Nous sommes actuellement le 08 Mai 2024 4:40

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 message(s) ] 
Auteur Message
Message Publié : 16 Nov 2014 9:45 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 05 Oct 2005 20:39
Message(s) : 2065
Localisation : Lyon-Vénissieux
Parmi tous les généraux que Napoléon a eu sous ses ordres, quel a été son préféré ?
Lannes peut-être ?

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 16 Nov 2014 14:16 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Si l’on considère votre question au regard des liens d’amitié (en ne mettant pas au premier rang les qualités militaires), Lannes me semble aussi de taille à occuper la première place :
"Je perds le général le plus distingué de mes armées, mon compagnon d'armes depuis seize ans, celui que je considérais comme mon meilleur ami."
(Napoléon à la Mme Lannes, 31 mai 1809)

Berthier fut également tout particulièrement apprécié (mais aussi parfois très violemment malmené) :
« Tel était Berthier. Il n'y avait pas au monde de meilleur chef d'état-major, c'était là que se trouvait son véritable talent ; mais il n'était pas capable de commander cinq cents hommes. »
(O’Meara, Napoléon en exil)
« Au fond, quand rien ne m'en détourne, je crois que je ne suis pas tout à fait sans quelque penchant pour lui. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)

On peut également citer Duroc, dont l’épitaphe dictée par l’Empereur disait ceci :
« Frappé glorieusement par un boulet, est mort entre les bras de l'empereur, son ami. »


Dans une approche plus objective (sans donc aborder les liens affectifs nourris par Napoléon), il devient plus difficile d’obtenir une réponse.
On pourrait citer Murat :
« Murat était le meilleur officier de cavalerie du monde. »
(O’Meara, Napoléon dans l’exil)
Mais le revers de la médaille est sans appel :
« Murat s’entendait mieux que Ney à conduire une campagne, et encore, c’était un bien pauvre général. »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)

Il y a également Drouot :
« Il n’y avait pas, je crois, deux officiers au monde tels que Murat pour la cavalerie, et Drouot pour l’artillerie. »
(O’Méara, Napoléon dans l’exil)

ou dans un autre domaine militaire, Bertrand :
« C'est le meilleur ingénieur de l'Europe »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)

Soult, Davout, Bessières, Suchet eurent aussi logiquement leur lot d’éloges.

Sans oublier Kléber, et surtout Desaix qui semble ici emporter la première place dans l'estime de l'Empereur :
"[Kléber] acquit l’estime du général en chef, qui, après Desaix, le tenait pour le meilleur officier de son armée»
(Montholon, Mémoires pour servir à l'histoire de France, sous Napoléon)

« Sa Majesté [...] me parle de Desaix et assure que ce dernier était le meilleur général qu'Elle eût jamais connu »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)





Ça ne répond pas à la question du fil, mais concernant les chefs de guerre (de périodes antérieures à la Révolution) ayant le plus impressionné Napoléon, on peut citer ceci :

« Turenne est le plus grand général français […] Condé aussi est un bon général […] Saxe, Luxembourg sont de second ordre. Frédéric est de premier, comme Turenne et Condé. »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)

« Les principes de la guerre sont ceux qui ont dirigé les grands capitaines, dont l'histoire nous a transmis les hauts faits: Alexandre, Annibal, César, Gustave-Adolphe, Turenne, le prince Eugène, Frédéric-le-Grand. »
(Montholon, Mémoires pour servir à l'histoire de France, sous Napoléon)

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 16 Nov 2014 14:49 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 05 Oct 2005 20:39
Message(s) : 2065
Localisation : Lyon-Vénissieux
Ah merci beaucoup Cyril de cette réponse très complète.
:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 18 Nov 2014 16:33 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Un passage du Mémorial de Sainte-Hélène :

« Kléber, disait-il, était doué du plus grand talent; mais il n'était que l'homme du moment : il cherchait la gloire comme la seule route aux jouissances; d'ailleurs nullement national, il eût pu, sans effort, servir l'étranger : il avait commencé dans sa jeunesse sous les Prussiens, dont il demeurait fort engoué.
Desaix possédait à un degré très supérieur cet équilibre précieux défini plus haut [équilibre entre l’esprit ou le talent et le caractère et le courage].
Moreau était peu de chose dans la première ligne des généraux : la nature, en lui, n'avait pas fini sa création; il avait plus d'instinct que de génie.
Chez Lannes le courage l'emportait d'abord sur l'esprit; mais chez lui l'esprit montait chaque jour pour se mettre en équilibre. Il était devenu très supérieur quand il a péri : je l'avais pris pygmée, je l'ai perdu géant.
[…]
Suchet était quelqu'un chez qui le caractère et l'esprit s'étaient accrus à surprendre.
Masséna avait été un homme très supérieur qui, par un privilège très particulier, ne possédait l'équilibre tant désiré qu'au milieu du feu : il lui naissait au milieu du danger.
Les généraux qui semblaient devoir s'élever, les destinées de l'avenir, terminait-il, étaient Gérard, Clausel, Foy, Lamarque, etc. : c'étaient mes nouveaux maréchaux. »

