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 Sujet du message : La campagne de 1814
Message Publié : 01 Mai 2018 17:35 
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Pierre de L'Estoile
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Je ne comprends pas la stratégie des alliés lors de la campagne de France en 1814.
Pourquoi n'ont-ils pas concentrer leurs forces en direction de Paris des le début, au lieu de disperser leurs forces, ce qui a permis à Napoléon de gagner plusieurs batailles ?

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 01 Mai 2018 19:12 
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Jean Mabillon
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Question de logistique peut être.Les troupes devaient vivre en grande partie sur le pays Une trop grande concentration devait nuire à l'abondance de tout ce qui pouvait être réquisitionné


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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 01 Mai 2018 19:32 
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Question de logistique assurément. Les armées alliées ont eu du mal à subsister durant cette campagne menée en plein hiver et alors que leurs bases logistiques rhénanes n'étaient pas bien assurées. En les concentrant, on les rendait plus vulnérables qu'en les dispersant sur des lignes d'opérations différentes.
D'ailleurs, l'ultime tentative napoléonienne, la poussée vers l'Est pour y récupérer les garnisons isolées et attirer à lui les armées coalisées pour soulager la pression pesant sur Paris, est clairement inspirée par les problèmes logistiques qu'il subodore chez ses ennemis.

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 01 Mai 2018 20:26 
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Pouzet a écrit :
Je ne comprends pas la stratégie des alliés lors de la campagne de France en 1814.
Pourquoi n'ont-ils pas concentrer leurs forces en direction de Paris des le début, au lieu de disperser leurs forces, ce qui a permis à Napoléon de gagner plusieurs batailles ?

Sir Peter a raison pour l'aspect logistique. Il y avait une limite à la concentration des troupes.

Mais géographiquement, de toute façon, les Alliés prennent des points d'entrée en France différents : Les Prussiens arrivent par la frontyière du nord-est, de mémoire, les Autrichiens entre Mulhouse et Lyon, et Bernadotte, avec un temps de retard,par la frontière plein nord. (Je ne suis pas très précis, mais on voit que les Prussiens arrivent de Prusse et les Autrichiens... d'Autriche, pour simplifier.)

Cocnentrer leurs forces en prenant le même itinéraire n'est pas nécessaire ni même intelligent : Prusse et Autriche engagent chacune - là encore à la louche - 250 000 hommes en direction de Paris. Donc en prenant l'un la vallée de la Marne, l'autre la vallée de la Seine, il paraît évident que Napoléon ne pourra pas arrêter les deux, avec son armée de 100 000 hommes tout au plus.

Mais il se produit de l'inattendu : malgré la faiblesse de ses effectifs, Napoléon réussit une campagne de génie, au cours de laquelle il fait reculer Blücher avant de se porter face aux Autrichiens.

C'est là que les Alliés se sentent sur la défensive, et méditent de se regrouper pour marcher sur Paris. Mais Napoléon se trouve sur leurs arrières (à l'est, donc) et ce n'est pas rassurant. Ce Napoléon qui les a tant de fois battus, qu'ils craignent comme le diable, et qui vient encore une fois de faire la preuve de ses capacités...

C'est Talleyrand qui débloque la situation : un courrier disant "Il est temps de vouloir ce que vous pouvez" qui va convaincre le tsar et l'Empereur. Il marchent donc sur Paris, en laissant devant Napoléon un rideau de troupes. Napoléon, abusé pour une fois, n'accourt vers Paris que trop tard : la ville est déjà prise quand il y arrive avec son armée.

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 10 Mai 2018 18:20 
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Thucydide
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Pouzet a écrit :
Je ne comprends pas la stratégie des alliés lors de la campagne de France en 1814.
Pourquoi n'ont-ils pas concentrer leurs forces en direction de Paris des le début, au lieu de disperser leurs forces, ce qui a permis à Napoléon de gagner plusieurs batailles ?

C'est que les alliés eux même ne l'ont pas comprise non plus. Et pour la bonne raison que la décision de marcher sur Paris a été prise très tardivement (le 24 mars seulement).
Il faut bien comprendre qu'on a à faire à une coalition de pays avec des objectifs très différents et que cette désunion dans les objectifs politiques s'est ressentie sur les opérations militaires de la coalition.

