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Message Publié : 30 Avr 2007 18:27 
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Bonjour,

Je suis passionné par l'histoire du XVIIIème, la vie à la Cour de France sous Louis XV et la place des espions et des aventuriers dans ce siècle.

Je me permets de venir pour la première fois sur ce forum car je recherche des renseignements sur la personne de Milady Craven. Je vous prie de m'excuser si ma démarche est un peu cavalière, mais j'espère que vous pourrez m'aider.
Pour l'instant j'ai réussi à réunir quelques informations. Elle est née Elisabeth Berkeley en 1950. Elle s'est mariée à Lord Craven mais a connu une vie sentimentale plutôt agitée, puisque son amant fut l'ambassadeur de France à Londres. Elle est surtout célèbre pour son voyage en Tauride et en Grèce. Je suis plus particulièrement intéressé par son rôle d'espionne en Valachie au service du prince de Habsbourg

D'avance merci. :wink:


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Message Publié : 01 Mai 2007 15:15 
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Mes recherches m'ont fait découvrir une autre personnalité haut en couleur qui quelques années plus tôt a connu un destin un peu similaire à celui de Lady Craven.
Il s'agit là encore d'une anglaise, Lady Montagu, qui a entrepris un voyage dans l'Empire Ottoman. Elle semble en revanche plus connue que sa compatriote. Je vous donne le lien de sa petite biographie http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Wortley_Montagu


A ma connaissance, les aristocrates françaises de l'époque me semblent beaucoup plus sages et casanières.
Connaitriez-vous d'autres aventurières européennes célèbres pour leur correspondance épistolaire ou leur vie sentimentale tumulteuse?


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Message Publié : 02 Mai 2007 6:19 
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Fustel de Coulanges
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Chevalier d'Eon a écrit :
Citer :
Elle est née Elisabeth Berkeley en 1950
... est-ce vraiment votre dernier mot?!

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 04 Mai 2007 14:01 
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Oui celle-ci...


Elizabeth Chudleigh, duchesse de Kingston, parfois dite également comtesse de Bristol, est née en 1720 et morte à Paris le 26 août 1788.

Fille du colonel Thomas Chudleigh (†1726), elle fut nommé demoiselle d'honneur d'Augusta, princesse de Galles en 1743, sans doute grâce à l'intercession de son ami William Pulteney, 1er comte de Bath.

Intelligente, spirituelle, jolie mais ambitieuse et fantasque, Miss Chudleigh ne manquait pas d'admirateurs, parmi lesquels James Hamilton, 6e duc d'Hamilton et Augustus John Hervey, qui devint ensuite 3e comte de Bristol. Néanmoins, Hamilton quitta l'Angleterre et, le 4 août 1744, à Lainston, près de Winchester, elle épousa discrètement Hervey. Comme l'un et l'autre étaient pauvres, le mariage fut gardé secret afin qu'Elizabeth puisse conserver sa place à la cour, tandis qu'Hervey, officier de marine, rejoignait son bateau, revenant à Angleterre vers la fin de 1746.

Le mariage ne fut pas heureux et le couple ne tarda pas à se séparer. Mais quand il apparut probable qu'Hervey succéderait à son frère comme comte de Bristol, sa femme fit des démarches pour établir la preuve de son mariage. En 1765 elle fit un long séjour à Berlin, où elle devint intime de Frédéric II « le Grand ». A son retour en Angleterre, elle mena à Londres une vie très brillante, devenant la maîtresse d'Evelyn Pierrepont, 2e duc de Kingston-upon-Hull, pair du royaume et fabuleusement riche.

Hervey souhaitait un divorce mais Elizabeth, bien qu'elle voulût elle aussi mettre un terme à cette union, n'était pas prête à affronter la publicité qui en résulterait. Elle plaida qu'Hervey était mentalement dérangé et, après qu'elle eut juré qu'elle n'était pas mariée, le tribunal la déclara célibataire en février 1769. Le 8 mars, elle épousa Kingston, qui mourut quatre ans plus tard en lui laissant tous ses biens à la condition qu'elle ne se remarie pas.

Elle se remit à voyager à travers l'Europe. En visite à Rome, la duchesse fut reçue par le pape Clément XIV et faillit être victime d'un aventurier. Elle dut retourner en Angleterre pour se défendre des accusations de bigamie lancées par le neveu de Kingston, Evelyn Meadows (†1826), qui attaquait le testament de son oncle. La Chambre des Lords la déclara coupable en 1776, mais elle parvint à s'enfuir d'Angleterre en conservant sa fortune et à éviter ainsi de nouveaux procès. Officiellement, elle était redevenue la comtesse de Bristol mais continuait de se présenter comme duchesse de Kingston.

