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 Sujet du message : Fourches patibulaires
Message Publié : 08 Déc 2006 20:00 
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Hérodote
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Inscription : 30 Nov 2006 19:17
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Un supplice bien connu qui permettait au noble d'afficher sa "noblesse " lui seul ayant droit de haute justice .
N'était ce rien de plus qu'un gibet ou avait on fait preuve de plus de créativité dans ce domaine ??


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Message Publié : 12 Déc 2006 0:34 
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Tite-Live
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J'avoue ne pas très bien comprendre votre question, Larpenteur... Que voulez-vous savoir au juste ?...

Un noble condamné à mort avait le "privilège" (si j'ose dire) d'être décapité. Quant au gibet (la pendaison), il était a priori réservé aux non-nobles.

Est-ce cela que vous vouliez savoir ?


Par ailleurs, il ne me semble pas que ce "privilège" d'être décapité ait eu quoi que ce soit à voir avec le fait que le condamné fût détenteur du droit de haute justice... En France et sauf cas particuliers :

1. Les haute, moyenne et basse justices sont attachées à une seigneurie et, au XVIIIe siècle (et même auparavant), les seigneuries ne sont pas toutes détenues par des membres de la noblesse. Autrement dit, un roturier fortuné pouvait très bien faire l'acquisition d'une seigneurie - et se retrouver de facto seigneur « haut justicier » - sans que cela n'implique le moins du monde que cet achat en fasse un noble.

2. Au XVIIIe siècle, la haute justice relève de moins en moins de seigneurs locaux (qu'ils soient nobles ou non) car elle a tout bonnement été confisquée par la justice royale (bailliages, sénéchaussées, parlements). Pour faire simple : le domaine criminel échappe désormais aux justices seigneuriales.

PJ


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Message Publié : 24 Juil 2007 19:47 
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Polybe
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Inscription : 21 Juil 2007 21:21
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le droit de haute justice n'a rien à voir avec la noblesse.

Un roturier qui achetait une terre en haute justice, avait par le fait même ce droit de haute justice.

Et le noble qui n'avait de terre en haute justice, n'avait pas le droit de HJ.

Idem pour le droit de chasse, qui n'était pas un privilège de la noblesse, mais un droit qui pouvait être attaché à la seigneurie sur une terre.

Il faut noter de plus qu'il y avait plusieurs sortes de fourches patibulaires ...

RC.


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Message Publié : 24 Juil 2007 20:00 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 14 Avr 2005 20:03
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Localisation : Tournai
PJ57 a écrit :
un roturier fortuné pouvait très bien faire l'acquisition d'une seigneurie - et se retrouver de facto seigneur « haut justicier » - sans que cela n'implique le moins du monde que cet achat en fasse un noble.


Encore une allusion perfide à giscard . :P

_________________
A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

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Message Publié : 24 Juil 2007 20:27 
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Polybe
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Inscription : 21 Juil 2007 21:21
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Giscard a l'air patibulaire, mais presque ...


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Message Publié : 24 Juil 2007 22:51 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 29 Oct 2006 23:34
Message(s) : 588
Tous les seigneuries n'ont pas le droit de haute justice. Certaine n'ont que la moyenne voire la basse justice. Ensuite, la justice seigneuriale à cette époque n'a plus un grand poids, le condamné demandant à être juger par la justice royale. Les rois de France ont vider la justice seigneuriale de toute substance à partir de la fin du moyen âge si ma mémoire est bonne.

_________________
le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)


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Message Publié : 24 Juil 2007 23:32 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Citer :
FOURCHES PATIBULAIRES : A l’origine, sorte de gibet sur lequel on étendait les esclaves pour les battre de verges. Gibet à plusieurs piliers que les seigneurs haut justiciers avaient droit d’élever dans la campagne. On y pendait les condamnés dont les corps pourrissaient et étaient dévorés par les oiseaux de proie.

Instituées dés le début du XIIème siècle les fourches patibulaires les plus célèbres étaient celles de la prévôté de Paris, installées à Montfaucon au porte de Paris,(entre la faubourg Saint Martin et celui du temple). Le gibet de Montfaucon, fut installé sous Philippe le Bel à l’instigation d’Enguerrand de Marigny (qui y fut lui même pendu)

Il existait d’autres fourches patibulaires à Paris, et aussi à Saint Germain en Laye. Malgré l’aspect hideux de ces édifices et l’odeur pestilentielle qu’exhalaient les cadavres, leur voisinage était garni de cabarets.

