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 Sujet du message : Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 9:22 
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Fustel de Coulanges
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Lei Ming Yuan a écrit :
Le bonapartiste a écrit :
ce zèle ira trop loin pour l'Empereur. Si au début celui-ci approuve Fouché et réprimande Cambacerès et Clarke, il y a par la suite une exploitation qui n'est pas du goût de l'Empereur.

Je sais que vous considérez que les Mémoires de Fouché n'ont aucune valeur, cela n'empêchent qu'ils apportent un éclairage un peu différent sur cette question.
Joseph Fouché a écrit :
Je savais d'ailleurs, d'une manière certaine, qu'il ne me pardonnerait jamais d'avoir levé, tout seul, une armée, fait rembarquer les Anglais et sauvé la Belgique ; je savais enfin que, depuis cette époque, ma liaison avec Bernadotte lui était devenue suspecte. Plus il concentrait en lui-même ses dispositions peu favorables à mon égard, plus je les devinais.

Pour Fouché, donc, ce que Napoléon lui pardonnait difficilement, c'était d'avoir fait ça tout seul. L'idée que Napoléon n'aimait pas beaucoup que d'autres que lui s'illustrent par des actions réussies n'est pas totalement dénuée de fondements.



Avant de se référer aux Mémoires de Fouché pour apporter un « éclairage un peu différent », encore faudrait-il se renseigner un minimum sur l’affaire et se pencher sur d’autres sources.



Napoléon, dans un premier temps, félicita Fouché et insista auprès de ses autres ministres sur le caractère exemplaire des décisions prises par son ministre de l’Intérieur. Les reproches ne vinrent que dans un second temps :

« Monsieur Fouché, je ne vous ai pas autorisé à lever des gardes nationales dans toute la France. Cependant on inquiète la population en Piémont, où vous avez écrit qu'il fallait tout préparer pour la levée. Je ne veux pas qu'on lève de gardes nationales dans ce pays. C'est une grande question que celle de savoir s'il faut une garde nationale en Piémont. »
(Napoléon à Fouché, 14 septembre 1809)

« Vous avez eu tort d’inquiéter toute la France et jusqu’au Piémont en écrivant partout pour « préparer » les gardes nationales. « Préparer » ne veut rien dire ; c’est alarmer sans raison tout l’Empire. »
(Napoléon à Fouché, 18 septembre 1809)

« Je reçois votre lettre dans laquelle vous me rendez compte que partout les cadres des gardes nationales sont formés. Je le sais et n'en suis pas content. Une pareille mesure ne peut être prise sans mon ordre. On a été trop vite. Tout ce qu'on a fait n'avancera pas d’une heure la mise en armes de mes gardes nationales, si on en avait besoin. Cela produit de la fermentation, tandis qu'il aurait suffi de mettre en mouvement les gardes nationales des divisions militaires que j'avais désignées. Mettez tous vos soins à tranquilliser les citoyens et à ce que le peuple ne soit pas dérangé de ses occupations habituelles.
Je n'ai jamais voulu avoir plus de 30 000 gardes nationales; on en a levé davantage, on a eu tort. J'ai pris pour régler tout cela un décret que le ministre de la guerre doit avoir reçu. Tout ce qu'on peut tirer de Paris volontairement, il faut l'enrégimenter; mais il faut y laisser tout ce qui veut rester, et éteindre insensiblement le mouvement qu'on avait produit, faire monter la garde par la gendarmerie, la garde de Paris et les dépôts, et faire tomber cette agitation en laissant chacun tranquille. Il ne fallait faire que ce qui était nécessaire pour me donner des soldats sur la côte; on m'en a donné, je ne puis qu'en être satisfait : mais on a fait dans beaucoup d'autres endroits un mouvement qui était inutile. »
(Napoléon à Fouché, 24 septembre 1809)

