Bien, alors tâchons de développer un petit peu.
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Je ne vois pas ce qu'un historien peut apporter sur un sujet d'opinion.
Justement, pas grand chose. Il l'éclaire, mais pour rester objectif, il ne doit pas élaborer d'autre théorie que celle des faits et surtout ne pas entrer dans l'équivocité du jugement. Maintenant, concernant certains personnages, il est vrai qu'il y a des zones d'ombre et puisque la nature humaine est bien complexe, il y aura différente possibilités de juger cette dite nature.
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S'il est amené à présenter des opinions, ce n'est plus un Historien, mais un "philosophe", ou je ne sais quoi...
Vous êtes bien trop gentil, je dirais plutôt un journaliste.
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Ce genre de raisonnement me fait penser à certains arrêts de justice de l'ancien temps : Si on jette une personne du haut du donjon sur des pieux bien éguisés, et qu'elle en réchappe, c'est qu'elle doit être innocente !
Mais bien entendu, vous savez bien que l'Histoire est peu révérencieuse envers des hommes qui ont divisé l'opinion de leur pays, des hommes qui ont eu une rôle pendant une guerre civile. La Révolution n'est rien d'autre.
Quant un homme, semble par son charisme responsable de tout, c'est vers lui que se tournent les hommages et les critiques.
Il est vrai que lorsque je fait référence au concept de génie, je reste dans le flou. J'aurais pu dire que ce génie est une capacité à prendre au bon moment les bonnes décisions. A faire en sorte de "dompter" les événements.
Napoléon en était un, à commencer dans sa stratégie militaire, il a renversé tous ses ennemis européens, lors de batailles à 3 contre 1, voire plus. Lorsque cela arrive une fois dans l'Histoire militaire, on dit que c'est de la chance, lorsque cela se renouvelle, c'est plutôt un don pour l'art de la guerre. Concernant des affaires plus "civiles", il est vrai que ce même calcul des risques avant la prise des décisions se retrouve : lorsqu'il fait réaliser le Code Civil, réforme la monnaie, signe un Concordat. Il a lavé les souillures révolutionnaires qui divisaient encore les Français.
Je ne vais pas faire un exposé sur son oeuvre, je n'ai ni la place, ni le temps.
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la politique est une histoire humaine, et jusqu'à preuve du contraire, les hommes naissent tous semblables, et il n'y a pas une race à part sui serait doté du génie.
Vous cherchez la petite bête là, non ? Dois-je faire la liste de tous les hommes d'Etat aux affaires à cette époque en Europe ?
Prenez la monarchie espagnole et les cotteries qui naviguaient entre le roi et son fils. Pensez-vous qu'ils avaient un quelconque sens de la politique ?
Moi, j'en doute gravement : ils ont livré, par leur ignorance de la conséquence de certains de leurs actes, le pays et l'Empire à Napoléon, pieds et poings liés, sans qu'il ait eu à tirer un seul coup de fusil - ce n'est qu'après que cela s'est compliqué.
Il est bien clair que certaines personnes, par claivoyance, arrivent plus rapidement que d'autres à entrevoir les conséquences de leurs actes. Biensûr que non les hommes ne sont pas égaux à ce niveau. Il en va de leur intelligence à s'adapter ou non aux différentes situations auxquelles ils sont confrontés.
Ecrire l'inverse, c'est justement un manque de clairvoyance énorme. Ou peut-être afin de se ranger derrière un dogmatisme quelconque.
Si vous n'êtes pas persuadé, allez faire un tour dans les collèges et les lycées de France. Vous verrez où elle se place votre prétendue égalité entre les hommes...
En changeant de période, pensez-vous que les démocratie occidentales - MM. Chamberlain et Daladier entre autres - ont fait preuve de réalisme politique en abandonnant à Hitler leur meilleur alliée en Europe centrale, la Tchécoslovaquie ?
Pensez-vous que le duc de Brunswick ait fait preuve de ce même sens des réalités politiques lorsqu'il a fait transmettre son manifeste -il est vrai retouché par Fersen ? La liste pourrait-être allongée...
Il est vrai que j'ai une dent contre Robespierre. Pourquoi ?
Tout simplement que sa recherche de la "vertu" au pire moment de notre Histoire, à vouloir purger le mal par le mal, ne me semblait pas très judicieuse. ( A savoir où se situait le mal, car à la fin on ne perçoit plus très bien qui est l'ennemi... ?)
A dresser les Français les uns contre les autres, à instaurer un tribunal tournant le dos au principe même de la justice, à envoyer des charettes chaque jour davantage remplies par de prétendus suspects, cela laisse un goût amer dans la bouche.
Ce goût, c'est le sang de nombreux innocents, qui n'on commis souvent comme crime que de naître ou de se trouver à tel endroit, à tel moment.
Il a contribué à lancer la Terreur, cette immondice qui a sapée la fleur de notre Nation, qui a monté les Français les uns contre les autres, les plongeant dans la joie de la délation et le goût de la trahison... Et au bout du compte, lorsque des personnes ont voulu atténuer cela ( Danton ou Desmoulins ), le régime c'est cabré et les a envoyé à la guillotine.
Comme Legendre disait : " Robespierre, c'est le sang de Danton qui t'étouffe ? ", il aurait pû en rajouter d'autres...
duc de Raguse.