Le nombre des piliers des fourches patibulaires variait suivant la qualité des seigneurs : le roi pouvait seul en avoir autant qu’il voulait, les ducs en avaient huit, les comtes six, les barons quatre, les châtelains trois et les simples gentilshommes hauts justiciers deux.

http://www.insolite.asso.fr/plateforme/OT-008.htm

Citer :
«Les hautes justices locales, dit M. A. Champollion-Figeac1, pouvaient élever autant de fourches qu'elles désiraient en établir. Les ordonnances du roi Jean, de 1345 et de 1356, paraissent suffisamment l'indiquer. Mais le sage monarque Charles V y ajouta un privilège nouveau pour certaines localités, celui d'avoir des fourches patibulaires à deux piliers. L'abbaye de Cluny obtint cette permission toute de faveur en 1360, au mois de septembre2. N'omettons pas un dernier fait, qui prouvera qu'il n'était pas permis d'orner ces atroces instruments de supplice d'autres signes que ceux que le roi voulait qu'on y plaçât. Le comte de Rhodez ayant mis ses armes au haut d'une potence établie sur la place des Carmes de cette ville, le sénéchal de Rouergue fut immédiatement informé que le roi s'opposait formellement à ce qu'elles y fussent placées, et que le comte serait traduit devant la haute justice du monarque. Il est vrai que l'apposition du comte de Rhodez représentait, dans ce cas, une prise de possession de la justice et de la place; mais c'était bien mal, pour un seigneur du Rouergue, de choisir cette occasion de faire parade du blason de ses armes,» C'était un privilège; le mal était d'en user s'il n'en avait pas le droit.

http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l'architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle_-_Tome_5,_Fourches_patibulaires


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Message Publié : 08 Août 2007 23:31 
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Inscription : 09 Mai 2006 18:17
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Localisation : Metz
Ungern a écrit :
PJ57 a écrit :
un roturier fortuné pouvait très bien faire l'acquisition d'une seigneurie - et se retrouver de facto seigneur « haut justicier » - sans que cela n'implique le moins du monde que cet achat en fasse un noble.
Encore une allusion perfide à giscard . :P

J'avoue que je ne pensais pas du tout à cela ! 8O :D


Escalibure a écrit :
Toutes les seigneuries n'ont pas le droit de haute justice. Certaines n'ont que la moyenne voire la basse justice. Ensuite, la justice seigneuriale à cette époque n'a plus un grand poids, le condamné demandant à être jugé par la justice royale. Les rois de France ont vidé la justice seigneuriale de toute substance à partir de la fin du moyen âge si ma mémoire est bonne.

Oui, conjointement à la centralisation du pouvoir et à la "professionnalisation" des juges depuis la charnière XIIe/XIIIe siècles. En modérant néanmoins, car les justices seigneuriales (ou municipales) ne sont pas forcément vidées de toute substance et conservent quelques compétences (même si, en caricaturant, cela a parfois pu se réduire à la résolution de querelles de bornage).

En théorie, le roi étant source unique de la justice, toutes les justices seigneuriales du royaume de France (y compris celles jouissant de haute justice) perdent leur indépendance et se retrouvent donc "justices déléguées", ce qui signifie qu'il est toujours possible de faire appel à un tribunal royal, voire au roi lui-même en demandant rémission. Dans les faits, il est probable, sinon certain, que des justices seigneuriales aient instruit des cas qui n'étaient plus, en principe, de leur ressort. Une pression est quand même mise sur ces justices seigneuriales afin qu'elles "rendent une justice convenable" (J.-M. Carbasse [Cf. références plus bas]). A titre d'illustration, je vous cite une affaire sur laquelle j'étais tombé lorsque je travaillais sur mon mémoire de maîtrise...

En 1752, le coupable d'un vol est condamné à être banni du royaume par la justice de Rodemack (un fort joli village fortifié non loin de la frontière luxembourgeoise, soit dit en passant :wink: ). L'affaire atterrit au Parlement de Metz qui envoie ses remontrances :

Citer :
« [Il est défendu] aux juges et seigneuries de Rodemack et à tous autres de prononcer des dépens en matière criminelle lorsqu’il n’y a point de partie civile et de condamner les accusés au bannissement hors du royaume mais seulement de leur ressort. »

Autrement dit : les juges de Rodemack se font remonter les bretelles : 1/ parce qu'il n'y avait aucune partie civile présente au procès (je ne suis pas juriste, mais il me semble que l'on appellerait aujourd'hui cela "vice de procédure") ; 2/ parce qu'une justice seigneuriale ne peut bannir au-delà de sa juridiction.

Il y a, en outre, des cas particuliers "autorisés" (les capitouls de Toulouse conservent par exemple leur compétence au criminel jusqu'à la Révolution).

Une dernière chose concernant la possibilité d'appel... Sous l'Ancien Régime, il me semble que l'appel n'est pas suspensif... Autrement dit, si vous êtes condamné à mort et que vous faites appel, il vous faut espérer que votre demande soit examinée avant la date de votre exécution (en tenant compte des temps d'acheminement des missives à cette époque !).

Un livre utile que j'avais déjà cité dans un autre fil : Jean-Marie CARBASSE, Introduction historique au droit pénal, PUF. Pour en revenir à la question posée à l'origine de ce fil, ce livre passe en revue l'arsenal des principales peines utilisées au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, sans verser dans le sordide.

PJ


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