« Je vois dans le bulletin de police qu‘on a appelé les gardes nationales du Jura, de la Côte-d'Or, du Doubs, de Lot-et-Garonne; je ne veux rien de tout cela. J’ai désigné les divisions militaires qui doivent en fournir. Je ne sais quelle rage on a de mettre en mouvement toute la France. A quoi tout cela aboutit-il ? Il y a une excessive légèreté dans ces mesures. Tout cela fait beaucoup de mal, et dans cette disposition d’esprit le moindre événement amènerait une crise tandis que l‘ennemi menaçait Anvers, le mouvement des gardes nationales des départements du Nord était simple. On ne s‘amuse point à discuter lorsqu'on a l’ennemi devant soi et qu’on a à défendre ses propriétés; mais les départements placés à l’autre bout de la France n’ont pas [bon intérêt]. Ces mesures sont illégales. Contremandez-les et calmez la France. De toutes les questions politiques la moins importante n'est pas celle de savoir s‘il faut former une garde nationale en Piémont, et on se prépare à l’organiser sans prendre aucune précaution pour nommer les officiers, tout cela est de la folie.
La France ne sait ce qu’on lui demande : quand vous demandez les gardes nationales de Flandre pour accourir sur les frontières par lesquelles l'ennemi veut entamer la Flandre, c‘est une raison; mais quand on lève le Languedoc, le Piémont, la Bourgogne, on croit à une agitation qui n’existe pas : on ne remplit pas mes intentions, cela me coûte des dépenses inutiles. »
(Napoléon à Fouché, 26 septembre 1809)

« Une espèce de vertige tourne les têtes en France. Tous les rapports que je reçois m'annoncent qu'on lève des gardes nationales en Piémont, en Languedoc, en Provence, en Dauphiné. Que diable veut-on faire de tout cela ? Lorsqu'il n'y a pas d'urgence, et que cela ne pouvait se faire sans mon ordre ! Comme ces mesures passent le pouvoir ministériel, elles devaient être autorisées par le conseil des ministres; on ne ma pas envoyé ce procès-verbal. A la nouvelle de l'expédition, j'ai levé 30 000 gardes nationales, et j'ai désigné les divisions militaires qui devaient les fournir; si j'en avais voulu partout, je l'aurais dit. Que l'Artois, la Flandre, le Brabant, la Lorraine fournissent des gardes nationales pour marcher au secours d'Anvers, parce que l'ennemi a débarqué dans l'Escaut, on comprend ce que cela veut dire; mais, lorsqu'on met en armes le Piémont, le Languedoc, la Franche-Comté, le Dauphiné, ces provinces ne savent ce qu'on leur demande. Le peuple prend de l'incertitude sur le gouvernement, les esprits travaillent; le moindre incident peut faire naître une crise. Je ne sais pas si l'on doit blâmer les individus du département des Forets qui ont demandé à voir le décret qui leur ordonnait de marcher; il me semble qu'ils avaient ce droit. Aussi me suis-je empressé d'envoyer le décret pour les départements que je voulais lever. Je ne sais ce qui s'est fait aux environs de Paris; toutes les petites communes environnantes montent la garde, comme pendant la révolution. Je ne sais ce qui s'est passé à Paris. Il était plus simple d'organiser 3 000 hommes pour remplacer la garde municipale et de former deux ou trois bataillons pour aller à l'ennemi. Voilà ce qu'il y avait à faire au moment où je demande la conscription. Occupez-vous de tout calmer. Parlez de cela au conseil des ministres. Comme je ne suis pas sur les lieux, je ne puis savoir ce qu'on a fait. Prenez des mesures pour que les préfets remettent les choses dans l'état où elles étaient. Je ne veux pas de gardes nationales autres que celles que j'ai requises, et, en y pensant mûrement, je ne veux pas d'officiers que je ne connais pas. Les préfets, qui sont des têtes médiocres pour la plupart, sont loin d'avoir ma confiance pour un objet de cette importance. Si les gardes nationales étaient comme les gardes d'honneur, on aurait donné au peuple des chefs qui auraient un intérêt différent du sien, surtout s'il y avait une crise.
En résumé : que le ministre de l'intérieur ne sorte pas de ses attributions; qu'il ne fasse rien sans mon ordre s'il n'y a pas urgence, et sans un ordre du conseil, s'il y a urgence; que tout rentre à Paris dans l'ordre accoutumé; qu'on ne garde que les cinq divisions de gardes nationales des départements où je les ai appelées. J'ai ordonné au ministre de la guerre de faire rentrer la gendarmerie, hormis 500 hommes. Enfin, si l'expédition se dirigeait sur Cherbourg ou sur la Bretagne, le conseil des ministres ordonnerait la levée dans les départements environnants. Mais préparer d'avance ne signifie rien; ce n'est que l'art de mettre la France en combustion. Mon intention est que qui que ce soit ne porte l'uniforme d'officier de gardes nationales, hormis toutefois ceux des cinq divisions qui auront été brevetés par le ministre de la guerre. J'attache la plus grande importance à effacer ces fausses mesures de manière qu'il n'en reste pas de trace. Car ce serait un grand malheur qu’il y eût des citoyens considérés comme officiers de la garde nationale et qui pourraient former légalement un noyau quelconque dans un mouvement quelconque. Il n’y a rien de plus destructif de ce que j’ai fait. Les préfets nommeront des hommes qui seront bons aujourd’hui et qui seront nuisibles dans d’autres temps.
J'ai eu la pensée de former les cadres des gardes nationales de France, d'abord pour servir dans les cas pareils à ceux qui se sont présentés, mais surtout pour donner une direction à l'esprit national dans les temps de crise. Je n'ai jugé cette opération faisable que dans la quinzième année de mon règne. J'ai avancé mon système pour avoir une masse d’hommes attachés, titrés, pour en tirer des officiers.
Faites-vous représenter les circulaires des conseillers d'état, et, sans réaction, sans commotion nouvelle, faites tout rentrer dans l'ordre. Lorsque Walcheren sera repris, je diminuerai les gardes nationales dans les départements mêmes où je les ai appelées. Tout doit être effacé, hormis les gardes nationales qui restent sous les drapeaux.
Je recommande surtout que les mesures qui vont être prises le soient sans publicité, sans trouble. Mon intention est que les officiers des cinq divisions provisoirement conservées soient brevetés. Nul ne peut être officier en France sans brevet de moi. »
(Napoléon à Fouché, 26 septembre 1809)