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 18 Nov 2014 17:14 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 07 Sep 2009 17:07
Message(s) : 476
Drouet Cyril a écrit :
Un passage du Mémorial de Sainte-Hélène :"Moreau était peu de chose dans la première ligne des généraux : la nature, en lui, n'avait pas fini sa création; il avait plus d'instinct que de génie.

Décidément, Napoléon avait la rancune tenace et était capable de petitesse... 8-| Je comprends mieux ce que nous avait dit (à propos de Moreau) un de mes profs d'histoire de lycée, à savoir que la question était moins de savoir pourquoi il avait trahi que de savoir pourquoi il n'avait pas trahi plus tôt...


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 18 Nov 2014 18:28 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Gér@rd a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Un passage du Mémorial de Sainte-Hélène :"Moreau était peu de chose dans la première ligne des généraux : la nature, en lui, n'avait pas fini sa création; il avait plus d'instinct que de génie.

Décidément, Napoléon avait la rancune tenace et était capable de petitesse... 8-|


Rares sont ceux qui ont échappé aux coups de griffes ou aux crachats (parfois bien ingrats) de l’exil hélènien...

Une autre petite fournée sur Moreau :

« Napoléon n’en faisait aucun cas et le regardait comme tout à fait incapable, n’entendant pourtant pas en cela parler de son mérite militaire. « Mais c’était un homme faible, disait-il, mené par ses alentours et servilement soumis à sa femme : c’était un général de vieille monarchie. »
Parlant d’Hohenlinden « C’était, disait l’Empereur, une de ces grandes actions enfantées par le hasard, obtenues sans combinaisons. Moreau, répétait-il alors, n’avait point de création, il n’était pas assez décidé ; aussi valait-il mieux sur la défensive. »
(Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène)

« Moreau qui à la bataille de Neresheim, et Biberach, en Italie, n’a fait que des sottises ; nulle part, rien de talentueux. Vient ensuite la campagne des Trois Places, Ingolstadt, Ulm, Philippsburg et de Hohenlinden, mais dans toute cela il n’y a pas une manœuvre »
(Bertrand, Journal de Sainte-Hélène)

« Moreau ne connaissait pas le prix du temps ; il le passait toujours le lendemain d’une bataille dans une fâcheuse position. »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)

« Il était supérieur pour commander une forte division ou un de mes corps d’armée, mais pour bien commander en chef il faut être un autre homme que lui. »
(Montholon, Récits de la Captivité de l'Empereur Napoléon à Sainte-Hélène)


On est bien loin du 9 janvier 1801 où Bonaparte lui écrivait :

"Je ne vous dis pas tout l'intérêt que j'ai pris à vos belles et savantes manoeuvres ; vous vous êtes encore surpassé cette campagne. Ces malheureux Autrichiens sont bien obstinés ; ils comptaient sur les glaces et les neiges ; ils ne vous connaissent pas encore assez.
Je vous salue affectueusement."

Et encore plus loin de sa lettre en date du 16 mars :

"Je troquerais volontiers ma pourpre consulaire pour une épaulette de chef de brigade sous vos ordres."

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 18 Nov 2014 23:20 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Sep 2006 21:34
Message(s) : 392
Localisation : Berlin
Bonsoir,

Que pensait Napoléon de Lasalle et ce malgré la journée de Weissensee.

Cordialement.

_________________
_____________________________

ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Nov 2014 9:18 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 27 Août 2012 15:49
Message(s) : 745
Il l'affectionnait particulièrement, il est là depuis la campagne d'Italie. L'Empereur épongait régulièrement ses dettes de jeux également. Je n'ai pas mes livres sous la main mais j'essaierai ce soir de trouver des citations même si Drouet Cyril me devancera certainement.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Nov 2014 18:27 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Rapentat a écrit :
Bonsoir,

Que pensait Napoléon de Lasalle et ce malgré la journée de Weissensee.


