Je me suis permis de répliquer à la réfutation en règle du témoignage de Mme de Rambaud par un spécialiste qui préfère conserver l'anonymat.
Voici, point par point, la réplique à la réfutation de son témoignage du 15/12/1834 qui a été publié dans l’ « Abrégé de l’histoire des Infortunes du Dauphin »
Spécialiste anonyme a écrit :
« Dans le cas où je viendrais à mourir avant la reconnaissance du Prince, fils de Louis XVI et de Marie Antoinette, je crois devoir affirmer ici par serment, devant Dieu et devant les hommes, que j’ai retrouvé, le 17 août 1833, Monseigneur, Duc de Normandie, auquel j’eus l’honneur d’être attachée depuis le jour de sa naissance jusqu’au 10 août 1792 ; et comme il «était de mon devoir d’en donner connaissance à Madame la Duchesse d’Angoulême, je lui écrivis dans le courant de la même année. Je joins la copie de ma lettre.
Les remarques que j’avais faites dans son enfance sur sa personne ne pouvaient me laisser aucun doute sur son identité partout où je l’eusse retrouvé.
Le Prince avait dans son enfance le col court et ridé d’une manière extraordinaire.
1ere inexactitude : J’ai beau regarder divers portraits du Duc de Normandie devenu le Dauphin par mort de son frère, je n’y vois jamais un cou court et ridé. Peut-être d’autres l’ont ils constaté .Qu’ils me disent le nom du peintre ayant exécuté le tableau ou la gravure où l’on voit ces caractéristiques.
C'est assez étrange de formuler pareille demande à une époque où la photographie n'existait pas et où les portraits étaient plutôt "flattés". De plus, il faudrait quand même comparer au père: or, Louis XVI présentait la caractéristique d'un cou fort. Au point que la lunette de la guillotine se révéla -détail affreux- trop étroite pour le contenir. Ce contre-argument ne tient pas !
Citer :
"J’avais toujours dit que si je le retrouvais ce serait un indice irrécusable pour moi. D’après son embonpoint, son col ayant pris une forte dimension, est resté tel qu’il était, aussi flexible."
2ème inexactitude De plus il est incroyable qu’un cou court ayant pris de l’embonpoint soit très flexible car plus un objet est long plus il est souple et élastique et plus il est court moins il a ces caractéristiques. Naundorff ferait l’exception à ces règles fondamentales de physique. Il est aussi flexible avec l’embonpoint en plus à 48 ans qu’à 7 ans. Essayer donc de prendre 2 bâtons de même longueur , du même arbre mais l’un de diamètre plus élevé que l’autre .Et essayer de les plier et vous verrez que c’est celui avec le diamètre le plus petit qui est le plus flexible. Ce que dit Madame de Rambaud est de la fiction."
=> Ce point n'est pas déterminant, ni dans un sens, ni dans l'autre.
Citer :
"Sa tête était forte, son front large et découvert, ses yeux bleus, ses sourcils arqués, ses cheveux d’un blond cendré, bouclant naturellement. Il avait la même bouche que la Reine, et portait une petite fossette au menton. Sa poitrine était élevée ; j’y ai reconnu plusieurs signes alors très peu saillants, et particulièrement au sein droit. La taille d’alors était très cambrée et sa démarche remarquable.
C’est enfin identiquement le même personnage que j’ai revu, à l’âge près."
3ème inexactitude Alors là elle dépasse toutes les bornes du croyable. J’ai beau regarder mes photos de jeunesse et celles de 50 ans , elles sont différentes et cependant les personnes qui me connaissent me donnent même à 59 ans l’âge de 45 ans. Mon visage a changé. Parmi toutes les personnes que je connais j’ai fait le test de photos à 10 ans et à 50 ans et je ne reconnais pas les personnes avec une telle différence d’âge.. Même seulement avec 3 ans de différence Jules Favre avocat des naundorffistes dit dans sa plaidoirie page 200 au sujet de l’enfant mort au Temple : « Ah ! Messieurs, je parle devant des pères de famille !… Est-ce que l’enfant ne se transforme pas jour par jour sous nos yeux ? Est-ce que l’enfant du jour est l’enfant de la veille ? Est-ce qu’on ne le voit pas se développer comme une fleur dont on a peine à suivre la rapide éclosion, qu’on ne reconnaît plus si on la perd de vue pendant quelque temps ? ..Et c’est cet enfant… qu’on va reconnaître après un intervalle de trois ans C’est là une hypothèse inadmissible »
A plus forte raison il y avait 39 ans et non 3 ans que Madame de Rambaud n’avait pas vu son cher Dauphin."
La démonstration ne vaut guère mieux. Tout ceci varie avec les individus. Je n'avais pas vu un condisciple du primaire depuis 40 ans. J'aurais été incapable de le reconnaître tellement il avait changé... Mais, lui: il m'a reconnu ! Il est certain que j'avais moins changé que lui...