« Je lis dans le Journal de Paris du 24 septembre qu'à Dijon, le 20 septembre, on a commencé à tirer pour la levée des gardes nationales. Je commence à être très étonné de tout ce qui se passe en France. Dans mon décret du 6 août, la 28e division militaire, dont Dijon fait partie, n'est pas comprise; et quel besoin d'ailleurs de commencer à faire tirer au 20 septembre, lorsque tout est fini ? Il y a en vérité de l'inconsidération et de la folie. On me met en armes toute la France, et inutilement. Dans mon décret du 6 août, je n'ai désigné que les 1re, 2e, 3e, 4e, 15e, 16e, 24e et 25edivisions militaires. Dijon n'est dans aucune de ces divisions. Je ne puis qu'être très mécontent de tout cela, et vous réitérer ce que je vous écris sans cesse depuis un mois, de faire cesser tout ce mouvement, sans trouble et sans réaction. »
(Napoléon à Fouché, 30 septembre 1809)

« Je reçois votre lettre du 7. Je n'ai jamais pu approuver l'appel d'autres gardes nationales que de celles intéressées à repousser l'agression des Anglais à Anvers.
La Provence, le Languedoc, le Dauphiné et les autres départements éloignés ne pouvaient avoir aucun rapport avec l'expédition anglaise. Je n'ai pu que blâmer qu'on ait levé les gardes nationales de ces provinces. D'ailleurs depuis le 9 septembre que l'expédition a cessé d'être effective, je n'ai cessé de demander qu'on les contremandât, et c'est depuis ce moment que je vois la France le plus en mouvement pour les gardes nationales. Dans un grand État, dans une grande administration, il faut du zèle et de l'activité, mais il faut aussi de la mesure et de l'aplomb. La garde nationale de Paris est dans le même cas. On ne l'a point levée quand les Anglais ont attaqué notre territoire, on l'a levée depuis qu'ils sont partis. Quand je continue à vous écrire surtout cela, ce n'est pas que je méconnaisse votre zèle; mais je ne puis voir qu'avec peine qu'on remue la France quand je me suis borné à lever 30 000 gardes nationales, en y comprenant la division du général Rampon. En dernière analyse, le résultat a été de prouver le bon esprit qui anime les Français, ce dont je n'ai jamais douté. »
(Napoléon à Fouché, 14 octobre 1809)

