l'Eglise ont été traités.
Finalement de nombreuses villes n'ont pas accepté la révolution parisienne, ni des pans entiers du milieu rural et pas seulement en Bretagne et Vendée. A voir de plus près.
A l'inverse, la province s'est bien plus enflammée qu'on ne le croit, on y a brulé de nombreux châteaux dès 1789.

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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 12 Mars 2013 18:16 
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Alain.g a écrit :
Oui mais l'histoire a retenu l'opposition entre Paris, origine de la Révolution et lieu où tout va se décider, jour par jour, y compris la terreur imposée par les clubs et la Commune de Paris, les quartiers, et la province qui suit et relaye ou parfois s'oppose, cas plus fréquent qu'on ne le pense.
Paris où s' illustre le concept de la souveraineté populaire par le pouvoir de la rue au moment de la Convention.
C'est de là et des autres révolutions jusqu'à la Commune, que date le thème que Paris est une ville dangereuse où naissent les révolutions.

Concernant la Révolution de 1789, plus on l'étudie, plus on voit combien la province s'est opposée à Paris dans les grandes villes notamment, à partir de la manière dont le roi et l'Eglise ont été traités.
Finalement de nombreuses villes n'ont pas accepté la révolution parisienne, ni des pans entiers du milieu rural et pas seulement en Bretagne et Vendée. A voir de plus près.
A l'inverse, la province s'est bien plus enflammée qu'on ne le croit, on y a brulé de nombreux châteaux dès 1789.


En même temps il y a la possibilité de rachat des biens nationaux, ce qui a entraîné une certaine adhésion dans les campagnes : "si on revient en arrière, je devrai rendre le bien acheté". On discerne vraiment à mon sens la scission entre Paris et provinces à partir de 1793, avec les dangers de la guerre, la levée en masse (qui a déclenché la Vendée) et le résultat du travail de sape des contre-révolutionnaires, qui a réussi à s'implanter plus profondément. Sinon en 89-90 on a vraiment l'impression que c'est l'enthousiasme. La Savoie demande à être rattachée à la France ...


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 Sujet du message : Re: 14 juillet 1789
Message Publié : 13 Mars 2013 11:57 
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Il semble y avoir eu un sentiment unanime d' anti-absolutisme avant la Révolution dans le pays, tout le territoire avait été tendu vers la réunion des Etats Généraux et le début de la Révolution avait donc été salué comme une ère nouvelle.
C'est l'attente des Etats et l'impression qu'on sort d'une longue crise politique et financière qui explique le bon accueil des nouvelles institutions, d'autant qu'elles ménagent le roi qui n'est pas impopulaire et semble participer à la réforme du royaume, qui adopte les idées nouvelles. L'abrogation des distinctions de rang, des privilèges, a rendu 1789 populaire bien au delà du Tiers.
Mais je ne suis pas sûr que ce consensus du plus grand nombre ait duré longtemps au delà de 1789. Dès novembre 1789 s'introduit le problème religieux avec la saisie des biens du clergé.
Mais c'est avec le vote le 12 juillet 1790 de la constitution civile du clergé, que s'introduit le début d'un processus de contestation de la Révolution qui va aller croissant et annonce de graves déconvenues. La révolution vient de se placer dans une impasse politique et religieuse écrit Furet. La contre-révolution a maintenant son prétexte pour contester le régime jusqu'alors très populaire.

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Message Publié : 13 Juil 2013 20:37 
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L'intitulé du topic est provocateur, mais il est à l'aune de l'essai que Claude Quétel, historien de la Bastille, vient d'écrire : « Le mythe du 14 juillet ou la méprise de la Bastille », Et un de plus, dans la longue lignée des conformistes qui prétendent casser le symbole du 14 Juillet !

Quel mot peut-on employer pour qualifier un ouvrage qui relève bien plus de l'essai que de la recherche historique (il suffit de voir la bibliographie) ; ignorance ? naïveté ? malhonnêteté ?

La démarche de Claude Quétel n'est pas dénuée d’intérêt. Elle permet de refaire l'historiographie de la Fête nationale et rappelle que la Prise de la Bastille n'a pas toujours fait l'unanimité du fait de son caractère sanglant. Mais l'ouvrage présente plusieurs problèmes : 1) l'ignorance de l'auteur qui occulte le contexte de l'année 1789. 2) le pris-parti (raison pour laquelle, j'utilise le mot d'escroquerie). C'est assez étonnant qu'un directeur de recherche au CNRS puisse autant manquer aux obligations de la méthodologie historique.

