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Message Publié : 25 Fév 2017 13:17 
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Salluste
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ezio-auditore a écrit :
L'ai-je érigé en principe ? Il ne fallait y voir qu'une remarque. J'évoquais la place de Napoléon pendant l'Empire.

Voici exactement ce que vous avez écrit :
ezio-auditore a écrit :
Il existe une hiérarchie dans un pouvoir et lorsque celle-ci est verticale, c'est un mieux pour tout le monde.

Il s'agit indiscutablement d'un jugement de valeur. L'emploi du terme "mieux" ne laisse aucun doute sur ce point. Si vous vouliez évoquer simplement la place occupée par Napoléon à l'époque de l'Empire comme vous le dites, il y a un sérieux problème car ce que vous avez écrit n'est en rien ce que vous vouliez dire. :(
ezio-auditore a écrit :
Extrapoler comme vous le faites tiendrait d'un échange entre syndicalistes, ce n'est pas l'endroit.

Même si je n'ai jamais assisté à un échange entre syndicalistes, je ne pense pas que votre comparaison soit plus adéquate que votre manière d'évoquer la place de Napoléon.
ezio-auditore a écrit :
L'Histoire ne s'embarrasse pas de probabilités et comme vous l'avancez : on connaît.

A nouveau, votre réponse est difficilement compréhensible.
ezio-auditore a écrit :
L'emploi du conditionnel dans votre phrase montre qu'il n'en est rien. Vous semblez vous-même vous abuser dans cette construction.
Vous n'ignorez pas que l'emploi du "on" renvoie souvent à un manque d'appui argumentaire ; une généralité est introduite pour construire le premier prémisse d'un syllogisme, ceci consiste à noyer la pensée dans les lieux communs. Il manque le second prémisse pour arriver à l'évidente conclusion construite sur un socle faussé.
;)

Je ne suis pas certain que vous soyez la meilleure personne pour donner des conseils sur la manière de formuler ses réponses sur un forum. Avant de conseiller les autres, vous devriez peut-être songer à vérifier si ce que vous écrivez est compréhensible et correspond à ce que vous vouliez exprimer. :(


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Message Publié : 25 Fév 2017 14:12 
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Salluste
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Localisation : Liège (Belgique)
Drouet Cyril a écrit :
Faut-il rappeler que Fouché avait juré fidélité à l’Empereur et de le servir loyalement ?

Considérez-vous que jurer fidélité interdit d'essayer de corriger des décisions qui paraissent mauvaises (et qui se sont effectivement révélées telles par la suite) ?
Drouet Cyril a écrit :
Je vous engage sur ce point à lire ce qu’il en dit dans son « Fouché, les silences de la pieuvre ».

Désolé, mais je n'ai pas le temps de le lire. Si j'avais lu le livre de Tulard sur Fouché, c'était dans l'espoir d'y trouver des informations sur le fonctionnement de la police à l'époque de Napoléon. J'avais lu pareillement le Savary de Lentz. Mais aucun de ces deux livres ne comportait d'informations détaillées sur ce sujet. Je crains que celui d'Emmanuel de Waresquiel n'en comporte pas davantage. J'accorde donc la priorité à d'autres lectures plus en lien avec mes recherches.
Drouet Cyril a écrit :
Disons que j’ai un peu de mal avec les intervenants qui dans une discussion historique commentent les sources qu’on leur apporte sans en transmettre de leur côté.

Si vous attendez de vos interlocuteurs qu'ils vous transmettent autant de sources que celles que vous apportez dans la discussion, il y en a sans doute très peu avec lesquels vous n'avez pas un peu de mal. De votre côté, je trouve que vous restez parfois un peu trop dans la citation de sources, sans en donner d'interprétation, alors que cela aussi, c'est le travail de l'historien.
Drouet Cyril a écrit :
Vous semblez de plus avoir des certitudes arrêtées sur une affaire complexe, mais qui ne vont guère de paire avec votre aveu : « Quant à la mauvaise connaissance de l'affaire, je dois avouer ne pas avoir eu l'occasion (ni l'envie) d'approfondir cette question. »

Le simple fait de reconnaître que ma connaissance de l'affaire a ses limites devrait faire comprendre que je n'ai pas de certitudes arrêtées sur la question et que je serais prêt à modifier mon opinion si on me fournissait des éléments qui me feraient percevoir qu'elle est fausse. Or les documents que vous avez fournis semblent plutôt confirmer que Napoléon voulait négocier avec l'Angleterre comme il le faisait avec les pays vaincus.
Drouet Cyril a écrit :
D’ailleurs, puisqu’une telle assertion ne doit pas sortir de nulle part, quels sont les historiens qui avancent pour fin 1809-début 1810, la non-volonté de négocier de Napoléon et l’erreur de ce dernier de ne pas avoir profité de l’ouverture de Fouché ?