« J'ai reçu vos lettres; je réponds à celle du 15. Vous êtes comme don Quichotte; vous vous battez contre des moulins à vent. Je n'ai entendu dire partout que du bien de vous. Les reproches que je vous ai faits venaient de mes observations, parce que j'aime que toutes les opérations de mes ministres soient légales, et du désir que j'avais que vous eussiez mis plus d'ordre dans tout ce que vous avez fait; mais cela est loin d'effacer le mérite de ce que vous avez fait pour mon service. Vous savez que, lorsque j'ai lieu d'être mécontent, je sais le témoigner; mais vous avez l'habitude de vous exagérer toujours ce que je vous dis. »
(Napoléon à Fouché, 21 octobre 1809)

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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 10:24 
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Salluste
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Drouet Cyril a écrit :
Avant de se référer aux Mémoires de Fouché pour apporter un « éclairage un peu différent », encore faudrait-il se renseigner un minimum sur l’affaire et se pencher sur d’autres sources.

Pourquoi est-ce à moi que vous adressez ce reproche et non au bonapartiste qui n'a même pas lu ce que disait Fouché sur cette affaire avant d'affirmer que Fouché aurait exploité les choses d'une manière qui déplaisait à Napoléon ?
Sans avoir lu les diverses lettres de Napoléon que vous citez, j'étais au courant que la levée de gardes nationales comme aux "plus belles heures" de la Révolution figurait parmi les sujets de mécontentement de Napoléon pour l'avoir lu dans les livres des historiens qui avaient eux-mêmes sans doute consulté la correspondance de Napoléon. Votre remarque qu'avant de se référer aux Mémoires de Fouché, il faudrait se renseigner un minimum me paraît donc déplacée, voire "téméraire et vexatoire", comme on dirait dans un tribunal.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 10:35 
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Jean Mabillon
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Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Avant de se référer aux Mémoires de Fouché pour apporter un « éclairage un peu différent », encore faudrait-il se renseigner un minimum sur l’affaire et se pencher sur d’autres sources.

Pourquoi est-ce à moi que vous adressez ce reproche et non au bonapartiste qui n'a même pas lu ce que disait Fouché sur cette affaire avant d'affirmer que Fouché aurait exploité les choses d'une manière qui déplaisait à Napoléon ?
Sans avoir lu les diverses lettres de Napoléon que vous citez, j'étais au courant que la levée de gardes nationales comme aux "plus belles heures" de la Révolution figurait parmi les sujets de mécontentement de Napoléon pour l'avoir lu dans les livres des historiens qui avaient eux-mêmes sans doute consulté la correspondance de Napoléon. Votre remarque qu'avant de se référer aux Mémoires de Fouché, il faudrait se renseigner un minimum me paraît donc déplacée, voire "téméraire et vexatoire", comme on dirait dans un tribunal.


Il ne s'agit pas de s'abaisser à des disputes personnelles. Mais je crois qu'il faut tout de même considérer que les mémoires de Fouché sont fortement sujets à caution et ne peuvent que très difficilement être regardés comme une source sérieuse... Quant à Thiers ou Madelin, il faudrait les compléter par des auteurs plus récents (Tulard, Lentz, Waresquiel...)...

Notez bien d'ailleurs que les mémoires de Fouché mentionnent bien un autre aspect du problème : le choix de Bernadotte pour commander les troupes...il faudrait commenter ce point...

Notez aussi que l'empereur est très clair dans ses lettres : il approuve les mesures prises pour la défense des Flandres et désapprouve leur extension à tout l'empire ...il regrette aussi l'inobservation des règles de forme : décisions prises sans l'accord de l'empereur ou du conseil (je pense qu'il s'git du conseil des ministres).

En tout cas merci cher Cyril pour votre recherche.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 10:39 
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Bonjour Drouet Cyril,

Comment interprétez-vous toute cette correspondance de Napoléon vers Fouché?

Est-ce...
- le rappel à l'ordre d'un souverain mesuré quant à l'impact d'une crise sur la population face à un ministre alarmiste et exalté?
- le jeu politique d'un souverain qui ne peut se limiter à féliciter un "subordonné", le laissant croire, peut-être, qu'il a agi à l'égal d'un empereur?
- un jugement après coup (donc plutôt de mauvaise foie) qui, lorsqu'il est émis, tient compte des résultats connus de la crise plutôt que des informations disponibles au moment de la crise et poussant le ministre a anticiper des mesures au cas où la situation se serait gravement détériorée?
- ...?