Après la bataille de Leipzig et l'évacuation de l'Allemagne par la France, les armées coalisés arrivent sur les bords du Rhin vers le 1er novembre 1813.
Depuis leur entrée en guerre décisive en août 1813 aux cotés des russes et prussiens, les autrichiens ont pris le leadership de la coalition. Schwarzenberg a été nommé généralissime de la coalition (général en chef de toutes les armées coalisés) et Metternich est en charge de la conduite des négociations.
Les autrichiens ont persuadés la coalition de stopper l’armée sur le Rhin et de faire le 8 novembre 1813 depuis Francfort des propositions de paix basée sur les "frontières naturelles" avec l'indépendance de la Hollande, le Rhin, les Alpes et les Pyrénées. Mais le Tsar lui veut à tout prix marcher sur Paris pour y renverser Napoléon, quitte à accorder au successeur les frontières naturelles. Il soupçonne l'Autriche de vouloir ménager Napoléon.
Pour maintenir l'union de la coalition, il va donc donner son accord pour les propositions de paix, à la condition que les opérations militaires ne soient pas stoppées par les négociations. Autrement dit, les armées coalisées doivent avancer tant que la paix n'est pas signée. L'Autriche accepte, sans se méfier du piège tendu par la Tsar. Car le Tsar va aussitôt demander à ce que l'Angleterre intègre les négociations.
L’Angleterre est partie prenante de la coalition mais les puissances continentales, et particulièrement l'Autriche, l'ont toujours considéré comme un simple financier, jamais comme un véritable partenaire de négociation (l'armistice de 1813, les négociations de Dresde et l'entrée en guerre de l'Autriche ont été conduites sans la présence des anglais).
Mais impossible pour Metternich de refuser une telle requête du Tsar. Le problème c'est que l'Angleterre, elle même habituée à être tenue à l'écart, n'a pas d’émissaire désigné avec les pleins pouvoirs pour négocier. Il faut donc attendre qu'un émissaire anglais soit nommé. Et c'est le ministre des affaires étrangères Castlereagh en personne qui est désigné. Il n'arrivera au QG des coalisés que le 18 janvier.
Que faire donc pendant un mois et demi ? La réponse de Napoléon aux propositions de paix arrive le 2 décembre et elle est jugée insuffisante (il ne donne pas formellement son accord aux propositions générales). L'Autriche va alors consentir à profiter de la situation favorable (soulèvement de la Hollande qui a quasiment réussie à chasser l'ensemble des troupes françaises hormis quelques forteresses, de la Suisse qui se déclare indépendante et de Murat à Naples qui commence à négocier une paix séparée) pour donner son accord à une reprise de la marche en avant des troupes vers le 15 décembre. Dans l'esprit de l'Autriche, ces mouvements militaires doivent juste amener à affaiblir un peu plus Napoléon pour l'amener à la table des négociations. Mais pour le Tsar, ces mouvements doivent être l'occasion de s'approcher le plus vite possible de Paris, quitte à faire traîner les négociations par n'importe quel prétexte.

L'armée dite de Suède sous les ordres de Bernadotte (avec une majorité de prussiens) est détachée en Hollande pour y assurer la future indépendance de ce pays.
L'armée de Silésie de Blucher(composée de prussiens et russes) est envoyé faire le siège de Mayence.
La Grande armée qui regroupe le gros des troupes autrichiennes et russes est envoyé en Suisse à la fois pour en garantir l'indépendance, pour couper les liaisons avec l'Italie et s'emparer des dépôts militaires français dans l'est de la France qui devaient servir de base à armer la nouvelle conscription.
Ainsi commence la dislocation des troupes coalisées. Car il s'agissait d'obtenir de multiples petits objectifs dans une stratégie à court terme.

Or rien ne va se passer comme prévu par les autrichiens. Blucher, au lieu de faire le siège des places fortes s'avance à corps perdu, contournant les forteresses, sans se soucier d'assurer ses lignes de communications et il parvient jusqu'à Saint Dizier. La Grande Armée Autrichienne va donc devoir s'avancer en direction de Troyes pour le soutenir. L’émissaire anglais est arrivé à Langres le 18 janvier 1814, mais les russes trouvent toutes sortes de prétextes pour repousser l'ouverture des négociations (il va notamment réclamer un retour aux frontières de 1792, rendant caduques les propositions de Francfort). Le 25 janvier, Napoléon, las d'attendre des négociations qui ne viennent pas, entre en scène à la tête de son armée et tente d’attaquer Blucher qui est bien trop avancé et empêcher la jonction de Blucher avec les autrichiens. Mais il est trop tard, Blucher manoeuvre, se lie avec l'armée autrichienne et fini par remporter la bataille de Brienne le 1er février 1814. Schwarzenberg, qui a pourtant le commandement général, laisse à Blucher le commadnement de la bataille. Ce seul fait suffit à démontrer la mésentente entre autrichiens et prussiens (à noter que le Roi de Prusse est proche de la position autrichienne mais que ses propres généraux le forcent à prendre une position alignée sur celle du Tsar).

