Soit, vous avez raison mais convenez que l'élégance du style est, aujourd'hui, rarement au rendez-vous des ouvrages d'Histoire. Le choix se résume souvent entre le jargon universitaire et la platitude des vulgarisateurs.

Désolé de n'apporter aucune contribution bibliographique supplémentaire, je n'ai que mes propres rencontres avec les femmes des campagnes au XVIIIe siècle en référence.
Ce sont généralement de solides fermières, très ancrées dans le cadre familial. La société d'Ancien Régime vit dans un environnement violent (maladies, drames familiaux, mauvaises récoltes, peur du lendemain). Les femmes sont souvent les premières à éprouver cette rigueur. Près d'une sur deux si ce n'est davantage meurt avant 45 ans (sans parler de la mortalité infantile), surtout à cause des grossesses ou des accouchements. L'âge au mariage augmente tout au long du XVIIIe siècle (de 18-20 ans à 20-22 ans). Malgré des moyens de protection ou de contraception sommaires, les grossesses sont quasiment annuelles. Elles doivent absolument être dissimulées en dehors du mariage. Une femme peut facilement perdre plusieurs nourrissons dans sa vie. Les veuves, relativement nombreuses, trouvent assez souvent à se remarier si elles n'ont pas plus de 40 ans. Je crois que c'est une moyenne assez représentative de la France rurale, assez proche de ce que peuvent dire les ouvrages que vous avez cités. Il existe bien entendu une immense variété de cas.
A noter que les veuves chef de foyer ont leur place dans la communauté rurale d'Ancien Régime. Ce n'est pas si surprenant que ça d'en voir certaines voter et s'exprimer en 1789. Elles l'ont toujours fait. Certaines forment même un bataillon de volontaires en 1792 ! Les femmes de 1789 n'avaient certes pas le droit de vote, mais je ne crois pas qu'elles aient tant que ça à rougir de leurs homologues contemporaines en matière de participation politique.

Une référence à une situation hors de nos frontières, mais que j'ai lue avec beaucoup d'intérêt :
Elisabeth Ravoux-Rallo, La femme au temps de Casanova, Editions Stock / Laurence Pernoud. 1984, 272 p.

Des aspects très variés y sont abordés. La condition des femmes de divers couches sociales (noblesse, bourgeoisie, petit peuple, etc.), l'éducation des filles, le mariage, le regard des hommes sur les femmes, les "femmes savantes", les artistes, etc.

En furetant sur quelques sites internet de vente de livres neufs ou d'occasion, je viens de voir qu'il n'est pas impossible à trouver de nos jours. Pour ma part, j'ai acheté mon exemplaire il y a deux ou trois ans, chez un bouquiniste.