Pour un temps, elle s'installe somptueusement à Calais, puis partit pour Saint Petersbourg. Catherine II de Russie l'accueillit avec chaleur et elle y acheta une propriété qu'elle appela « Chudleigh ». En Pologne, le prince Radziwill la reçut avec faste et voulut l'épouser. Elle revint ensuite en France et acheta une maison à Montmartre et le château de Sainte-Assise, près de Paris. Après avoir passé quelque temps à Rome, elle mourut à Paris en 1788 emportée en quelques jours par une maladie aussi brutale que mystérieuse.

Elle laissait une fortune considérable en biens immobiliers et en bijoux, dont hérita son cousin, le colonel Philip Glower of Wispington, au détriment de ses sœurs.

La scandaleuse duchesse de Kingston fut ridiculisée sous les traits de Kitty Crocodile par l'acteur Samuel Foote dans sa pièce Voyage à Calais (A Trip to Calais), qu'il ne fut toutefois pas autorisé à monter. On dit qu'elle a inspiré les personnages de William Makepeace Thackeray Béatrice et la baronne Bernstein.


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Message Publié : 04 Mai 2007 14:14 
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On notera aussi a une autre epoque, les soeurs Mancini, Olympe devenue la Comtesse de Soisson, Hortense devenue la Duchesse de La Meilleraye, et surtout Marie devenue Princesse Colonna...

LA COMTESSE DE SOISSONS

Olympe Mancini, comtesse de Soissons, née à Rome le 11 juillet 1637, décédée à Bruxelles le 9 octobre 1708, nièce du cardinal Mazarin, connut une vie tumultueuse à la cour de France, entre amours et complots, jusqu'à sa disgrâce, en 1680.

Olympe Mancini était fille de Michele Mancini et de Geronima Mazarini, sœur du cardinal Mazarin. Elle était la sœur de Laure-Victoire, Paul, Philippe, Alphonse, Marie-Anne, Hortense et Marie Mancini.

Le cardinal Mazarin fit venir ses nièces en France, ainsi que leur frère Philippe, en septembre 1647, dans le but de les marier. Olympe n'était pas particulièrement belle mais son charme reposait sur ses yeux pleins de feu. Après un bref exil dû à la Fronde, elle revint à la cour, où elle plut, particulièrement à la reine-mère, Anne d'Autriche, qui prit les Mazarinettes sous sa protection. Louis XIV lui-même courtisa ces jeunes filles, avant que Mazarin ne marie toutes les sœurs d'Olympe, exceptée Marie Mancini.

Le jeune roi commença à courtiser Olympe, la perle des précieuses, à partir de 1654. Pour elle, il organisa beaucoup de fêtes où il la menait toujours danser, et les courtisans assurent que les plaisirs n'étaient faits que pour elle.

D’aucuns s’imaginèrent un peu vite que Louis XIV espérait l’épouser, mais c’était compter sans Anne d'Autriche, sa mère, qui l’en eût défendu. Il fut alors décidé, par le cardinal Mazarin, qu’Olympe épouserait Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, comte de Soissons, en février 1657. Le roi ne s’en offusqua pas, pas plus que le comte de Soissons qui fut dépité de voir Louis XIV se détourner d’Olympe ! Celle-ci lui donna huit enfants, dont l'un est Eugène de Savoie-Carignan, dit le Prince Eugène. L’aîné, Louis-Thomas, est supposé être fils naturel du roi, car il naquit en août 1657, soit six mois après le mariage d’Olympe et d’Eugène-Maurice.

Olympe fut très jalouse de la passion du roi pour sa sœur Marie. Elle ne partagea pas sa disgrâce après le mariage du roi avec l’infante d’Espagne, et demeura à la cour avec mari et enfants, en ayant conservé l’estime du roi.

La comtesse se lia alors d’amitié avec la belle-sœur de ce dernier, Henriette d'Angleterre, dite Madame. Louis XIV et Henriette, soupçonnés amants, faisaient de longues promenades dans les bois pendant la nuit, en compagnie d’Olympe, ce qui fit jaser la cour et surtout la reine Marie-Thérèse d'Espagne. Certains affirment qu’Olympe, avide d’intrigues, est à l’origine de la faveur de Louise de La Vallière, pour faire paravent aux amours coupables du roi et de Madame. Mais le stratagème se retourna contre elles, car Louis tomba amoureux de Louise et se détourna de sa belle-sœur, qui s’employa, avec la complicité d’Olympe, à détrôner Louise de La Vallière. La comtesse de Soissons révéla à la reine l’adultère de Louis XIV et de Louise, mais Marie-Thérèse fut impuissante contre son époux.