Vous avez retiré cette assertion de son contexte. Je répondais à un interlocuteur qui me disait que pour faire la paix, il fallait être deux, laissant entendre par cela que l'Angleterre était la partie qui avait manqué pour des négociations, alors que cette volonté de négocier (en mettant toutes les chances de son côté pour que cela aboutisse) était absente au moins autant si pas davantage chez Napoléon. En formulant cette réponse, je n'avais pas précisé ce que je viens d'ajouter entre parenthèses, étant donné que je ne considère pas que cela fait une grosse différence. Etre prêt à négocier sur des bases inacceptables par la partie adverse, ce n'est pas vraiment être prêt à négocier.
En ce qui concerne Fouché, j'ignore si les négociations qu'il avait entreprises auraient pu aboutir. Cela n'a pas beaucoup d'importance et de toute façon, vous n'aimez pas les what-if. En revanche, cela met en lumière deux choses. D'une part, certains Français et pas des moindres estimaient que la paix avec l'Angleterre était quelque chose de réalisable, mais aussi de souhaitable, ce qui permet d'écarter l'objection classique des admirateurs de Napoléon qui disent que ce sont des idées du 21e siècle et qu'il faut se remettre dans le contexte de l'époque. D'autre part, la réaction de Napoléon lorsqu'il découvre que Fouché a essayé de mener ces négociations secrètes est significative.


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Message Publié : 25 Fév 2017 14:50 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Faut-il rappeler que Fouché avait juré fidélité à l’Empereur et de le servir loyalement ?

Considérez-vous que jurer fidélité interdit d'essayer de corriger des décisions qui paraissent mauvaises (et qui se sont effectivement révélées telles par la suite) ?


Non sur le fond ; mais vous oubliez la méthode ici adoptée, et le secret ne va guère de paire avec un service loyal sur une question aussi importante que celle des négociations de paix.

Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Je vous engage sur ce point à lire ce qu’il en dit dans son « Fouché, les silences de la pieuvre ».

Désolé, mais je n'ai pas le temps de le lire.


Dommage, c’est un bon livre.
Il aurait pu (mais il n’est bien évidemment pas le seul à aborder la question) vous apporter quelques pistes pour répondre à ces deux questions que je vous posais dans mon post précédent :
« Quand on utilise les services d’un homme aussi mal jugé par l’Empereur, le réalisme de la démarche paraît douteux. A propos d’Ouvrard, que pensez-vous du réalisme de son mémoire sur la paix générale ?
Autre question, ne voyez-vous pas quelque problème dans la mission Labouchère à la « sauce » Fouché, par rapport aux conclusions tirées de la mission Fagan ? »

C’est bizarre qu’un spécialiste des saucissonages de textes comme vous ait pu « oublier » de reprendre passage et d'y répondre... :rool:


Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Disons que j’ai un peu de mal avec les intervenants qui dans une discussion historique commentent les sources qu’on leur apporte sans en transmettre de leur côté.

Si vous attendez de vos interlocuteurs qu'ils vous transmettent autant de sources que celles que vous apportez dans la discussion, il y en a sans doute très peu avec lesquels vous n'avez pas un peu de mal.


Dans le cadre d’un débat contradictoire : pas tant que ça heureusement.

Lei Ming Yuan a écrit :
Le simple fait de reconnaître que ma connaissance de l'affaire a ses limites devrait faire comprendre que je n'ai pas de certitudes arrêtées sur la question


Quand je vois votre réponse à Le bonapartiste,
Lei Ming Yuan a écrit :
Le bonapartiste a écrit :
Pour faire la paix il faut être 2. Il y eu certes une ouverture avec Fox avant la 4ème coalition mais après les positions se sont durcis.

Effectivement. Le problème est que Napoléon ne le voulait absolument pas. En 1809, Fouché avait entamé des négociations secrètes avec l'Angleterre. Quand Napoléon l'a appris, au lieu de profiter de cette ouverture, il a tout arrêté et viré Fouché.


…permettez-moi d’en douter…

Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
D’ailleurs, puisqu’une telle assertion ne doit pas sortir de nulle part, quels sont les historiens qui avancent pour fin 1809-début 1810, la non-volonté de négocier de Napoléon et l’erreur de ce dernier de ne pas avoir profité de l’ouverture de Fouché ?

Vous avez retiré cette assertion de son contexte. Je répondais à un interlocuteur qui me disait que pour faire la paix, il fallait être deux, laissant entendre par cela que l'Angleterre était la partie qui avait manqué pour des négociations, alors que cette volonté de négocier (en mettant toutes les chances de son côté pour que cela aboutisse) était absente au moins autant si pas davantage chez Napoléon. En formulant cette réponse, je n'avais pas précisé ce que je viens d'ajouter entre parenthèses, étant donné que je ne considère pas que cela fait une grosse différence. Etre prêt à négocier sur des bases inacceptables par la partie adverse, ce n'est pas vraiment être prêt à négocier.
En ce qui concerne Fouché, j'ignore si les négociations qu'il avait entreprises auraient pu aboutir. Cela n'a pas beaucoup d'importance et de toute façon, vous n'aimez pas les what-if. En revanche, cela met en lumière deux choses. D'une part, certains Français et pas des moindres estimaient que la paix avec l'Angleterre était quelque chose de réalisable, mais aussi de souhaitable, ce qui permet d'écarter l'objection classique des admirateurs de Napoléon qui disent que ce sont des idées du 21e siècle et qu'il faut se remettre dans le contexte de l'époque. D'autre part, la réaction de Napoléon lorsqu'il découvre que Fouché a essayé de mener ces négociations secrètes est significative.


Au vu de votre silence à ma question, faut-il penser que vous n’avez pas en tête des historiens avançant pour fin 1809-début 1810, la non-volonté de négocier de Napoléon et l’erreur de ce dernier de ne pas avoir profité de l’ouverture de Fouché ?