Enfin, Mme de Rambaud peut s'appuyer davantage sur la physionomie de son père le roi et de sa mère la reine, dont elle avait un souvenir précis: il lui était alors facile de faire le rapprochement avec les augustes parents de Naundorf.
Citer :
"Le prince fut inoculé au château de St.-Cloud, à l’âge de deux ans et quatre mois,"
4ème inexactitude En réalité le Dauphin avait 3 ans, un mois et 18 jours. et non deux ans quatre mois. Pour avoir spécifié le nombre de mois en plus des années c’est qu’elle en était sure. Sinon elle aurait dit tant d’années environ . Le nombre d’années est faux également.
Quelle légèreté dans ce témoignage surtout quand on fait référence à Dieu dans le début du témoignage et que l’on sait que ce témoignage peut servir en justice! Ce n’est pas sérieux.
Mme de Rambaud a pu se fier entièrement à sa mémoire et se tromper. C'est fâcheux, mais pas déterminant. On ne peut exclure une erreur de transcription dans le témoignage.
Citer :
"En présence de la Reine par le docteur Jouberthou inoculateur des enfants de France, et de sa faculté les docteurs Brunier et Loustonneau. L’inoculation eut lieu pendant son sommeil, entre dix et onze heures du soir."
5ème inexactitude Les bulletins des médecins et les journaux donnent à 9h30 et non entre 10 et 11 heures du soir
Franchement, à une demi-heure près, c'est pêché véniel ! D'ailleurs, la consultation a pu commencer à 9 h 30 et n'être effective qu'après 10 heures. Ceci prouve que Mme de Rambaud s'en remet à ses souvenirs, sans chercher à les faire coïncider à toutes forces avec les pièces officielles. C'est plutôt un gage de sincérité de sa part !
Citer :
"pour prévenir une irritation qui aurait pu donner à l’enfant des convulsions, . ce qu’on craignait toujours."
6ème inexactitude ces derniers mots et cette phrase sous entendent qu’il n’a pas eu de convulsion. Or ceci est faux également car nous lisons dans l’histoire de Marie Antoinette de MM de Goncourt 2ème édition 1860 dans une lettre du 24/7/1789 : « depuis, il en a eu deux(convulsions), une dans l’hiver de 87 ou 88, et l’autre à son inoculation, mais cette dernière a été petite. »
Là, franchement, le critique sous-entend tout seul. L'objection n'est pas tenable et éclate de mauvaise foi !
Citer :
"Témoin de cette inoculation, j’affirme aujourd’hui que ce sont les mêmes marques que j’ai retrouvées, auxquelles on donna la forme d’un croissant(ou d’un triangle suivant certains livres)."
7ème inexactitude D’après les bulletins des médecins et les journaux de l’époque le Duc de Normandie a été inoculé suivant la méthode des piqûres et non par la méthode des incisions appelée aussi du croissant (qui ont été expliquées dans un message précédent) D’ailleurs depuis 1774 la formule de l’inoculateur Jauberthou employé dans les bulletins de l’inoculation des autres membres de la famille royale est toujours la même en utilisant ce terme de piqûres et non de croissant. C’est le corps de Naundorff qui avait une inoculation au bras gauche en forme de croissant d’après le constat sur son cadavre.
Triangle ou croissant, la chose est difficile à démêler. De plus, il paraît bien audacieux de mettre en parallèle la description des cicactrices et celle de la méthode employée. Quand Mme de Rambaud parle de croissant, elle n'évoque pas la méthode des incisions (appelée aussi méthode du croissant), mais bel et bien l'aspect des cicatrices qui peut avoir donné une impression de croissant. L'objection n'est donc pas pertinente et traduit une volonté de confusion dans les termes de la part de notre critique.
Citer :
"Enfin, j’avais conservé comme une chose d’un grand prix pour moi, un habit bleu que le Prince n’avait porté qu’une fois. Je le lui présentai en lui disant, pour voir s’il se tromperait, qu’il l’avait porté à Paris. Non, Madame, je ne l’ai porté qu’à Versailles, à telle époque."
