Autant qu'il m'en souvienne, il était modérateur et tenait bien ses sujets. Dire du contraire -même en argumentant- était assez périlleux car il énonçait ses vues sans que ceci puisse donner à appel.
J'ai remarqué qu'en faisant du même ceci donne une certaine aisance. Il ne fait pas bon douter ou avancer prudemment sur un forum. C'est dommage.
Le problème est que si vous changez d'avis ou avancez un doute, la sanction tombe :
"alors, ce sera quoi la fois prochaine ?". J'ai été arrêtée net ainsi concernant un sujet sur NB (smileys à l'appui). J'ai reproduit la phrase face à certains et j'ai remarqué qu'à chaque fois elle déstabilise. C'est aisé à faire et je ne m'en priverai pas avec un intervenant sans argumentaire mais ceci peut être mal perçu en moment de doute. Je n'ai donc plus douté quant au personnage (enfin si pour être honnête
et je me questionne encore) mais bon, j'ai compris qu'il fallait mettre mes doutes au placard et avancer de manière tranchée, ce qui n'est pas moi mais qui donne une assise de crédibilité. Nul état d'âme, il faut être une machine à citations ou à C/C. Dégainer le bon argument au bon moment. C'est ainsi. Sinon vous avez droit au fameux
etc.
Le plus intéressant est non pas d'étaler le nombre de livres lus sur la question mais parfois d'avoir l'opinion d'une personne, son ressenti, le côté humain mais ceci vous range dans "l'ignorance de la méthodologie d'un historien" ou "Monsieur ou Madame Tout le monde". C'est dire l'opinion que d'aucun ont du voisin... C'est comme un rôle, on est condamné à toujours jouer du même. Je l'ai évoqué sur le sujet concernant Voltaire, très admiratif de Louis XIV. Argument ? C'était formidable puisque on vivait toujours avec les mêmes structures au XVIIIè, ce qui n'empêche Voltaire d'abonder le rang des Lumières. Pourtant d'un texte à l'autre et avec le secours d'un profilage de base on peut cerner l'homme. Comment parer un tel argument ? En disant que c'est justement pour ceci que nous allons dans le mur ? C'est HS. En disant que c'est bien "français" ce style d'argument ? On vous dégaine les gloires passées. Nous sommes donc condamnés à ne pas évoluer. Du moins à ne pas le montrer. C'est très méditerranéen et puis les plus grands l'ont fait, pourquoi se gêner ?
Une autre chose difficile est de parler, sur un sujet, uniquement de l'histoire "française" sans évoquer ce qui se passe à côté. Pourquoi ? Parce-que parfois à côté, ceci fonctionne mieux et certains esprits ne peuvent l'entendre. Surtout si "à côté", c'est l'ennemi séculaire ou que sais-je.
Savoir se remettre en cause et avoir une "marotte" sont deux choses différentes. Nous avons tous nos marottes et c'est normal, c'est sécurisant ; aussi en nous remettant en cause nous introduisons le fait d'avoir des marottes, maintenant sont-elles bonnes ou mauvaises ? Qui peut s'en montrer juge à compter du moment où les "marottes" sont bien argumentées. Là est le problème.
Je prends NB. J'aimerais pouvoir donner mon opinion sur l'homme mais "ce n'est pas historique". J'aimerais soudain pouvoir amener des arguments à décharge, c'est aisé il suffit d'insinuer un doute aux arguments à charge. Cependant lorsque je lis des posts récurrents concernant le personnage, posts qui laissent transpirer la vénération totale doublée d'une certaine malhonnêteté ou alors d'une mauvaise foi crasse, c'est humain : je n'ai qu'une envie continuer ce qui devient une charge sans échappatoire aucun. Ce n'est plus le sujet -mort depuis belle lurette- mais le blocage de certains qui entraîne bien humainement le rejet en face.
Alors quand en plus la personne historique évoquée n'a pas été toujours très claire dans ses opinions, ceci devient du gâteau. C'est dommage car il y a loin de la pensée à la plume. Entre les deux, justement il y a les livres d'historiens patentés. Nous demande-t-on plus ? Non, au nom d'écrits pris et repris par ceux mêmes qui sont nos modèles, puisqu'ils sont historiens...
C'est le coup du serpent qui se mort la queue. Je n'ai pas instauré les règles mais une fois pigées, c'est tellement plus facile. Mon esprit critique, je me le garde puisque des esprits devant lesquels il est bon de se monter accordés prévalent. "X" a dit et c'est très bien, je garde dans ma manche et je saurai le ressortir à temps, vous pouvez décliner. Comme à ce jeu, nulle intelligence mais les mémoires les plus aigües ou les bibliothèques les mieux abondées, je trouve ceci désolant mais "payant" devant la meute car "la loi du plus fort etc." alors lorsqu'en plus vous avez les arguments, c'est tellement facile...
C. a utilisé aussi ce style, ne nous faisons pas aveugles. En jouant même parfois des deux casquettes qui étaient les siennes. Mais voilà, une fois la méthode comprise, on sait contrer ensuite ; tout est dans l'art des mots à qui l'on peut faire dire tout et de son contraire.
Ce qui fait avancer avec P/H, c'est la récurrence de métronome de certains. Personne n'apprécie être mis au banc donc on fonctionne comme la majorité et voilà. Lorsqu'il est de bon ton de tirer sur une ambulance quelconque comme d'évoquer des sujets au relent d'écurie, c'est sans moi et pourtant ceci tient lieu d'arguments ce qui donne une appréciation des limites. En face. Là encore, on saura en jouer le moment venu, l'interlocuteur est jaugé à l'aulne de nos valeurs.
La "nouveauté". Il en est qui tienne de la réinterprétation ahurissante de certains faits, alors oui, c'est nouveau dans le style et la forme mais pour le fond...
Je ne trouve pas qu'il y ait pléthore de nouveautés. Pourquoi se donner du mal alors que certains faits peuvent être déclinés à l'infini et sont le fond de commerce des historiens. En ceci -puisqu'ils sont la grande et seule référence- il faudrait parfois se demander comment fait "X" pour sortir un nouveau livre, dans le sillon des précédents, livre montré comme une "nouveauté" et qui n'a de nouveau que le titre. Tant que nous saurons acquiescer (et acheter pour abonder un peu plus notre "marotte"), nous n'avancerons pas. C'est sans doute aussi pour ceci que certaines périodes de l'histoire sont sclérosées. Il faut savoir peut être y mettre un point et voilà. Quant à celles qui laissent dans le doute, quoi faire ? Et bien attendre le "truc" sur lequel on va se reposer et annoncer que voilà : "c'est compris, fini, assuré". Il sera donc temps à coup de bouquins de s'étriper sur le sujet, superlatifs à l'appui. Il est de l'histoire comme des langues mortes, c'est bien, on découvre et une fois les déclinaisons ingérées, on continue de décliner... C'est humain, c'est dommage, c'est ainsi. Nulle passion donc, rien que le mot fait grincer la "méthodologie"... La passion, on se la garde : ceci tient d'une forme de pensée bien loin de l'Histoire qui demande à être cartésien. Et si les cartésiens pouvaient être touchés par la "passion" (au vu de la définition donnée) ceci se saurait.
Je crois que le cerveau est de l'un ou de l'autre mais là encore, j'espère, qui sait ?