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 25 Fév 2017 17:35 
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Salluste
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Inscription : 08 Fév 2017 21:50
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Localisation : Liège (Belgique)
Drouet Cyril a écrit :
mais vous oubliez la méthode ici adoptée, et le secret ne va guère de paire avec un service loyal sur une question aussi importante que celle des négociations de paix.

Nous n'avons apparemment pas la même perception de ce que doit être la loyauté à l'égard de quelqu'un qui agit contre l'intérêt du pays qu'il dirige. Quant au secret, Fouché aurait sans doute pu difficilement s'en passer puisque les négociations qu'il voulait mener n'avaient pas l'aval de Napoléon. Mais on peut supposer qu'il espérait quand même que Napoléon accepterait ces négociations s'il obtenait des avancées significatives. Sur cela, cependant, il se faisait peut-être quelques illusions. Mais comme l'a écrit Marguerite Yourcenar, "c'est avoir tort que d'avoir raison trop tôt".
Drouet Cyril a écrit :
Dommage, c’est un bon livre.

Je n'ai pas dit le contraire. D'ailleurs, j'avais récemment emprunté le livre d'Emmanuel de Waresquiel sur Talleyrand, mais j'ai dû le reporter sans même l'avoir ouvert quand je me suis rendu compte que je n'aurais jamais le temps de le lire dans le délai fixé par la bibliothèque.
Drouet Cyril a écrit :
Il aurait pu (mais il n’est bien évidemment pas le seul à aborder la question) vous apporter quelques pistes pour répondre à ces deux questions que je vous posais dans mon post précédent :
« Quand on utilise les services d’un homme aussi mal jugé par l’Empereur, le réalisme de la démarche paraît douteux. A propos d’Ouvrard, que pensez-vous du réalisme de son mémoire sur la paix générale ?
Autre question, ne voyez-vous pas quelque problème dans la mission Labouchère à la « sauce » Fouché, par rapport aux conclusions tirées de la mission Fagan ? »

Pourquoi me posez-vous des questions auxquelles vous savez que je ne pourrai pas répondre ?
Drouet Cyril a écrit :
C’est bizarre qu’un spécialiste des saucissonages de textes comme vous ait pu « oublier » de reprendre passage et d'y répondre... :rool:

Parce que l'intérêt de cette technique du "saucissonage" (que vous utilisez vous aussi) est qu'elle permet d'indiquer à quoi l'on répond et dès lors que je ne réponds pas sur un point, ça ne présente pas vraiment d'intérêt de le reprendre.
Drouet Cyril a écrit :
Dans le cadre d’un débat contradictoire : pas tant que ça heureusement.

Voulez-vous laisser entendre que cette conversation vous est désagréable ? Et si c'est le cas, pourquoi l'avoir initiée ?
Drouet Cyril a écrit :
Lei Ming Yuan a écrit :
Le simple fait de reconnaître que ma connaissance de l'affaire a ses limites devrait faire comprendre que je n'ai pas de certitudes arrêtées sur la question


Quand je vois votre réponse à Le bonapartiste,
Lei Ming Yuan a écrit :
Le bonapartiste a écrit :
Pour faire la paix il faut être 2. Il y eu certes une ouverture avec Fox avant la 4ème coalition mais après les positions se sont durcis.

Effectivement. Le problème est que Napoléon ne le voulait absolument pas. En 1809, Fouché avait entamé des négociations secrètes avec l'Angleterre. Quand Napoléon l'a appris, au lieu de profiter de cette ouverture, il a tout arrêté et viré Fouché.


…permettez-moi d’en douter…

Cette réponse n'avait pas pour but d'affirmer des certitudes, mais d'avancer des éléments de nature à remettre en question les certitudes du bonapartiste. Elle provenait peut-être aussi d'un certain agacement de voir ramener toujours le débat au refrain habituel du pauvre Napoléon, ce grand pacifiste incompris, victime de la méchanceté intrinsèque des perfides Anglais sans honneur responsables de toutes les guerres, alors que ma première intervention sur le sujet visait à avoir une perception différente du blocus continental.
Drouet Cyril a écrit :
Au vu de votre silence à ma question, faut-il penser que vous n’avez pas en tête des historiens avançant pour fin 1809-début 1810, la non-volonté de négocier de Napoléon et l’erreur de ce dernier de ne pas avoir profité de l’ouverture de Fouché ?

Non, je ne me souviens plus avec précision ce que disait l'historien (ou les historiens) dans le livre duquel j'ai lu l'histoire des négociations secrètes de Fouché qui avaient entraîné son éviction du ministère de la police. Ces lectures remontent à une dizaine d'années et depuis lors, je n'ai plus lu que ponctuellement quelques livres sur la période. Il s'agit probablement de la biographie de Jean Tulard. Mais j'avais peut-être aussi consulté à l'époque les mémoires de Fouché, même si à la suite de ce qu'en avait écrit Jean Tulard, j'avais quelques incertitudes sur leur authenticité.
Cela dit, il ne faut pas nécessairement avoir lu les choses exposées telles quelles dans un livre d'histoire pour en tirer certaines conclusions. Il y a quelques années, on m'avait demandé de faire le compte-rendu d'un livre tiré d'une thèse de doctorat. L'auteur du livre qui avait étudié les procès d'une cour de justice locale constatait que les poursuites pour vol de bois étaient nettement moins nombreuses en été qu'en hiver, mais comme il n'avait lu dans aucun des livres de sa bibliographie que cela pouvait s'expliquer par le fait que le besoin en bois de chauffage est nettement moins important en été qu'en hiver, il n'avait pas osé, même à titre d'hypothèse, avancer cette explication. S'il l'avait fait, lui auriez-vous reproché de ne pas pouvoir citer un autre historien pour étayer cette conclusion ?


