Lei Ming Yuan a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Napoléon se méfiait de Fouché, et les levées ordonnées sans nécessité militaire (sans parler des officiers désignés) ne pouvaient que l'inquiéter. Cette note de Fiévée ne dut guère le rassurer :
« La levée de la garde nationale est une mesure toute révolutionnaire dont l’unique résultat est de faire rétrograder le peu d’esprit monarchique qui reste en France. »
Les craintes de Napoléon étaient-elles justifiées ?
Elles étaient légitimes. La méfiance de Napoléon vis-à-vis de Fouché n’est pas née durant l’été 1809.
Lei Ming Yuan a écrit :
En levant la garde nationale, Fouché avait-il vraiment l'intention de déstabiliser le pouvoir impérial ?
Non, au contraire puisque son initiative concorda finalement avec les directives que prit postérieurement l’Empereur afin de répondre au débarquement anglais. Madame de Chastenay dans ses Mémoires rapporte la satisfaction feinte ou réelle de Fouché :
« Je l'entendis s'écrier chez lui, devant du monde : « La levée des gardes nationales a mieux consolidé l'Empereur que le couronnement ; alors il était Empereur par la seule puissance militaire, et c'est la puissance civile qui vient maintenant de le consacrer. »
Le 4 octobre, Fouché écrivait cette lettre à Murat :
« On est confondu à Londres du mouvement qui vient de se manifester en France. La levée des gardes nationales a d’autant plus étonné les Anglais qu’ils disaient et publiaient partout que notre empereur n’avait de force que dans ses armées, qu’il avait épuisé le reste du phlogistique de la Révolution. Nous avons donné un démenti à leurs calomnies, et nous avons prouvé que l’Empereur avait la France entière comme armée. »
En agissant ainsi, il démontrait ses qualités d’homme d’état, réactif dans l’adversité, face à d’autres membres du gouvernement dont l’attitude fut pusillanime. Il consolidait ainsi sa place, tout en se donnant l’image de l’homme sur lequel on pourrait compter au cas où l’Empire, pour une raison ou une autre, viendrait à chanceler.