1) Si l'on écoute ces gens, c’est comme si, il ne s’était rien passé en 1789, comme si, il n’y a avait pas eu la fin de l’Ancien régime, la naissance de la démocratie, l’abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l’homme, la nationalisation des biens du clergé, la réorganisation rationnelle de l’administration, la naissance des communes et des départements, l’élection des premiers maires… comme si l’Ancien régime et la monarchie absolue n’avaient jamais existé…. Bouleversement qui n’aurait peut-être jamais eu lieu - aussi rapidement – sans le coup de force spectaculaire provoqué par le peuple durant l’été 1789 et dont la Prise de la Bastille a été l’élément le plus marquant.

L'auteur Claude Quétel ignore totalement l'existence des révolutions municipales de l'été 1789, cet événement majeur de l'histoire de France au cours de laquelle les habitants de la plupart des villes du royaume, s'emparent du pouvoir municipal en chassant les anciennes élites de l’Ancien régime. L’auteur, faute d’avoir consulté la recherche actuelle, n’en fait aucunement mention.
Alors, oui, la Prise de la Bastille, n'a pas toujours été l'événement déclencheur. Dans un article récent des Annales de la Révolution française, un historien montrait qu'à Marseille, la révolution municipale avait commencé avant l'annonce des événements parisiens mais que la Prise de la Bastille eut l'effet de confirmer et de stabiliser la révolution marseillaise. L'insurrection parisienne surfe sur une vague immense qui parcourt le tout le royaume mais de tous les coups de force, elle est la plus importante et la Prise de la Bastille en est l'événement le plus impressionnant.

Faute de s’être documenté, Claude Quétel occulte totalement l’accueil fait par les Français à la Prise de la Bastille. Il tait totalement les fêtes organisées durant le mois de Juillet 1789 dans les provinces, dans les grandes, moyennes et petites villes et dans les villages mêmes, pour célébrer cet événement qui pour l’époque est considérable ! Une telle absence dans l'ouvrage de Quétel remet en question la crédibilité de l'auteur et pose la question de son pris-parti.

2) La Prise de la Bastille n’aurait rien de glorieux !! Fie-donc, les émeutiers n’ont pas de noblesse, ce n’était que de la vulgaire canaille qui n’a pris les armes que par une haine aveugle et une ignorance crasse. Il n’y aurait donc là aucune bravoure ? Claude Quétel fait l'histoire de la Fête national, mais il prend parti, celui de ceux qui remettent en question le 14 Juillet. Le 14 Juillet ne serait qu'un mythe, ... comme si, il n'était pas le résultat et la cause de l'un des plus grands bouleversements qu'a connu ce pays...

A quand une histoire du 14 Juillet qui ne serait pas un essai personnel ?

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Message Publié : 13 Juil 2013 20:58 
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Châtillon a écrit :
.. comme si, il n'était pas le résultat et la cause de l'un des plus grands bouleversements qu'a connu ce pays...

Je me corrige : "L'une des causes/explications".


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Message Publié : 13 Juil 2013 21:12 
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Châtillon a écrit :
L'intitulé du topic est provocateur, mais il est à l'aune de l'essai que Claude Quétel, historien de la Bastille, vient d'écrire : « Le mythe du 14 juillet ou la méprise de la Bastille », Et un de plus, dans la longue lignée des conformistes qui prétendent casser le symbole du 14 Juillet !

Quel mot peut-on employer pour qualifier un ouvrage qui relève bien plus de l'essai que de la recherche historique (il suffit de voir la bibliographie) ; ignorance ? naïveté ? malhonnêteté ?

Soyez provocateur tant que vous voudrez là où vous exprimez votre opinion, mais le titre du sujet est commun à tous. Comme tel, je ne peux y laisser le mot "escroc" que la personne visée pourrait à bon droit estimer être de la diffamation.
Tout ça pour dire que j'ai adouci le titre du sujet.

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Message Publié : 13 Juil 2013 21:28 
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L'emploi des mots escroc et malhonnête était justifié dans le texte. De plus, j'avais mis un point d'interrogation !

Du coup, en changeant le titre du topic, mon début de texte ne veut plus rien dire...

En 8 ans de présence sur PH, c 'est la première fois que je me fais censurer O_o

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Message Publié : 13 Juil 2013 22:49 
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Inutile de crier à la censure. Le mot "escroquerie" se trouve dans le texte de votre premier message, que je n'ai pas corrigé, estimant que cela n'engage que vous.

Par contre le titre du sujet engage la responsabilité de PH.

Je vous rappelle que la Charte interdit de commenter les interventions de la modération. Si vous avez quelque chose à me dire, faites le par MP.

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