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Message Publié : 25 Fév 2017 17:55 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 27 Août 2012 15:49
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Lei Ming Yuan a écrit :
Vous avez retiré cette assertion de son contexte. Je répondais à un interlocuteur qui me disait que pour faire la paix, il fallait être deux, laissant entendre par cela que l'Angleterre était la partie qui avait manqué pour des négociations, alors que cette volonté de négocier (en mettant toutes les chances de son côté pour que cela aboutisse) était absente au moins autant si pas davantage chez Napoléon. En formulant cette réponse, je n'avais pas précisé ce que je viens d'ajouter entre parenthèses, étant donné que je ne considère pas que cela fait une grosse différence. Etre prêt à négocier sur des bases inacceptables par la partie adverse, ce n'est pas vraiment être prêt à négocier.


L'interlocuteur étant moi même je me permets d'y répondre :

Vous avez compris ce que vous vouliez entendre. Quand je dis qu'il faut être 2 pour faire la paix c'est qu'il faut s'entendre sur des bases acceptées par les 2 parties, puis les négociations se font sur des points plus précis.
Les bases n'ayant pu être trouvées, les négociations n'ont pu aboutir. Je n'ai rejeté la faute sur personne.

VOUS pensez que les bases de Napoléon pour faire la paix était très faible, c'est votre droit le plus strict ! VOUS pensez qu'il aurait dû faire beaucoup plus de concession. Mais Napoléon n'était pas prêt à les faire, tout comme l'Angleterre n'était pas prête à se contenter de la Hollande.
Mais je ne comprends pas pourquoi vous vous permettez des jugements tels que "Napoléon ne voulait pas vraiment négocier" sur le simple fait que c'était des bases inacceptables POUR VOUS (et pour l'Angleterre). Vous avez peut être plus d’éléments à nous apporter ? Des preuves peut-être que Napoléon savait pertinemment que l'Angleterre allait refuser ?
D'ailleurs s'il ne voulait pas négocier alors pourquoi avoir entamé des démarches secrètes ?


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Message Publié : 25 Fév 2017 19:04 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Lei Ming Yuan a écrit :
Nous n'avons apparemment pas la même perception de ce que doit être la loyauté


De toute évidence... N'empêche que le serment de fidélité et de loyauté vis à vis de Napoléon excluait de fait ce genre d'initiative secrète.

Lei Ming Yuan a écrit :
quelqu'un qui agit contre l'intérêt du pays qu'il dirige


Voilà un jugement de valeur qui n'apporte rien à la compréhension de l'affaire. Mais c'est plus simple à formuler que d'ouvrir quelques bouquins...

Lei Ming Yuan a écrit :
Pourquoi me posez-vous des questions auxquelles vous savez que je ne pourrai pas répondre ?


Comment aurais-je pu avoir la certitude en vous les posant que vous étiez incapable d'y répondre (sur le moment ou après recherche) ?
Pourtant se pencher sur la mission Fagan et sur les opinions en matière de politique internationale d'Ouvrard me semble indispensable pour mieux comprendre l'affaire sur laquelle vous vous êtes exprimé.

Lei Ming Yuan a écrit :
dès lors que je ne réponds pas sur un point, ça ne présente pas vraiment d'intérêt de le reprendre.


Ca permet au moins de confirmer que vous n'aviez pas oublié de répondre, mais que vous n'en étiez pas capable.

Lei Ming Yuan a écrit :
Voulez-vous laisser entendre que cette conversation vous est désagréable ? Et si c'est le cas, pourquoi l'avoir initiée ?


Désolé, mais je n'ai pas le don de divination... Au départ, j'imaginais que ce débat puisse être plus plaisant qu'il ne l'est, par l'espoir d'y lire des contre-arguments sourcés et objectifs.

Lei Ming Yuan a écrit :
voir ramener toujours le débat au refrain habituel du pauvre Napoléon, ce grand pacifiste incompris, victime de la méchanceté intrinsèque des perfides Anglais sans honneur responsables de toutes les guerres


Vous dénaturez complètement les propos du Bonapartiste.

Lei Ming Yuan a écrit :
Non, je ne me souviens plus avec précision ce que disait l'historien (ou les historiens) dans le livre duquel j'ai lu l'histoire des négociations secrètes de Fouché qui avaient entraîné son éviction du ministère de la police.


Je m'en doutais un peu, mais vous me voyez au moins heureux d'apprendre que vos propos ne sont pas, de toute évidence, une reprise de raisonnements tenus par un historien.

Le bonapartiste a écrit :
Il s'agit probablement de la biographie de Jean Tulard.


Tulard (Joseph Fouché) ne dit pas du tout que Napoléon ne voulait pas négocier et qu'il a commis l'erreur de ne pas profiter de l'ouverture de Fouché.