Cette bataille remportée par la coalition au coeur de la France, à quelques centaiens de kilomètres de Paris, suffit à flatter l'orgueil du Tsar qui consent enfin à ouvrir les négociations, à Chatillon, sur la base d'un retour aux frontières de 1792. L'Autriche s'est résignée à consentir à ces nouvelles propositions (accord du 29 janvier signé par la Russie, l'Autriche, la Prusse et l'Angleterre), à la fois pour satisfaire le Tsar et pour essayer de sauver le trône de Napoléon dont elle estime avoir besoin dans l'équilibre des puissances. Et puis c'est toujours plus facile de s'entendre quand il s'agit de dépecer une puissance rivale. Le Tsar de son côté est persuadé que Napoléon refusera et que les opérations militaires vont donc pouvoir se poursuivre. Le congrès s'ouvre le 4 février.

Et alors que l'armée Autrichienne fait une pause à Troyes pour attendre le résultat des négociations, Blucher, soutenu secrètement par le TSar, reprend sa marche sur Paris. Et c'est là que Napoléon va profiter de la séparation de l'armée coalisée et la marche intempestive de Blucher pour infliger à Blucher une série de défaite entre le 10 et 12 février. L'Autriche reste passive, satisfaite de voir les prussiens et russes malmenés, fait une timide avancée sur Montereau pour dégager son allié. Mais à peine Napoléon montre le bout de son nez que l'armée autrichienne se replie de 100 kilomètres en 2 jours.
Le Tsar vient enfin réclamer une accélération des négociations. Mais cette fois, c'est Napoléon qui vient contrarier les plans autrichiens en refusant tout net les frontières de 1792. Il veut revenir aux frontières naturelles. Les dissensions au sein de la coalition se font jour. Les russes et prussiens refusent, les autrichiens sont pour, l'Angleterre tente de concilier les deux camps.
Bon gré mal gré, l'Autriche se résout à reprendre timidement l'offensive militaire. Blucher lui n'a pas perdu de temps. Il est remonté plein nord sur Laon pour faire sa jonction avec les corps prussiens et russes de l'armée de Silésie (Bernadotte se hâte lentement contre son ancienne patrie, très lentement, trop lentement pour ne pas éveiller les soupçons. Les corps russes et prussiens sont retirés de sont commandement). Napoléon tente une nouvelle fois de battre Blucher séparément. Il échoue à Laon le 1er mars. L'Autriche renouvelle ses propositions de paix. Napoléon refuse à nouveau.
Le 15 mars, les coalisés signent le traité de Chaumont. Ils se jurent de ne pas déposer les armes tant que l'objectif fixé entre eux n'est pas atteins. Cet objectif n'est pas énoncé dans le traité mais on le connait tous désormais : marcher sur Paris et renverser Napoléon.
Napoléon lui continue de croire en sa victoire militaire. Il marche sur Saint Dizier, écrase un corps russe, puis sur Arçis-sur-Aube contre les autrichiens. Mais cette fois l'armée autrichienne ne recule plus. Au contraire elle avance. Napoléon est battu. Il se lance vers l'Est. Mais une fois que l'objectif politique est clairement défini, les coalisés s'en tiennent au plan : marcher sur Paris et y renverser Napoléon.
Le 24 mars, les armées de Schwarzenberg et de Blucher marchent conjointement sur Paris, ignorant Napoléon, et remportant deux bataille à Fère-Champenoise le 25 mars puis à Paris le 30 mars.

Si l'objectif politique avait été fixé dès le début décembre 1813 et que tous les moyens avaient été mis dans ce but, "la campagne de France" se serait probablement réduite à une bataille sous les murs de Paris à la mi janvier.