8ème inexactitude:
La moitié de ce petit habit bleu coupé en longueur (l’autre moitié ayant été donnée par Naundorff à la Duchesse d’Angoulême) a été vendue à Drouot à Paris le 21/5/2003 à la vente Bancel par Mtre Piasa sous le N° 208 de la vente pour 5800 Euros. J’ai pu voir ce petit habit moi même parce que j’ai assisté à cette vente et je puis vous assurer que cet habit n’a pu être porté que par un enfant de plus de 4 ans. Or la famille royale est arrivée aux Tuileries à Paris le 6/10/1789. Le Dauphin avait 4 ans et 6 mois. De plus nous avons la lettre de Monsieur Geoffroy (naundorffiste) à Jules Favre du 2/6/1851 relaté par Adolphe Lanne (naundorffiste) dans son livre « Louis XVII et le secret de la révolution » publié vers 1900 à la page 556 « Ce fut donc le 17 août , à huit heures du matin, que je me présentai chez Madame de Rambaud, qui habitait alors le quartier Bonne-Nouvelle. Très surprise à la lecture du billet de Mme de St-Hilaire, elle se remit bientôt et écouta, avec attention, le court exposé que j’eus l’honneur de lui faire, « Eh bien ! Monsieur, nous allons prendre une voiture…mais je pense à une chose : j’ai quelque part un petit habit que le prince a porté à cinq ou six ans » Mme de Rambaud le retrouva…. »
D’ailleurs cette affaire de Geofffroy le petit habit bleu porté à 5 ou 6 ans est relaté aussi dans le livre de Guy de Rambaud page 167 aux 2 premières lignes et plus bas Naundorff dit porté à Versailles mais cette contradiction n’a sauté aux yeux de personne jusqu’ici et c’est en préparant mon livre que je m’en suis aperçu. Oui dans mon livre vous aurez de l’inédit.
Donc quand le Dauphin avait 5 ou 6 ans , il était aux Tuileries à Paris et non à Versailles. Donc les paroles de Madame de Rambaud dans son témoignage à ce sujet sont contrecarrées par un autre témoignage et Naundorff est un imposteur.
Cette objection est plus sérieuse en apparence. Mais en apparence, seulement. D'après les propres termes de Mme de Rambaud, le dauphin aurait eu 5 ou 6 ans quand il portait cet habit. Elle va poser la question à Naundorf en croyant le piéger. Peut-être songe-t-elle à une circonstance particulière aux Tuileries qu'elle seule et le vrai dauphin sont censés connaître. Mais Naundorf ne lui répond pas dans le sens attendu, ni dans le bon sens, ni dans le mauvais sens: il affirme tout simplement qu'il a porté ce costume à Versailles, et non pas aux Tuileries. Le test de Mme de Rambaud n'a pas fonctionné, parce qu'elle se trompait. La réponse est si limpide et si claire qu'elle tombe à genoux aux pieds du prétendant ! Peut-on croire qu'elle aurait poussé la comédie à ce point si elle avait simulé ? La révélation de Naundorf l'a frappé au coeur comme une gifle en plein visage: elle a réalisé tout simplement son erreur !
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8 inexactitudes dans un témoignage de première main cela n’est pas sérieux !
On vient de voir qu'il n'en est rien...
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Il ne reste presque plus rien de positif du témoignage de Madame de Rambaud. Elle n’a débité que des inexactitudes et sa reconnaissance hâtive, légère et superficielle doit être considérée comme nulle et non avenue. La JUSTICE NE POURRAIT RETENIR LE TEMOIGNAGE DE MADAME DE RAMBAUD COMME DECISIF DE SA RECONNAISSANCE DE LOUIS 17 EN NAUNDORFF.(c’est la réponse que m’a fait un ami avocat et historien. Par le témoignage de Madame de Rambaud et de Goeffroy, Naundorff est jugé. C’est un témoignage fait à coup de louche mais sans la précision requise pour une affaire de cette très haute importance. Dans celle-ci il nous faut du précis et non de l’à peu près. Et le pire de tout c’est que les de Saint Hilaire et tout une chaîne de personnes vont la suivre dans son erreur comme une boule de neige grossit ( bien que certains témoignages soient véridiques mais cela je ne peux les donner avant la sortie de mon livre « le secret de Naundorff qui se disait Louis17 » car ils dépendent de l’origine de Naundorff) provoquant un mélange de vrai et de faux qui ne peut être décelé que si on connaît son origine. Ce témoignage a d’ailleurs été éliminé par la Duchesse d’Angoulême et ne serait pas retenu par un tribunal comme preuve irréfutable que Naundorff est Louis 17. D’ailleurs sur ce forum un jour Charles a reconnu qu’il n’avait pas de preuve irréfutable que Naundorff était Louis 17
Si je me trompe merci de me signaler le point où j’ai fait une erreur.
Selon moi, il y a huit erreurs ! De plus, l'éminent détracteur nous assure qu'il connaît l'identité de Naundorf. Fort bien: s'il est capable de nous donner et de nous prouver sa véritable identité, nous nous inclinerons. Mais cela nous rappelle trop la position de Mme de La Chapelle pour que nous puissions accepter cette argumentation: "Naundorf n'est pas Louis XVII, car je connais sa véritable identité, mais je ne peux rien dire pour l'instant" !
Désolé, Madame, Monsieur, mais si vous ne pouvez rien dire, il vaut mieux se taire et ne prendre la parole qu'à bon escient, en espérant que vous soyez d'accord tous les deux sur la "véritable identité" de Naundorf !