H. de C., merci de nouveau pour la ref. bibliographique; votre observation sur les affaires du roi comme ascenseur social XVII/XVIII est parfaitement vérifiée par mes recherches.

Où j'ai trouvé un exemple illustrant vos propos, parmi d' autres--Claude-Denis Dodun, 1733-1794, devenu Directeur général des Fermes du roi et administrateur de la Compagnie des Indes, seigneur de Neuvry et de Keroman--terre que son fils fera ériger en marquisat.
Pour donner une idée de sa fortune, au moment de la Révolution, il était propriétaire du bel hôtel de la place Vendome actuellement occupé par le bijoutier Chaumet.
Alors que son grand-père, Claude, était simple avocat à la cour, président du grenier à sel et 1er élu en l'élection de Tonnerre, anobli par charge de secrétaire du roi en 1705.
Clairement, la savonette a vilain et la chaise volante avaient marché pour eux!

Oui et le grenier à sel est souvent la première marche, après la marchandise, de l'échelle sociale et il n'est par rare, que cette ascension se fasse en moins de deux générations. La société d'Ancien-Régime était beaucoup plus fluide que l'image que l'on s'en fait. Aujourd'hui la réussit est "individuelle" à l'époque elle est familiale... Plus longue, peut-être, mais plus solide.
Pour votre information, un hôtel place Vendôme vaut, dans les années 1750, autour de 300000 livres. Ce qui fait beaucoup d'argent. L'équivalent de 4 à 5 millions de nos euros...

Dans une belle émission consacrée à sa famille il y a deux jours, Otto de Habsbourg a rappelé que dans le Japon ancien, lorsque quelqu'un était anobli, toute son ascendance l'était également... quant à ses descendants, ils ne leur restait plus qu'à faire leurs preuves à leur tour!

Il s'agissait de l'émission "Personnel et confidentiel" (série documentaire inédite en 3 parties de S. Bern et F. Ferrand) : Un nom en héritage : les Habsbourg (2), sur france 3, le samedi 9 décembre 2006 à 23:00 heures.
Le prochain "Personnel et confidentiel" sera consacré aux Orléans (3) le samedi 16 décembre 2006 à 22:55 heures.

Après tout, le plus noble est bien celui qui a mérité d'être homologué "noble" grâce à la valeur de son comportement personnel, sans se contenter de n'être (de "naître") que le descendant du seul réellement méritant!
Que cela soit rappelé par le chef de la Maison de Habsbourg n'est pas à négliger...