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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 10 Mai 2018 18:46 
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Merci cher McDonald de cette passionnante et éclairante synthèse !
:P

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 11 Mai 2018 12:47 
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McDonald a écrit :
Napoléon lui continue de croire en sa victoire militaire. Il marche sur Saint Dizier, écrase un corps russe, puis sur Arçis-sur-Aube contre les autrichiens. Mais cette fois l'armée autrichienne ne recule plus. Au contraire elle avance. Napoléon est battu. Il se lance vers l'Est. Mais une fois que l'objectif politique est clairement défini, les coalisés s'en tiennent au plan : marcher sur Paris et y renverser Napoléon.
Le 24 mars, les armées de Schwarzenberg et de Blucher marchent conjointement sur Paris, ignorant Napoléon, et remportant deux bataille à Fère-Champenoise le 25 mars puis à Paris le 30 mars.

Si l'objectif politique avait été fixé dès le début décembre 1813 et que tous les moyens avaient été mis dans ce but, "la campagne de France" se serait probablement réduite à une bataille sous les murs de Paris à la mi janvier.

D'abord, tout comme Pouzet, merci pour cet exposé magistral et très complet. Un régal.

Deux remarques :
Citer :
Mais cette fois l'armée autrichienne ne recule plus. Au contraire elle avance. Napoléon est battu. Il se lance vers l'Est. Mais une fois que l'objectif politique est clairement défini, les coalisés s'en tiennent au plan : marcher sur Paris et y renverser Napoléon.

Napoléon ne se lance pas vers l'est parce qu'il est battu. Il va "se refaire" plus à l'est pour bénéficier d'un - faible - apport de troupes supplémentaires (Il me semble qu'il s'agit des garnisons de l'est, peut-être Metz ?) et surtout il veut continuer à représenter une menace mortelle sur les arrières des Autrichiens, qui en bonne logique militaire doivent anéantir cette menace avant de poursuivre.

Comme je l'ai expliqué, c'est un billet de Talleyrand ("il est temps de vouloir ce que vous pouvez") qui les incite, après discussion entre les généraux et le Tsar, à foncer sur Paris en "zappant" Napoléon. Qui pour une fois se laisse berner par la présence d'un simple contingent - une division ? - autrichien. Il pense que toute l'armée autrichienne suit. Le temps de repérer son erreur, il est battu, cette fois : les Alliés ont pris Paris, quasiment sans défense, lorsqu'il y arrive. (A fontainebleau, en fait.)

Source : La campagne de France. Napoléon ou les éclairs du génie.

Citer :
Si l'objectif politique avait été fixé dès le début décembre 1813 et que tous les moyens avaient été mis dans ce but, "la campagne de France" se serait probablement réduite à une bataille sous les murs de Paris à la mi janvier.

Non, pas si tôt. Les Alliés, en gros, passent le Rhin début janvier, sauf erreur de ma part.

Mais surtout ils ont quasiment attendu d'être aux portes de Paris, et l'incitation de Talleyrand, pour en faire leur objectif.

Au départ, leur objectif est militaire : ils passent le Rhin pour battre la "grande armée". C'est logique, et d'ailleurs elle va leur donner bien du fil à retordre. Songer à foncer sur Paris dans ces conditions n'est pas immédiat. (Et donc l'étincelle politique vient d'un homme politique, Talleyrand, donc, qui calcule justement qu'une fois paris prise, peu importe ce que fera Napoléon : il ne sera plus qu'un vaincu.

Ce raisonnement fait par un Français averti de ce qu'est la France n'est pas spontané chez les Alliés : après tout, Napoléon a pris Vienne au moins deux fois, Moscou une fois, sans provoquer la chute de ces dynasties. Pourquoi perdre une capitale serait-il mortel pour Napoléon ? "Parce qu'on est en France, aurait pu dire Talleyrand."

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 11 Mai 2018 12:54 
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Pour mémoire, la capitale russe à l'époque n'est pas Moscou mais Saint-Pétersbourg ;)

Sinon oui très bel exposé, très clair et précis. Merci !

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 11 Mai 2018 17:46 
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Thucydide
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Pierma a écrit :
Napoléon ne se lance pas vers l'est parce qu'il est battu. Il va "se refaire" plus à l'est pour bénéficier d'un - faible - apport de troupes supplémentaires (Il me semble qu'il s'agit des garnisons de l'est, peut-être Metz ?) et surtout il veut continuer à représenter une menace mortelle sur les arrières des Autrichiens, qui en bonne logique militaire doivent anéantir cette menace avant de poursuivre.