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 25 Fév 2017 19:20 
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Salluste
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Le bonapartiste a écrit :
L'interlocuteur étant moi même je me permets d'y répondre :

C'est tout à fait légitime. Il me semble que sur ce forum, chacun peut participer aux échanges. Il est vrai que vous aviez décidé de ne plus répondre pour des raisons difficiles à comprendre. Mais personne ne va vous reprocher de revenir sur cette décision. Au contraire.
Le bonapartiste a écrit :
Vous avez compris ce que vous vouliez entendre.

Dans ma réponse, j'avais fait mine de comprendre que vous vouliez parler de Napoléon quand vous laissiez entendre qu'il manquait une des parties pour négocier. Votre remarque n'est donc pas vraiment adaptée à la situation.
Le bonapartiste a écrit :
Quand je dis qu'il faut être 2 pour faire la paix c'est qu'il faut s'entendre sur des bases acceptées par les 2 parties, puis les négociations se font sur des points plus précis.

C'est clair que c'est ça que ça veut dire et il est difficile de comprendre les choses autrement.
Le bonapartiste a écrit :
Les bases n'ayant pu être trouvées, les négociations n'ont pu aboutir. Je n'ai rejeté la faute sur personne.

Pourquoi ne l'avez-vous pas dit directement, plutôt que d'écrire : "Dire que seule la France est responsable de la continuation de la guerre est faux", alors que personne n'avait dit que la France était la seule responsable de la continuation de la guerre ?
Le bonapartiste a écrit :
VOUS pensez

JE pense, oui. Comme la plupart des gens et comme vous. Du moins je l'espère. Car si vous, vous ne pensez pas, je me demande quelle sorte de mutant vous êtes pour pouvoir quand même vous exprimer sur un forum. ;)
Le bonapartiste a écrit :
VOUS pensez que les bases de Napoléon pour faire la paix était très faible, c'est votre droit le plus strict !

On peut constater que cette paix ne s'est pas faite et que la paix n'est revenue en Europe qu'après la chute de Napoléon. Arriver à la conclusion que l'impossibilité d'aboutir à la paix pourrait être lié à la personne de Napoléon n'est donc pas simplement exercer son droit de penser, mais développer une pensée qui repose sur une certaine logique.
Le bonapartiste a écrit :
VOUS pensez qu'il aurait dû faire beaucoup plus de concession.

Non, je n'ai pas vraiment d'avis sur ce que Napoléon aurait dû faire. D'ailleurs, même si j'avais un avis sur ce qu'il aurait dû faire, c'est sans grande importance car de toute façon, on ne peut pas changer le passé. En revanche, on peut constater que Napoléon n'a pas pu imposer une paix à l'Angleterre comme il l'a fait avec les autres pays parce qu'il n'a jamais vaincu l'Angleterre comme il a vaincu les autres pays. Et à partir de 1812, il n'a plus réussi à imposer la paix aux autres pays parce qu'il ne les a plus vaincus.
Le bonapartiste a écrit :
Mais Napoléon n'était pas prêt à les faire, tout comme l'Angleterre n'était pas prête à se contenter de la Hollande.

Comment imaginer sérieusement que l'Angleterre ait pu se contenter de la promesse de ne pas annexer la Hollande pour signer la paix alors que les sources du conflit sont bien plus profondes ? Napoléon était-il naïf au point de croire qu'en brandissant la menace d'une annexion de la Hollande, il allait faire plier l'Angleterre qui avait remporté contre lui des victoires capitales sur les mers ?
Le bonapartiste a écrit :
Mais je ne comprends pas pourquoi vous vous permettez des jugements tels que "Napoléon ne voulait pas vraiment négocier" sur le simple fait que c'était des bases inacceptables POUR VOUS (et pour l'Angleterre).

En quoi est-ce un jugement ? La simple observation des faits met en lumière que les seules négociations de paix que Napoléon a menées à leur terme sont celles qui l'ont été dans le cadre d'une victoire décisive de ses armées contre la nation avec laquelle il acceptait de négocier ou plutôt à laquelle il imposait ses conditions de paix. La seule exception est, à ma connaissance, la paix d'Amiens, signée avec une Angleterre invaincue, dans des termes qui ne satisfaisaient pas vraiment les parties et dont les clauses n'ont pas été respectées.
Le bonapartiste a écrit :
Vous avez peut être plus d’éléments à nous apporter ? Des preuves peut-être que Napoléon savait pertinemment que l'Angleterre allait refuser ?
D'ailleurs s'il ne voulait pas négocier alors pourquoi avoir entamé des démarches secrètes ?

C'est la question que j'ai posée plus haut. Pourquoi Napoléon a-t-il entamé des négociations qui n'avaient aucune chance d'aboutir ? Ses victoire lui étaient-elles montées à la tête au point de s'imaginer qu'il lui suffisait de brandir des menaces pour faire fléchir un ennemi qu'il n'était pas parvenu à vaincre ? Cela reste difficile à comprendre.


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Message Publié : 25 Fév 2017 21:24 
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Salluste
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Inscription : 08 Fév 2017 21:50
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Localisation : Liège (Belgique)
Drouet Cyril a écrit :
N'empêche que le serment de fidélité et de loyauté vis à vis de Napoléon excluait de fait ce genre d'initiative secrète.

Et en quoi est-ce important pour le débat actuel ? On ne discute pas du droit de Napoléon à révoquer ses ministres.
Drouet Cyril a écrit :
Lei Ming Yuan a écrit :
quelqu'un qui agit contre l'intérêt du pays qu'il dirige


Voilà un jugement de valeur qui n'apporte rien à la compréhension de l'affaire.

Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur, mais d'une hypothèse d'explication sur les motivations de Fouché à agir d'une manière que vous estimez déloyale.
Drouet Cyril a écrit :
Mais c'est plus simple à formuler que d'ouvrir quelques bouquins...

Vous pourriez vous abstenir de faire ce genre de remarques méprisantes et incongrues.
Drouet Cyril a écrit :
Comment aurais-je pu avoir la certitude en vous les posant que vous étiez incapable d'y répondre (sur le moment ou après recherche) ?

J'ai peine à croire que vous ne vous doutiez pas que je n'avais pas connaissance de cela.
Drouet Cyril a écrit :
Pourtant se pencher sur la mission Fagan et sur les opinions en matière de politique internationale d'Ouvrard me semble indispensable pour mieux comprendre l'affaire sur laquelle vous vous êtes exprimé.

Pour ma part, si je constate qu'un interlocuteur ignore une information importante, je tâche de lui expliquer en quelques mots en quoi j'estime que c'est important, quitte à l'inviter à approfondir la question. Peut-être est-ce une déformation qui m'est venue d'avoir dû donner cours ? Je ne vois pas l'intérêt d'un débat où l'on passe son temps à essayer de démontrer que ses interlocuteurs sont des ignorants parce qu'ils ne connaissent pas tous les détails qui pourraient avoir un vague lien avec un sujet dont ils souhaitent débattre. Pour rappel, le texte que j'ai posté initialement concernait le blocus continental et ce n'est qu'incidemment que j'ai été amené à glisser dans la conversation que Napoléon n'avait pas pris les moyens de faire la paix avec l'Angleterre.
Drouet Cyril a écrit :
Ca permet au moins de confirmer que vous n'aviez pas oublié de répondre, mais que vous n'en étiez pas capable.

Ben oui, si ça vous chante...
Drouet Cyril a écrit :
Désolé, mais je n'ai pas le don de divination... Au départ, j'imaginais que ce débat puisse être plus plaisant qu'il ne l'est, par l'espoir d'y lire des contre-arguments sourcés et objectifs.

J'ai connu une époque où il était possible de discuter avec vous sans que vous formuliez de telles exigences.
Drouet Cyril a écrit :
Vous dénaturez complètement les propos du Bonapartiste.

Et alors ? C'est moi que ça regarde. Il est assez grand pour protester lui-même si je dénature ses propos. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait. Et c'est peut-être ce qu'aurait fait Aigle si vous n'aviez pas répondu à sa place.
Drouet Cyril a écrit :
Je m'en doutais un peu, mais vous me voyez au moins heureux d'apprendre que vos propos ne sont pas, de toute évidence, une reprise de raisonnements tenus par un historien.

Encore une phrase malheureuse et inutilement désagréable. C'est quoi un historien pour vous ?
Drouet Cyril a écrit :
Le bonapartiste a écrit :
Il s'agit probablement de la biographie de Jean Tulard.


Tulard (Joseph Fouché) ne dit pas du tout que Napoléon ne voulait pas négocier et qu'il a commis l'erreur de ne pas profiter de l'ouverture de Fouché.

Tiens ? Pourquoi suis-je soudain devenu "Le bonapartiste" ? Vous m'auriez appelé "antinapoléonien primaire", comme les membres d'un certain forum, j'aurais pu le comprendre, mais "bonapartiste", c'est bien la dernière chose que je pourrais être. lol
Cela dit, vous tronquez complètement ce que j'ai écrit pour me faire dire quelque chose que je n'ai pas dit. J'ai mentionné le livre de Tulard simplement pour indiquer que c'était sans doute là que j'avais lu les circonstances de l'éviction de Fouché du ministère de la police, mais pas du tout pour dire que Tulard avait écrit que Napoléon ne voulait pas négocier ni qu'il avait commis une erreur en ne profitant pas de l'ouverture de Fouché.


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Message Publié : 25 Fév 2017 22:49 
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Salluste
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Drouet Cyril a écrit :
Au départ, j'imaginais que ce débat puisse être plus plaisant qu'il ne l'est, par l'espoir d'y lire des contre-arguments sourcés et objectifs.

Puisque apparemment, il n'y a que cela qui peut vous rendre une conversation agréable, voici un petit extrait d'un livre que je viens de trouver sur Internet. Il s'agit du livre d'Alfred-Auguste Ernouf, Maret : Duc de Bassano réédité en 2011 par les soins de la Fondation Napoléon.
Citer :
Suivant un illustre historien, qui s'en est rapporté sur ce point au témoignage de Talleyrand, Fouché avait agi dans tout cela d'une façon un peu inconséquente, mais avec une parfaite innocence. Son unique arrière-pensée était de faire quelque jour une aimable surprise à l'Empereur, "en lui annonçant une paix à demi faite". Celui-ci, moins optimiste, supposa que l'on avait voulu plutôt savoir à quelles conditions la paix serait immédiatement possible avec l'Angleterre ; si d'une façon quelconque, lui-même venait à disparaître. Il se trompait sans doute ; comment douter de l'innocence de Fouché, garantie par Talleyrand ?