L’affaire fit en effet quelque bruit.
La colère de l’Empereur avait été déclenchée par ce rapport de Murat en date du 17 octobre 1806 :
« Le général Klein a commis une grande faute, et à son exemple le général Lasalle en a fait une seconde : ils ont laissé passer hier, l'un à Weissensee le général Blücher avec 5 000 hommes, et l'autre une autre colonne à Tennstätdt, parce que le général Blücher leur a assuré qu'il y avait un armistice de six semaines. »

Deux jours plus tard, l’ordre du jour impérial fut sans appel :
« L'Empereur témoigne son mécontentement au général de division Klein et au général de brigade Lasalle, et Sa Majesté ordonne que cette marque de son mécontentement soit mise à l'ordre de l'armée, pour avoir laissé passer deux colonnes ennemies qui étaient coupées, ayant l'un et l'autre l'extrême simplicité de croire ce que le général ennemi Blücher leur a dit qu'il y avait un armistice de six semaines.
Depuis quand est-ce par le canal de l’ennemi que Sa Majesté fait porter ses ordres ?
L'Empereur se flatte que de pareilles erreurs ne seront plus commises ; les lois militaires prononcent les plus grandes peines contre ces officiers dans un cas pareil ; mais la peine la plus sensible pour un officier de la Grande Armée est de n'avoir pas concouru en tout point à l’entier succès des opérations. »

Le désarroi de Lasalle semble avoir été si grand qu’il songea, si l’on en croit Curély (itinéraire d'un cavalier léger de la Grande-Armée ), à « se brûler la cervelle ». On l’en empêcha et Lasalle alla s’expliquer auprès de Napoléon. Sans doute, lui répéta-t-il à cette occasion ce qu’il avait pu écrire dans son rapport à Belliard, le chef d’état-major de Belliard, le 16 octobre :
« En sortant de Lutzensonnern, je voulais prendre la route de Frankenhausen, où l'on disait que l'ennemi se retirait, mais mes avant-postes, en sortant de Greussen aperçurent une colonne de plus de 3000 hommes de toutes armes; un ruisseau et un étroit défilé étaient derrière moi, je le passais d'abord et me mettais en bataille, dans une bonne position, lorsqu'on vint m'instruire qu'un parlementaire se présentait. C'était un officier prussien qui assura de la part du général Blücher, qui commandait la colonne, qu'un armistice avait eu lieu. Sans trop y ajouter foi, j'en ai profité pour venir prendre position à Gebesse, en arrière d'un ruisseau nommé Unstrut, j'y ai rassemblé mes prisonniers et mes chevaux de prise et j'y attends impatiemment vos ordres. Il est pénible pour moi d'avoir la crainte d'avoir fait quelque chose qui ne soit pas dans vos intentions, mais, Monseigneur, j'ai cru bien faire en faisant ce mouvement dont le résultat est à peu près satisfaisant »

La disproportions des forces étaient en effet importante ; ce qui d’ailleurs n’empêcha pas Lasalle d’opérer un mouvement offensif (mais vain) dès le lendemain 17.
Curély rapporte ainsi la réponse de Napoléon :
« On m’avait trompé ; soyez tranquille et continuez à me servir comme vous l’avez fait jusqu’ici. »

Le 11e Bulletin du 19 octobre oublia finalement Lasalle et seul Klein fut égratigné.



Mais l’affaire de Greußen ne doit pas faire oublier toute l’estime que pouvait éprouver Napoléon vis-à-vis de Lasalle.
On peut se souvenir du célèbre propos tenu par le général en chef de l’armée d’Italie au soir de la bataille de Rivoli face aux drapeaux pris à l’ennemi :
« Couche-toi dessus, tu l’as bien mérité. »
(Colbert, Traditions et souvenirs ou, Mémoires touchant le temps et la vie du Général Colbert).
ou encore, pour cette même bataille, des mots élogieux de Bonaparte rapportés par Roguet (Souvenirs militaires) :
« C’est Masséna, Joubert, Lasalle et moi qui avons gagné la bataille de Rivoli »

Bonaparte a-t-il dit « Il suffit d’une signature pour faire un préfet, ce n’est pas de trop de vingt ans pour faire un Lasalle » après la gasconnade d'Agen ? toujours est-il que le bel hommage rendu dans le Bulletin du 8 juillet 1809, lui, n’est pas contestable :
« Le général de division Lasalle a été tué d'une balle. C'était un officier du plus grand mérite, et l'un de nos meilleurs généraux de cavalerie légère. »

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Nov 2014 21:17 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Les drapeaux de Rivoli :
Image

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Nov 2014 23:01 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Sep 2006 21:34
Message(s) : 392
Localisation : Berlin
Bonsoir,

Merci pour ces précisions.