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 10:42 
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Fustel de Coulanges
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Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Avant de se référer aux Mémoires de Fouché pour apporter un « éclairage un peu différent », encore faudrait-il se renseigner un minimum sur l’affaire et se pencher sur d’autres sources.

Pourquoi est-ce à moi que vous adressez ce reproche et non au bonapartiste


D’une part, parce que ce que dit Le bonapartiste (« ce zèle ira trop loin pour l'Empereur. Si au début celui-ci approuve Fouché et réprimande Cambacerès et Clarke, il y a par la suite une exploitation qui n'est pas du goût de l'Empereur ») est correct, et d’autre part, parce que vous avez terminé votre intervention par ces questions : « Vous parlez d'une exploitation de la part de Fouché qui n'aurait pas été du goût de l'Empereur. De quoi s'agit-il ? Avez-vous des informations complémentaires sur ce sujet ? A-t-il fait plus que ce qui est dit dans ses mémoires ? »

Autant d’interrogations sur lesquelles il aurait été souhaitable de se pencher un tant soit peu avant de se référer à « l’éclairage un peu différent » présenté par l’auteur des Mémoires susdites.

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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 10:57 
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Aigle a écrit :
Il ne s'agit pas de s'abaisser à des disputes personnelles.

Je ne pense pas qu'il s'agit de quelque chose de vraiment personnel. Mais je crains en même temps que ce débat (comme d'autres) n'est pas uniquement motivé par la volonté de partager des connaissances historiques en vue d'avancer vers une meilleure compréhension du passé.
Aigle a écrit :
Mais je crois qu'il faut tout de même considérer que les mémoires de Fouché sont fortement sujets à caution et ne peuvent que très difficilement être regardés comme une source sérieuse...

Désolé de vous paraître professoral ou doctoral, mais ce genre de considérations n'a pas lieu d'être. Considérer qu'une source n'est pas "sérieuse" comme vous le faites est une erreur majeure. Même les sources mensongères peuvent fournir des renseignements précieux, le tout est de savoir les utiliser correctement. Dans le cas présent, les mémoires de Fouché nous donnent des renseignements précieux sur la manière dont Fouché percevait les choses (ou du moins sur la manière dont il voulait que la postérité considère qu'il percevait les choses). A moins qu'on établisse que ces mémoires sont complètement faux (ce qui n'a pas été établi jusqu'à présent), il n'y a donc aucune raison d'écarter ce document si l'on veut avoir une idée sur la vision des choses de Fouché. Maintenant, si vous avez une meilleure source à proposer pour connaître le point de vue de Fouché, n'hésitez pas à le faire, mais arrêtez de revenir sur cette idée qu'il faudrait s'en tenir à des sources "fiables et objectives" ou renoncez à vous intéresser à l'histoire.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 11:12 
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Drouet Cyril a écrit :
D’une part, parce que ce que dit Le bonapartiste (« ce zèle ira trop loin pour l'Empereur. Si au début celui-ci approuve Fouché et réprimande Cambacerès et Clarke, il y a par la suite une exploitation qui n'est pas du goût de l'Empereur ») est correct, et d’autre part, parce que vous avez terminé votre intervention par ces questions : « Vous parlez d'une exploitation de la part de Fouché qui n'aurait pas été du goût de l'Empereur. De quoi s'agit-il ? Avez-vous des informations complémentaires sur ce sujet ? A-t-il fait plus que ce qui est dit dans ses mémoires ? »

Autant d’interrogations sur lesquelles il aurait été souhaitable de se pencher un tant soit peu avant de se référer à « l’éclairage un peu différent » présenté par l’auteur des Mémoires susdites.

Si je vous suis bien, quand je pose des questions à un interlocuteur, c'est moi-même qui doit répondre à mes questions, avant de pouvoir continuer une conversation.
Ça ne vous est jamais venu à l'idée que si quelqu'un pose une question, c'est parce qu'il ne sait pas y répondre lui-même, non pas parce qu'il n'a pas les connaissances pour le faire, mais parce qu'il ne comprend pas ce à quoi son interlocuteur fait allusion dans des termes obscurs ? Vous semblez considérer (puisque vous dites que ce que le bonapartiste a écrit est correct) qu'il était évident de comprendre que quand il parlait d'exploitation faite par Fouché, c'était aux levées de gardes nationaux qu'il faisait allusion, mais c'est loin d'être clair. Pour moi, quand le bonapartiste a parlé d'exploitation qui n'était pas du goût de l'Empereur, il s'agissait de vantardise de la part de Fouché qui aurait répété partout autour de lui qu'il était capable de sauver la France tout seul et qu'elle pouvait se passer de Napoléon, d'où mes questions pour savoir d'où il tirait ça et donc l'impossibilité d'y répondre moi-même en allant consulter les courriers de Napoléon sur les levées de gardes nationaux.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 11:26 
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Rigoumont a écrit :
Bonjour Drouet Cyril,

Comment interprétez-vous toute cette correspondance de Napoléon vers Fouché?



Napoléon a soutenu l’initiative de Fouché par son décret du 7 août qui, du coup devait être, suivi et non servir de marche-pied pour de nouvelles levées, susceptibles, outre les frais occasionnés, de jeter l’alarme dans les départements non concernés par la réponse militaire à apporter aux opérations anglaises à Walcheren. Si l’urgence, de l’avis même de l’Empereur, avait été correctement gérée par Fouché, il convenait à présent, l’urgence passée, de se référer aux ordres impériaux. De la même manière, Cambacérès ayant été vertement rabroué, si une situation d’urgence venait à poindre, il convenait de se référer aux ordres du Conseil.
Napoléon se méfiait de Fouché, et les levées ordonnées sans nécessité militaire (sans parler des officiers désignés) ne pouvaient que l'inquiéter. Cette note de Fiévée ne dut guère le rassurer :
« La levée de la garde nationale est une mesure toute révolutionnaire dont l’unique résultat est de faire rétrograder le peu d’esprit monarchique qui reste en France. »

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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 11:30 
A propos de Walcheren en général, voulant me documenter je tombe sur cette aberration de wiki [url]https://fr.wikipedia.org/wiki/Expédition_de_Walcheren[/url] qui pratiquement arrête le récit en plein milieu. On voit les Anglais avancer irrésistiblement, puis on apprend qu'ils sont repartis gros-jean comme devant, sans savoir pourquoi ni comment.

Cela semble dénoter comme un malaise sur cette affaire. A cause du rôle de Bernadotte ? De Fouché ?


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 12:10 
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Jean R a écrit :
A propos de Walcheren en général, voulant me documenter je tombe sur cette aberration de wiki [url]https://fr.wikipedia.org/wiki/Expédition_de_Walcheren[/url] qui pratiquement arrête le récit en plein milieu. On voit les Anglais avancer irrésistiblement, puis on apprend qu'ils sont repartis gros-jean comme devant, sans savoir pourquoi ni comment.

Cela semble dénoter comme un malaise sur cette affaire. A cause du rôle de Bernadotte ? De Fouché ?

En principe, non. Pour parler vulgairement, les Anglais ont été vaincus par la "chiasse" et non par Fouché et Bernadotte. Si donc il y a "censure" ou "malaise" sur Wikipédia, peut-être est-ce parce que l'auteur de l'article ne souhaitait pas aborder des réalités aussi triviales... ;)


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 12:16 
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Drouet Cyril a écrit :
Napoléon se méfiait de Fouché, et les levées ordonnées sans nécessité militaire (sans parler des officiers désignés) ne pouvaient que l'inquiéter. Cette note de Fiévée ne dut guère le rassurer :
« La levée de la garde nationale est une mesure toute révolutionnaire dont l’unique résultat est de faire rétrograder le peu d’esprit monarchique qui reste en France. »

Les craintes de Napoléon étaient-elles justifiées ? En levant la garde nationale, Fouché avait-il vraiment l'intention de déstabiliser le pouvoir impérial ? Si c'était le cas, cela n'a-t-il pas été un échec complet puisqu'au lieu de déstabiliser en quoi que ce soit l'Empire, ça l'a provisoirement sauvé et accru la méfiance que Napoléon avait déjà à l'égard de Fouché sans aucun profit pour Fouché ?