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Message Publié : 26 Fév 2017 9:52 
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Salluste
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Pour continuer à répondre à votre demande, je suis allé me plonger dans les Mémoires de Joseph Fouché que j'avais déjà consultés il y a quelques années, sans pouvoir me rappeler toutefois si j'avais lus les pages qui concernaient les négociations secrètes du ministre de la police avec l'Angleterre.
Ce que j'y ai trouvé est loin d'être dépourvu d'intérêt et offre une version des faits quelque peu différente de tout ce qui a été dit jusqu'ici. De là à dire que c'est cette version qui est la seule conforme à la vérité, c'est un pas que je ne franchirai pas, car l'auteur de ce texte peut très bien avoir arrangé les faits pour se donner le beau rôle.
Joseph Fouché a écrit :
Le 1er février [1810], Napoléon convoqua aux Tuileries un grand conseil privé [...]

Le lendemain de la tenue du conseil, un sénateur de mes amis, toujours très au fait des nouvelles, vint m'informer que l'empereur s'était décidé pour une archiduchesse ; je jouai la surprise et en même temps le regret de ce qu'on n'avait pas choisi une princesse russe. "En ce cas, m'écriai-je, je n'ai plus qu'à faire mon paquet !" saisissant ainsi un prétexte pour donner à mes amis l'éveil sur ma propre disgrâce.

Doué de ce qu'on appelle tact, j'avais un secret pressentiment que mon pouvoir ministériel survivrait peu au nouvel ordre de choses qui allait altérer, sans aucun doute, les habitudes et le caractère de Napoléon. Je ne doutais nullement que, devenu l'allié de la maison de Lorraine, se croyant sûr désormais du cabinet d'Autriche, et, par conséquent, d'être en mesure d'assujettir la vieille Europe à sa volonté, il ne se crût en état de se débarrasser de son ministre de la police, ainsi qu'il avait déjà cru pouvoir s'en passer après la paix d'Amiens. Je savais d'ailleurs, d'une manière certaine, qu'il ne me pardonnerait jamais d'avoir levé, tout seul, une armée, fait rembarquer les Anglais et sauvé la Belgique ; je savais enfin que, depuis cette époque, ma liaison avec Bernadotte lui était devenue suspecte. Plus il concentrait en lui-même ses dispositions peu favorables à mon égard, plus je les devinais.

[...]

J'avais parfois la faiblesse de croire qu'une fois affermi et tranquille, Napoléon adopterait un système de gouvernement plus paternel et en même temps plus conforme à nos moeurs. Sous ce point de vue, le mariage avec une archiduchesse donnait des espérances ; mais je sentais de plus en plus qu'il lui fallait la sanction de la paix générale. Ne pouvais-je pas moi-même contribuer à la paix, comme j'avais coopéré, par mon impulsion, à la dissolution d'un noeud stérile et à l'alliance avec l'Autriche ? Si je parvenais à ce but, je pouvais par l'importance d'un pareil service, triompher des préventions de l'empereur et reconquérir toute sa confiance ; mais il fallait d'abord pressentir l'Angleterre. J'hésitais d'autant moins que le changement survenu dans la composition du ministère anglais me donnait de justes motifs d'espoir.

[...] Je savais que ces deux nouveaux ministres [Wellesley et Liverpool] avaient des vues hautes, mais conciliantes. D'ailleurs la cause de l'indépendance espagnole étant alors presque désespérée, par suite de la victoire d'Ocana et de l'occupation de l'Andalousie, je m'imaginais que je retrouverais le marquis de Wellesley plus accessible à des ouvertures raisonnables : or, je me déterminai à sonder le terrain, et cela en vertu des pouvoirs dont j'avais usé fréquemment, d'envoyer des agens au dehors.

J'y employai M. Ouvrard, par deux raisons : d'abord, parce qu'une ouverture politique, à Londres, ne pouvait guère être entamée que sous le masque d'opérations commerciales, et ensuite parce qu'il était impossible de confier une mission aussi délicate à un homme plus rompu aux affaires, d'un caractère plus insinuant et plus entraînant. Mais comme M. Ouvrard n'aurait pu se mettre sans inconvénient en rapport direct avec le marquis de Wellesley, je lui adjoignis M. Fagan, ancien officier irlandais, qui, chargé des premières démarches, devait lui ouvrir, pour ainsi dire, les voies de la chancellerie britannique.

Je résolus de ne faire partir M. Ouvrard qu'après les fêtes du mariage. [...]

Vers la fin d'avril, l'empereur partit avec l'impératrice, pour visiter Middlebourg et Flessingues ; il se rendit aussi à Bréda. Ce voyage me fut fatal. L'empereur, frappé de mes réflexions sur le besoin de la paix générale, avait essayé, sans me mettre dans le secret, d'ouvrir des négociations secrètes avec le nouveau ministère anglais, par l'entremise d'une maison de commerce d'Amsterdam. Il en résultat une double négociation et de doubles propositions, ce qui choqua singulièrement le marquis de Wellesley. Les agens de l'empereur et les miens, devenus également suspects, furent également éconduits.