Des troupes dans les places à l'est (rive ouest du Rhin), il y en a plusieurs, certaines assiégées, d'autres simplement bloquées voir juste placées sous surveillance.
Environ 35000 hommes dans les places sur la ligne dite "de Moselle" : Mayence (15000), Luxembourg (3000), Metz (10000), Sarlouis (2700), Thionville (1800), Longwy (2000)
Environ 18000 dans les places sur la ligne dite "des Vosges" : Huningue (1500), Neuf-Brisach (3000), Selestat (2000), Strasbourg (4000), Phalsbourg (3000) et Landau (3500)
Environ 24000 dans les places sur la ligne dite "du Jura" : Belfort (3000), Besançon (9000) et Auxonne (12000)

Mais cette puissance de 80 000 hommes est en trompe l'oeil. Un bon tiers est composé de gardes nationales, dont le seul rôle est de tenir les places. il ne s'agit pas de troupes capables de manœuvrer sur un champ de bataille. Le reste c'est en grande partie des conscrits non formés (à Besançon et Auxonne), des blessés, des hommes de dépôts ou même des étrangers. Les troupes réellement exploitables se réduisent 20-25 000 hommes disséminées un peu partout (principalement à Mayence, Metz, Luxembourg et Strasbourg). C'est peu, mais c'est suffisant pour presque doubler l'armée restante de Napoléon.

Le plan d'aller délivrer ces places assiégées date de l'ouverture de la campagne (25 janvier). Mais les différentes manœuvres l'ont empêché. Ce n'est qu'après l'échec contre Laon (9 mars) que l'idée refait surface. Napoléon marche sur Reims et y écrase le corps russe isolé de Saint-Priest le 15 mars. La marche vers les places de l'est est libre. Mais Napoléon change de plan. La rupture du Congrès de Châtillon et l'avancée de l'armée autrichienne sur Paris l'inquiète. Il décide donc à marcher sur le flan des autrichiens plutôt que de continuer à l'est.
C'est bien l'échec de cette alnoeuvre (défaite d'Arcis) qui pousse Napoléon à se lancer dans ce plan B désespéré. Cette fuite en avant vers l'est est tellement précipitée, qu'il en oublie de s'assurer de la sûreté de Marmont et Mortier qui seront défaits à Fère-Champenoise.
Napoléon arrive à Saint Dizier le 25 mars. Des émissaires l'ont précédé pour rejoindre clandestinement les garnisons assiégées et les exhorter à briser les blocus.

Le 26 mars, le Général Durutte avec 4000 hommes de troupe de ligne force la sortie du blocus de Metz et se dirige dans la foulée sur Thionville dont il fait également lever le blocus. Le lendemain il bat une division hessoise à Hetange et continue sa marche sur Luxembourg dont il chasse les troupes de blocus et rallie quelques troupes de ligne. Le 29 il est à Longwy, le 1er avril à Etain. Mais entre temps Napoléon a replié ses propres troupes pour regagner d'urgence Fontainebleau. Cette épopée aura permis au général Durutte de rallier en tout et pour tout 7 000 hommes de troupes de ligne.

Pierma a écrit :
comme je l'ai expliqué, c'est un billet de Talleyrand ("il est temps de vouloir ce que vous pouvez") qui les incite, après discussion entre les généraux et le Tsar, à foncer sur Paris en "zappant" Napoléon.

Outre ce billet, dont il existe plusieurs versions et dont plusieurs royalistes s'attribuent la paternité, c'est surtout les courriers interceptés par les coalisés qui vont être décisifs. Suite à la défaite d'Arcis, Napoléon marche sur Saint-Dizier. Mais sa manoeuvre découvre totalement sa ligne de communication et plusieurs courrier sont interceptés. deux vont particulièrement les intéresser.

Le premier est un courrier de Napoléon à l'Impératrice du 22 mars "... J'ai résolu de me porter sur la Marne pour éloigner l'ennemi de Paris et de me rapprocher de mes places..." Le plan de Napoléon étant connu, il était facile de deviner qu'on pouvait facilement le faire échouer en marchant sur Paris.

Le second courrier vient de Paris. Et pas de n'importe qui, du ministre de la police Duc de Rovigo. "les caisses publiques, les arsenaux et les magasins sont vides. On est entièrement à bout de ressources. La population est découragée et mécontente. Elle veut la paix à tout prix. Les ennemis du gouvernent impérial entretiennent et fomentent dans le peuple une agitation encore latente mais qu'il sera impossible à réprimer si l'Empereur ne parvient pas à éloigner les alliés de Paris, à les entraîner à sa suite loin de Paris". Un rapport sur les risques de coup d'état à Paris. Rien de moins. Un rapport d'espion n'aurait pas fait mieux.

D'un coté Napoléon qui veut éloigner les coalisés de Paris pour se renforcer en se rapprochant de ses palces fortes et de l'autre un ministre qui veut éloigner les coalisés de Paris pour éviter un coup d'état, voilà deux bonnes raisons de marcher sur Paris. En tout cas, c'est plus sérieux qu'un billet mal écrit, chiffonné, non signé, venant soit disant de Talleyrand et apporté par un individu peu recommandable (le comte Vitrolles).


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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 11 Mai 2018 19:45 
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CEN_EdG a écrit :
Pour mémoire, la capitale russe à l'époque n'est pas Moscou mais Saint-Pétersbourg ;)

oui, je sais bien. Je me suis même déjà demandé pourquoi Napoléon n'avait pas marché sur Saint-Petersbourg, d'abord. (il y songera à Moscou, mais il n'en aura plus les moyens.)

Mais peut-être devrais regarder la carte ? :wink:

McDonald a écrit :
En tout cas, c'est plus sérieux qu'un billet mal écrit, chiffonné, non signé, venant soit disant de Talleyrand et apporté par un individu peu recommandable (le comte Vitrolles).

D'abord, merci pour votre complément, très précis et instructif.

Je me suis effectivement souvent demandé comment Talleyrand, qui n'était pas homme à finir fusillé dans les fossés de Vincennes pour trahison - mais qui trahissait à plein - avait communiqué avec les Alliés. La campagne français entre Paris et les Alliés est à ce moment là un désordre où on trouve de tout, entre les Cosaques ou les Ulhans en vadrouille, les conscrits français qui tentent de rejoindre la "Grande" Armée, les déserteurs français. Envoyer un courrier à l'aventure est risqué, vu le contenu : s'il tombe entre des mains françaises - et patriotes - l'expéditeur risque gros.

Je pense que vous avez répondu. Mais pourquoi ce choix de Talleyrand, si vous dites que Vitrolles est "peu recommandable ?

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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 11 Mai 2018 23:05 
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Pierma a écrit :
Je me suis effectivement souvent demandé comment Talleyrand, qui n'était pas homme à finir fusillé dans les fossés de Vincennes pour trahison - mais qui trahissait à plein - avait communiqué avec les Alliés. La campagne français entre Paris et les Alliés est à ce moment là un désordre où on trouve de tout, entre les Cosaques ou les Ulhans en vadrouille, les conscrits français qui tentent de rejoindre la "Grande" Armée, les déserteurs français. Envoyer un courrier à l'aventure est risqué, vu le contenu : s'il tombe entre des mains françaises - et patriotes - l'expéditeur risque gros.

Je pense que vous avez répondu. Mais pourquoi ce choix de Talleyrand, si vous dites que Vitrolles est "peu recommandable ?


Sur le rôle de talleyrand en 1814, je partage assez l'opinion de De Vaulabelle dans son Histoire des 2 restaurations (1860)
    M. de Talleyrand a joué le principal rôle dans les événements d'avril 1814. Son influence, sans être décisive, fut prépondérante. De là, la diversité et la passion des jugements portés sur ses actes de cette époque. Les partisans du régime politique introduit par la Restauration ont glorifié à cette occasion le génie de ce personnage; les partisans de l'Empire et les amis de l'Empereur ont accusé sa perfidie et sa trahison. L'éloge et le blâme sont également excessifs. M. de Talleyrand ne fit pas la situation; il la vit venir, se mit en mesure de ne pas être emporté par elle, et se laissa ensuite aller au courant des événements. On a dit de sa politique que c'était « une manœuvre selon le vent. » Le mot est juste. Lui-même, dans son testament, en parlant de sa conduite envers Napoléon, a dit «qu'il ne l'avait point trahi; que, s'il l'avait abandonné, c'était qu'il avait reconnu qu'il ne pouvait plus confondre, comme il l'avait fait jusqu'alors, la France et l'Empereur dans la même affection; que ce ne fut pas sans un vif sentiment de douleur, car il lui devait presque toute sa fortune; qu'au reste il n'avait abandonné aucun gouvernement avant que ce gouvernement se fût abandonné lui-même. » Cet aveu, fait en face de la mort, ne justifie assurément pas le rôle du prince de Bénévent; il l'explique. L'étude attentive des faits, en 1814, prouve, en effet, que M. de Talleyrand, à cette époque, fut moins coupable envers l'Empereur qu'envers la France il a trahi la patrie plus que l'Empire, et sa trahison, comme on le verra, n'est nullement dans les faits où l'a placée longtemps le préjugé public.


Sur le rôle du comte de Viotrolles vous trouverez le passage suivant dans le même ouvrage :
    Ancien soldat de l'armée de Condé […] M. de Vitrolles était […] lié, depuis longues années, avec M. de Dalberg. […] Dans les premiers jours de février, les feuilles anglaises annoncèrent le départ du comte d'Artois pour le continent. A deux ou trois semaines de là, le bruit se répandit dans quelques salons que le prince était arrivé en Suisse. M. de Vitrolles conçut aussitôt le projet d'aller le rejoindre il le dit à M. de Dalberg.
    « II faudra passer par Châtillon ! s'écria le duc, qui, dans l'ignorance où il était, ainsi que M. de Talleyrand, de la situation et des faits, croyait que les souverains, absorbés dans le commandement de leurs armées, avaient abandonné aux plénipotentiaires de Châtillon la décision suprême de la paix ou de la guerre.
    - Vous sauriez ce que fait le congrès, ajouta-t-il la marche de ses travaux doit importer au comte d'Artois; vous la lui feriez connaître, et vous pourriez en même temps nous en instruire.
    - Mais qui m'adresser? répondit M. de Vitrolles; je ne suis connu personnellement d'aucun plénipotentiaire.
    - Peut-être M. de Talleyrand consentira-t-il à écrire quelques lignes. Dans tous les cas, je vous donnerai quelques mots de reconnaissance pour MM. de Nesselrode et de Stadion, tous deux mes anciens et intimes amis. »
    M. de Vitrolles eut promptement terminé ses préparatifs. Mais, lorsqu'au moment de monter en voiture il demanda si le prince de Bénévent avait préparé quelques lignes, M. de Dalberg lui apprit qu'il n'avait rien voulu donner. Quant au dernier, il tint sa promesse il traça sur le portefeuille du hardi voyageur, pour M. de Stadion, les noms de deux jeunes dames de Vienne, que le plénipotentiaire autrichien et lui avaient connues à la même époque; pour M. de Nesselrode, cette recommandation laconique « Ayez confiance ». Ces noms et ces mots, écrits en encre sympathique, furent les seules lettres de créance de M. de Vitrolles, qui, parti de Paris le 6 mars, arriva le surlendemain, 8, à Châtillon après de longs détours et force incidents de route.
    Les noms des deux Viennoises, prononcés par lui, furent une sorte de talisman qui lui valut, de la part du plénipotentiaire autrichien, l'accueil le plus cordial et le plus empressé. Il lui dit le motif de sa venue. « Vous ne saurez rien ici, lui répondit M. de Stadion le congrès ne fait rien et ne peut rien décider; c'est au quartier général qu'il vous faut aller. » M. de Vitrolles partit pour Troyes, et trouva, dans MM. de Nesslrode et de Metternich, des auditeurs non moins bienveillants, mais bien plus avides encore de nouvelles. Ces ministres ignoraient l'état des choses à Paris aussi complétement que MM. de Talleyrand et de Dalberg ignoraient la position et les projets des Alliés. Aux nombreuses questions des deux ministres sur la situation, politique et morale de la capitale de l'Empire et des provinces où la guerre n'avait pas encore pénétré, M. de Vitrolles, qui ne savait que la pensée du monde où il vivait, répondit que la France, épuisée de sacrifices, lasse de la guerre, aspirait au renversement de Napoléon et à l'établissement d'un gouvernement pacifique.
    «- Cependant partout on nous repousse, répondirent les ministres partout on nous traite en ennemis.
    - C'est que vous vous présentez en ennemis. Les souverains auraient dû faire de la guerre actuelle une question française. S'ils avaient présenté à la France le drapeau blanc et prononcé le nom des Bourbons, Napoléon serait aujourd'hui renversé et la paix signée. »