Cordialement.

_________________
_____________________________

ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 20 Nov 2014 12:57 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Quelques commentaires de Bonaparte sur ses subordonnés lors de la première campagne d'Italie, le 14 août 1796 :

« Je crois utile, Citoyens Directeurs, de vous donner mon opinion sur les généraux employés à cette armée; vous verrez qu'il en est fort peu qui peuvent me servir.

Berthier : talents, activité, courage, caractère; tout pour lui.

Augereau : beaucoup de caractère, de courage, de fermeté, d'activité; a l'habitude de la guerre, est aimé du soldat, heureux dans ses opérations.

Masséna : actif, infatigable, a de l'audace, du coup d'œil et de la promptitude à se décider.

Serrurier :se bat en soldat; ne prend rien sur lui; ferme; n'a pas assez bonne opinion de ses troupes; est malade.

Despinoy : mou, sans activité, sans audace; n'a pas l'état de la guerre, n'est pas aimé du soldat, ne se bat pas à sa tête; a d'ailleurs de la hauteur, de l'esprit et des principes politiques sains; bon à commander dans l'intérieur.

Sauret : bon , très bon soldat ; pas assez éclairé pour être général ; peu heureux.

Abbatucci : pas bon à commander cinquante hommes.

Garnier, Meunier, Casablanca : incapables ; pas bons à commander un bataillon dans une guerre aussi active et aussi sérieuse que celle-ci.

Macquart : brave homme; pas de talents; vif.

Gaultier : bon pour un bureau; n'a jamais fait la guerre.

Vaubois et Sahuguet étaient employés dans les places; je viens de les faire venir à l'armée; j'apprendrai à les apprécier. Ils se sont très bien acquittés de ce que je leur ai confié jusqu'ici; mais l'exemple du général Despinoy, qui était très bien à Milan et très mal à la tête de sa division, m'ordonne de juger les hommes d'après leurs actions. »

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 20 Nov 2014 21:27 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Dumouriez ne le laissa pas indifférent :

« La campagne de Dumouriez en Champagne est très belle et très audacieuse ; c’est le seul homme que la noblesse ait produit. Il pouvait être ministre, il avait beaucoup de tête et d’esprit.
[…]
C’était bien autre chose que La Fayette. Tous les généraux d’alors, Kellermann, Beurnonville, Valence, étaient des imbéciles, nous les avons vus depuis ! »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)

«Conversation de l’Empereur sur Dumouriez qui était, après lui, le premier général de la Révolution. « Il a remporté les premières victoires avec des troupes qui n’avaient jamais vu l’ennemi. Il en était aimé. Tout cela prouve un homme de premier ordre.
[…]
Dumouriez aura dans la postérité une réputation gigantesque. Il sera le premier après moi : il a sauvé la France.
[…]
Je regrette de ne pas l’avoir fait rentrer. C’est le premier qui a conduit les Français à la victoire. Il avait la confiance du soldat. C’est un signe infaillible de supériorité et de talent.
[…]
Tant qu’il aura une France, il sera en honneur.
[…]
Dumouriez est un grand homme, un de nos plus habiles généraux. Il faut lui rendre cette justice. Il s'est mal conduit depuis, cela n'empêche pas ses services antérieurs.»
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)


Mais comme Napoléon n’est pas à une contradiction près :

« Dumouriez ne fut ni un bon général ni un bon Français. »
(Montholon, Mémoires pour servir a l'histoire de France sous Napoléon)

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 20 Nov 2014 21:35 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
Message(s) : 1591
puisque je ne connais pas particulièrement la période, une question de béotien: que valaient les opinions (parfois contradictoires) de Napoléon? Et quelle valeur peut-on accorder aux jugements portés après Waterloo (donc après que certains d'entre ces généraux l'aient trahi)?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 21 Nov 2014 12:09 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Aussi intéressantes soitent-elles, les opinions de Napoléon doivent être lues avec prudence et être appréhendées pour ce qu'elles sont par défintion, c'est à dire relevant d'un jugement personnel dont la justesse n'est en rien obligatoire ; la colère et l'aigreur, ou la volonté de construire sa légende étant rarement bonnes conseillères en la matière.

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 message(s) ] 

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 53 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB