Un certain Noel, dans ses "Mémoires pour servir à l'histoire de Lorraine", et daté de 1840-1841, signale qu'en 1743, lors de la guerre de Succession d'Autriche, alors que les armées de Charles-Alexandre de Lorraine menaçaient de pénétrer dans le pays et d'y reprendre éventuellement le pouvoir, "On remarqua des feux sur le Donon. Ces feux furent pris pour des signaux qui indiquaient que l'ennemi avait des intelligences dans le pays."

En 1744, rebelote, on signale le prince à Saverne, et "A cette nouvelle, les gens de St-Dié allumèrent de grands feux sur leurs montagnes; ces feux, comme des signaux, furent répétés de montagne en montagne." etc, etc. Il indique ensuite que la panique manifestée par Stanislas, qui s'enfuit à Nancy puis à Metz, est liée à ces feux.


Cependant, cette anecdote des feux, reprise dans la plupart des ouvrages ultérieurs, semble avoir sa première mention dans cet ouvrage de Noel justement, qui ne cite pas ses sources! Et une telle anecdote, un siècle après, en plein lotharingisme triomphant, semble bizarre. Néanmoins, je peine à la croire totalement fausse, car Noel amplifie et interprète les évènements, mais ne semble pas les inventer.

Si quelqu'un a des lumières plus sûres sur cette anecdote... je n'y crois guère, mais vu la proportion de Lorrains ici, sait-on jamais... Merci d'avance!

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

A noter que Michel Antoine, dans son Louis XV, parle de cet épisode, mais ne signale pas des feux mais de simples tas de bois qui étaient en fait utilisés par Cassini pour la triangulation du terrain. Possible, cette explication qu'on retrouve dans pas mal d'ouvrages du début du XXe s. (en pleine période revancharde), ne me semble néanmoins pas convaincante...

Si quelqu'un en sait plus...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Bien qu'ayant lu la même chose sur les feux du Donon et la fuite de Stanislas à Metz, j'ai néanmoins retrouvé la mention du Donon dans le premier volume du "Journal" de Nicolas DURIVAL *, en date du 11 octobre 1743, qui disait ceci :
"Il y a un procès-verbal du 27 sept[embre], des officiers de la Principauté de Salm, touchant les observatoires placés sur le Donon."
J'ignore ce que dit le procès-verbal, mais l'on peut sans doute y apprendre beaucoup de choses.

* Il fut d'abord secrétaire de La Galaizière en 1737, puis greffier en chef du Conseil de Stanislas, et enfin lieutenant général de police de Nancy [équivalent du maire]. De même il fut membre de l'Académie de Stanislas et proposé comme Président de l'Académie, proposition qu'il a refusée. Il est l'auteur de la "Description de la Lorraine et du Barrois", ouvrage où il se serait abondamment servi de son "Journal".

La tradition des feux de la Saint-Jean est certes toujours vivace dans les Vosges et en Alsace mais ils ont lieu fin juin, aux environs du solstice, et non en août. Les feux allumés par les astronomes-arpenteurs du 18ème siècle pouvaient être une explication, comme aussi des écobuages de fin d'été pour renouveler les pâturages du Donon et autres "ballons".
Je crois me souvenir que, dans ma jeunesse, où j'ai lu avec enthousiasme "Le Fou Yégof", Erckmann-Chatrian y faisaient allusion à de tels feux en mettant en scène l'invasion de 1814 et la résistance des partisans vosgiens. Peut-être avaient-ils lu le livre de Noël ou trouvé de vieux récits dans les archives.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Pour l'écobuage, on trouve, au début du 19ème siècle, de multiples récits de voyageurs ou des traités sur l'agriculture qui dénoncent l'ampleur dévastatrice du phénomène spécifiquement dans les Vosges et les destructions que cela entraîne sur le plan de l'écologie. Un peu comme la Corse aujourd'hui...
Le rougeoiement d'un feu "discret' allumé pendant la journée devenant très visible la nuit, il est possible que les militaires aient pris pour des signaux ce qui n'était qu'un écobuage traditionnel de fin d'été sur tous les sommets vosgiens.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.