    Plusieurs conférences eurent lieu; la discussion ne sortit pas de ce cercle. M. de Vitrolles était arrivé en simple curieux; ces entretiens avaient grandi son rôle. Le temps pourtant s'écoulait; les ministres de la coalition discutaient sans rien décider. M. de Vitrolles résolut d'entraîner le chef même des coalisés, qui venait d'arriver à Troyes, battant une seconde fois en retraite depuis Provins, avec l'armée de Schwartzenberg. Il sollicita une audience d'Alexandre. Ce souverain, quelques jours auparavant, avait opposé les refus les plus opiniâtres, les plus désobligeants, à des demandes de même nature, faites, au nom du comte d'Artois, par MM. François d'Escars et Jules de Polignac, arrivés de Nancy. Repousser M. de Vitrolles était plus difficile; il était appuyé dans sa démarche par les deux principaux ministres de la coalition; l'empereur consentit à l'écouter. Dans cette entrevue, qui eut lieu le 17 mars, M. de Vitrolles aborda résolument la question du rétablissement des Bourbons. Alexandre témoigna d'abord la répugnance la plus extrême pour ces princes et pour leur cause. « Ils sont oubliés en France, dit-il; personne n'y songe, aucune voix ne les appelle. Leur retour est une éventualité irréalisable. » Tout autre que M. de Vitrolles se serait tenu pour battu après une telle déclaration; mais, loin de céder, il insista avec tant de chaleur sur l'opportunité du rappel des anciens princes, dont le rétablissement, disait-il, importait au repos de l'Europe autant qu'à l'intérêt de la France; la conviction qui l'inspirait était si forte, qu'il finit par ébranler Alexandre. S'il ne gagna pas immédiatement le Tzar à la cause des Bourbons, il réussit du moins à le détacher du nombre de leurs adversaires. C'était déjà un succès; il devait en obtenir un autre plus important. « Votre Majesté ne connaît de la France que quelques départements, ajouta M. de Vitrolles or ce n'est pas dans les provinces que les partisans des Bourbons peuvent donner la mesure de leurs forces; c'est à Paris, centre de l'opinion royaliste, foyer de toutes les résistances au gouvernement de Napoléon. Le jour où les troupes alliées paraîtront sous les murs de la capitale, les nombreux royalistes qu'elle renferme ne craindront pas de se montrer, et le mouvement contre Napoléon éclatera, général, irrésistible.
    –En êtes-vous bien sûr ? - J'en réponds sur ma tête. - Mais ce mouvement, qui le dirigera ?»
    Entraîné par sa situation même à s'exagérer la signification réelle de l'adoption du rapport de la commission des Cinq et de l'opposition persistante des quatre ou cinq Sénateurs qui avaient voté contre l'établissement de l'Empire, M. de VItrolles n'hésita pas à promettre le concours de la majorité du Corps législatif et d'une partie du Sénat. Parmi les hauts fonctionnaires de l'Empire décidés à se prononcer dans le même sens, il cita, à tout hasard, les noms de MM. de Talleyrand, de Dalberg, de l'abbé de Pradt et du baron Louis. « Je crois, comme vous, dit le Tzar après quelques instants de silence, que c'est à Paris seulement que la question entre Napoléon et nous doit se décider. Je l'ai toujours pensé, je l'ai dit cent fois ! Je suis las, d'ailleurs, de cette lutte sans résultats où nous n'avançons que pour battre en retraite; je veux jouer le tout. Monsieur dé Vitrolles, ajouta-t-11 en élevant la voix, mon parti est pris. Mes alliés et moi, jusqu'ici, nous avons agi isolément nous allons réunir toutes nos forces, et, coûte que coûte, nous arriverons sous Paris! » Cet entretien dura trois heures. Le lendemain, 18 la concentration de toutes les troupes alliées dans les plaines de Chalons était décidée.


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 Sujet du message : Re: La campagne de 1814
Message Publié : 12 Mai 2018 13:03 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Là je ne comprends plus.

Merci pour ces deux longs extraits, mais l'aventure et la démarche du Comte de Vitrolles, tels que racontés ici, n'ont rien de ceux d'un de ces mythomanes faisandés qui fleurissent en pareille époque comme l'écume sur la confiture : sa démarche est cohérente, et l'auteur la décrit comme décisive.

Or vous parliez d'un individu louche, en somme. Qu'en pensez-vous vous même ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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