L'empereur, surpris d'une conclusion si brusque et si inattendue, employa, pour en découvrir la cause, sa contre-police et ses limiers des affaires étrangères. D'abord il n'eut que des informations vagues ; mais il put juger bientôt que sa négociation avait été traversée par d'autres agens dont il ignorait la mission. Ses soupçons se portèrent d'abord sur M. de Talleyrand ; mais, à son retour, ayant reçu de nouvelles pièces et s'étant fait faire un rapport circonstancié, il reconnut que M. Ouvrard avait dirigé des ouvertures faites à son insçu au marquis de Wellesley ; et comme on savait M. Ouvrard en rapport avec moi, on en inféra que je lui avais donné des instructions. Le 2 juin, étant à Saint-Cloud, l'empereur me demanda, en plein conseil, ce que M. Ouvrard était allé faire en Angleterre. "Connaître de ma part, lui dis-je, les dispositions du nouveau ministère, relativement à la paix, d'après les vues que j'ai eu l'honneur de soumettre à Votre Majesté, avant son mariage. - Ainsi, reprend l'empereur, vous faites la guerre et la paix sans ma participation." Il sortit et donna l'ordre à Savary d'aller arrêter M. Ouvrard et de le conduire à Vincennes. En même temps, je reçus la défense de communiquer avec le prisonnier. Le lendemain, le porte-feuille de la police fut donné à Savary. Pour cette fois, c'était une véritable disgrâce.

J'eusse fait, sans doute, une prédiction trop pressante, en rappelant les paroles du prophète : "Dans quarante jours, Ninive sera détruite" ; mais j'aurais pu prédire, sans me tromper, que dans moins de quatre ans l'Empire de Napoléon n'existerait plus.


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Message Publié : 26 Fév 2017 14:31 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Désolé, mais je n'ai pas le don de divination... Au départ, j'imaginais que ce débat puisse être plus plaisant qu'il ne l'est, par l'espoir d'y lire des contre-arguments sourcés et objectifs.

J'ai connu une époque où il était possible de discuter avec vous sans que vous formuliez de telles exigences.


On en apprend finalement de belles sur ce fil. Je vous laisse donc vous bercer de ces souvenirs tout droit sortis de votre imagination fertile...

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 26 Fév 2017 19:02 
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Salluste
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Inscription : 08 Fév 2017 21:50
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Localisation : Liège (Belgique)
Tout droit sortis de mon imagination ? Pas tout à fait. Mais apparemment (après vérification) quelque peu idéalisés. :(


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Message Publié : 26 Fév 2017 20:18 
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Marc Bloch
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Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
excusez ma naivete mais il y a ici un point qui me semble avoir été laissé de côté : Fouché n'était pas ministre des affaires étrangères et n'avait donc aucun titre pour négocier avec l'étranger !

Dans tout régime, meme démocratique et libéral, on ne négocie pas en pleine guerre avec l'ennemi quand on est ministre de la police et sans l'accord du chef du gouvernement ! la colère de napoleon était donc parfaitement justifiée !

pour le reste je confirme le point de vue de C Drouet sur le livre de waresquiel. il est excellent !


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Message Publié : 26 Fév 2017 21:17 
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Salluste
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Inscription : 08 Fév 2017 21:50
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Localisation : Liège (Belgique)
Jerôme a écrit :
Fouché n'était pas ministre des affaires étrangères et n'avait donc aucun titre pour négocier avec l'étranger !

Fouché n'était pas davantage ministre de la guerre. Il n'avait donc aucun titre pour mobiliser une armée ni pour ressusciter la garde nationale afin de rejeter à la mer les perfides Anglais qui avaient débarqué à Flessingue et menaçait la Belgique.
Dans tout régime, même démocratique et libéral, on ne s'érige pas en chef des armées quand on est ministre de la police et sans l'accord du chef du gouvernement ! la colère de Napoléon était donc parfaitement justifiée !
Pourtant, cette fois-là, Napoléon ne l'a pas viré de son ministère. Il n'a d'ailleurs pas non plus viré Clarke, son ministre de la guerre, qui, sur ce coup-là, s'était pourtant montré bien incapable de prendre une décision.
Donc, le fait d'établir que la colère de Napoléon était justifiée présente-t-il un véritable intérêt dans ce débat ?


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Message Publié : 27 Fév 2017 14:36 
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Eginhard
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Inscription : 27 Août 2012 15:49
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Il est inutile de débattre plus longuement sur les négociations secrètes de Fouché à moins de faire du saucissonnage permanent, ou que vous ayez des nouvelles informations à nous présenter.

Concernant l'opération de Walcheren, Fouché prit l'initiative face à un Cambacérès et un Clarke attentiste. Il ordonna aux préfets du nord la levée de 30 000 gardes nationales. Rappelons que Fouché est à ce moment non seulement ministre de la Police mais aussi celui de l'Intérieur.
Ce n'est que le 8 août (daté du 8 via une lettre du 12) par décret que Napoléon avalise cette levée.

Fouché n'a jamais été "chef des armées" il n'a jamais voulu prendre en main l'armée s'opposant aux Anglais, il a demandé à ce que Bernadotte s'en occupe. Ce qui fût fait.

A la grande différence des négociations, c'est que pour Walcheren, l'Empereur est en Autriche et qu'il faut prendre des décisions fermes et rapides face à une menace imminente. Ce qui n'est absolument pas le cas pour les négociations.
On peut aussi avancer que le champs de compétence est bien plus éloigné que pour une levée de la part d'un ministre de l'intérieur et donc en lien direct avec les préfets.

De plus évoquer la disgrâce de Fouché que en rapport avec ces négociations serait réducteur. C'est un personnage dont Napoléon se méfie, il y a un sacré passif, ce fût la goûte d'eau. Sans compter la destruction des documents lors de la transition avec Savary au ministère de la Police. On peut dire que ce n'était pas l'homme de confiance de l'Empereur.


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