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 12:32 
Lei Ming Yuan a écrit :
Les craintes de Napoléon étaient-elles justifiées ? En levant la garde nationale, Fouché avait-il vraiment l'intention de déstabiliser le pouvoir impérial ? Si c'était le cas, cela n'a-t-il pas été un échec complet puisqu'au lieu de déstabiliser en quoi que ce soit l'Empire, ça l'a provisoirement sauvé et accru la méfiance que Napoléon avait déjà à l'égard de Fouché sans aucun profit pour Fouché ?
Il ne me semble pas que les reproches adressés à Fouché à cette occasion soient allés bien plus loin que le perpétuel recadrage, sans ménagement, auquel il soumettait tout le monde. Eugène, pour qui l'Empereur avait beaucoup plus d'affection que pour Fouché, en prenait autant pour son grade à la moindre maladresse vraie ou supposée.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 12:38 
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Jean Mabillon
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Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Napoléon se méfiait de Fouché, et les levées ordonnées sans nécessité militaire (sans parler des officiers désignés) ne pouvaient que l'inquiéter. Cette note de Fiévée ne dut guère le rassurer :
« La levée de la garde nationale est une mesure toute révolutionnaire dont l’unique résultat est de faire rétrograder le peu d’esprit monarchique qui reste en France. »

Les craintes de Napoléon étaient-elles justifiées ? En levant la garde nationale, Fouché avait-il vraiment l'intention de déstabiliser le pouvoir impérial ? Si c'était le cas, cela n'a-t-il pas été un échec complet puisqu'au lieu de déstabiliser en quoi que ce soit l'Empire, ça l'a provisoirement sauvé et accru la méfiance que Napoléon avait déjà à l'égard de Fouché sans aucun profit pour Fouché ?


je crois avoir déjà répondu à cette interrogation : Fouché se croit indispensable, il pense que l'empereur ne peut se passer de lui car il est le seul à le protéger efficacement alors que Cambacérès et les autres sont timorés. En 1809 Fouché ne veut pas déstabiliser l'empire ... tout au plus déstabiliser Cambacérès et Clarcke ...

En revanche on peut vraiment s'interroger sur ses motivations en 1810...

Je crois que dans le passé le forum avait aussi évoqué le reproche régulièrement fait par l'empereur à son ministre de la police : une trop grande indifférence aux formes et aux procédures. Napoléon aimait l'ordre ...

Quant aux mémoires de Fouché ils furent publiés en 1824... 4 ans après la mort de leur auteur ...


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 12:55 
Lei Ming Yuan a écrit :
Si donc il y a "censure" ou "malaise" sur Wikipédia, peut-être est-ce parce que l'auteur de l'article ne souhaitait pas aborder des réalités aussi triviales... ;)
Alors ça, j'ai beaucoup, beaucoup de mal à y croire. D'abord parce que cette interprétation arrangeait tout le monde (les Anglais qui pouvaient dire "la faute à pas de chance" et ne perdaient pas la face, Napoléon qui n'aimait pas Bernadotte). Ensuite, parce que justement c'était une spécialité de Bernadotte que de bloquer son ennemi direct en évitant les affrontements majeurs. Il l'a encore prouvé face à Davout en 1813, puis lors de sa conquête de la Norvège.


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 Sujet du message : Re: Fouché et Walcheren
Message Publié : 05 Mars 2017 13:43 
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Salluste
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Inscription : 08 Fév 2017 21:50
Message(s) : 223
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Jean R a écrit :
Eugène, pour qui l'Empereur avait beaucoup plus d'affection que pour Fouché, en prenait autant pour son grade à la moindre maladresse vraie ou supposée.

Tiens, c'est vrai Eugène, je n'y pensais plus à celui-là. ;) En voilà encore un qui ne suivait pas toujours les instructions de Napoléon à la lettre. Ainsi quand en 1809, Napoléon lui avait confié le soin de mettre un terme à la révolte du Tyrol en lui enjoignant d'agir comme l'avaient fait ceux qui s'étaient vu confier cette tâche avant lui, c'est-à-dire avec la plus grande fermeté, "Eugène plaidait la clémence à l'égard des Tyroliens, n'éprouvant aucune envie de pourfendre des paysans" (J. Sévilla, Le chouan du Tyrol, p. 195).


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