Au gré de mes recherches et lectures, je tombe, parfois, au milieu de flots de gentillesses et de banalités, sur des petites perles de méchanceté.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ce petit portrait de Mme Du Châtelet (la divine Emilie de Voltaire) par Mme du Deffand qui est un fielleux modèle du genre...

"Représentez-vous une femme grande et sèche, sans cul, sans hanche, la poitrine étroite, deux petits tétons arrivant de fort loin, de gros bras, de grosses jambes, des pieds énormes, une très-petite tête, le visage aigu, le nez pointu, deux petits yeux vert-de-mer, le teint noir, rouge, échauffé, la bouche plate, les dents clair-semées et extrêmement gâtées."

Bon sang quelle description!!!!!

Oui! Et un peu cruelle si l'on en juge les portraits... Elle n'était pas si affreuse tout de même ;)

Oui c'est sur qu'ils n'y allaient pas de main morte sur les descriptions de personnes fort peu élogieuses! Le Marquis de Sade ou même son père, étaient réputés aussi ne pas faire de cadeaux quand il s'agissait de décrire une personne qu'ils trouvaient fort laide!On lit dans leur ouvrage de sympathiques descriptions également

J'adore les "petits tétons arrivant de fort loin" !

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rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

En ce siècle l'apparence était primordiale, ce qui amenait à beaucoup de jugement extérieurs de ce type...
D'ailleurs Marie-Antoinette elle même aimait beaucoup la moquerie étant jeune

Oui! Sauf que le cruel portrait se continue avec l'énumération des "qualités" intellectuelles d'Emilie...


"Née sans talent, sans mémoire, sans imagination, elle s'est faite géomètre pour paraître au-dessus des autres femmes, ne doutant pas que la singularité ne donne la supériorité. [...] Certain ouvrage donné au public sous son nom et revendiqué par un cuistre a semé quelques soupçons; on est venu à dire qu'elle étudiait la géométrie pour parvenir à entendre son livre. Sa science est un problème difficile à résoudre. Elle n'en parle que comme Scagnarelle parlait latin, devant ceux qui ne le savait pas."

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Mais que lui avait donc fait cette femme pour qu'elle se lâche à ce point?

Jalousie! Emilie du Châtelet, on le sait, était adulée par Voltaire (jusqu'à la triste affaire St-Lambert en tout cas), et Mme du Deffand ne supportait guère qu'on lui préfére une autre femme!

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Ah... grand esprit, notre ami Voltaire, apparemment... enfin un homme qui ne s'arrête pas à l'extérieur....... capable d'apprécier une beauté, disons, moins facile.......

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rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Cher Chou d'amour,

je vous répondrai que toutes les époques dont la notre ont été, sont et seront toujours imbues du même vice...

Mais comme je trouve fort plaisante l'idée du topic, savez vous que toute la cour ne parle de que de la lettre de M. Poisson à sa fille Mme de Pompadour ? Ne me dites pas comment elle a été connue mais c'est assez divertissant. Elle dit à peu près ceci : "Madame, M. Marot, notre cousin [un vulgaire fripon qui n'a qu'une parenté lointaine avec la famille], est sur le point d'être pendu. Je crois que, dans la posture où vous êtes avec le roi, vous ne pouvez lui refuser votre protection. J'ai l'honneur d'être votre père, etc".

L'histoire ne dit pas ce qu'est devenu ce M. Marot.

Roland, pince sans rire.

Source : "les gaffes de l'histoire de France", Reader's digest, 1ère ed. 1973

Roland

Voltaire n'a t'il pas proposé à Rousseau d'aller brouter de l'herbe ensemble à propos d'une lettre évoquant les idées de Rousseau sur l'homme sauvage.

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Pour moi la vie va commencer

Oui bien sûr à toute époque il y a eu des préjugés comme cela, mais au 18ème siècle la représentation publique était encore plus importante. Enfin c'est l'impression que j'ai...

Mmh Voltaire n'était pas le canon de la beauté masculine de l'époque non plus

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"L'insécurité, voilà ce qui fait penser."
Albert Camus