Olympe se fit alors oublier, jusqu’à la célèbre affaire des poisons en 1679. Elle fut alors accusée d’avoir fréquenté la Voisin et autres devineresses et était dite profonde en crimes et docteur en poisons. La comtesse aurait résolu d’empoisonner Louise de La Vallière, bien qu’elle fût entrée au Carmel depuis plusieurs années, craignant que le roi la fasse revenir à la cour. Elle alla jusqu’à menacer Louis XIV que s’il ne revenait pas à elle, il s’en repentirait. Olympe fut également soupçonnée d’avoir empoisonné son mari, pourtant complaisant, ainsi que Marie Louise d'Orléans, fille d’Henriette d'Angleterre et nièce de Louis XIV.

Le 23 janvier 1680, elle fut priée de quitter la cour sur-le-champ. Bien qu’elle clamât son innocence, Olympe fut définitivement compromise, comme beaucoup de dames de la cour, dans cette affaire et fut contrainte de s’exiler. Elle s'installa alors à Bruxelles et parcourut l’Europe, rejoignant deux de ses sœurs, Marie et Hortense, en Espagne, puis chaque année en Angleterre, revenant régulièrement dans sa résidence bruxelloise. Elle y porta d'ailleurs sur les fonts baptismaux un fils du musicien Pietro Antonio Fiocco et une fille d'Henry Desmarest. Elle mourut à Bruxelles le 9 octobre 1708.


LA DUCHESSE DE LA MEILLERAYE

Hortense Mancini (1646, Rome - 1699, Chelsea) était une nièce du cardinal Mazarin et la sœur de Laure-Victoire, Paul, Olympe, Marie, Philippe, Alphonse et Marie Anne Mancini, l'une des plus belles femmes de son siècle.

Elle fut amenée à Paris à l'âge de six ans et élevée par les soins du cardinal Mazarin, son oncle, qui avait pour elle une tendresse de père. Le roi d'Angleterre Charles II et le duc de Savoie la demandèrent en mariage ; mais le cardinal ne crut pas pouvoir accepter l'honneur que lui faisaient deux souverains de rechercher son alliance.

Il maria sa nièce, le 1er mars 1661 au duc de la Meilleraie. (Armand-Charles de la Porte, duc de Mayenne et de La Meilleraye), sous la condition que celui-ci prendrait le nom et les armes de Mazarin.

Jamais union ne fut plus mal assortie : Hortense, jeune, vive et légère, aimait le monde, où elle se voyait sans cesse entourée d'une foule d'adorateurs ; le duc de Meilleraye au contraire, avare et jaloux, exagéré dans sa dévotion, fuyait la société et obligeait une femme dont la dot, avait été de trente millions de renoncer au séjour de Paris et de le suivre de ville en ville dans ses différents gouvernements. Elle résidera ainsi avec lui au Grand-Logis de Mayenne.


Hortense prit enfin la résolution de s'affranchir de ce qu'elle appelait un esclavage odieux ; et elle l'exécuta par le secours de Philippe, duc de Nevers, son frère, qui lui procura des chevaux et une escorte pour se rendre à Rome, où elle comptait se réfugier auprès de sa sœur Marie, la connétable Colonna.

Son évasion eut lieu dans la nuit du 13 juin 1668. Le duc de Meilleraye, qui, plaidait alors contre sa femme, rendit plainte au parlement contre le duc de Nevers pour avoir favorisé le départ d'Hortense, et obtint un arrêt par lequel il était autorisé à la faire arrêter partout où on la trouverait. Cependant Hortense, ennuyée des tracasseries, qu'elle avait à essuyer de la part de ses parents, écrivit au duc de Mailleraye pour le prier de lui pardonner son étourderie et de la recevoir, promettant de ne se conduire à l'avenir que d'après ses conseils ; mais il lui fit répondre que, quand elle aurait demeuré deux ans dans un couvent, il verrait ce qu'il aurait à faire. L'argent qu'elle possédait fut bientôt épuisé : il ne lui restait que ses pierreries, qu'elle engagea pour une somme très inférieure à leur valeur ; et elle repassa en France afin de solliciter une pension sur les grands biens qu'elle avait apportés à son mari.

Le roi Louis XIV, qui s'était déclaré son protecteur, fut touché de sa situation ; il lui fit obtenir une pension annuelle de vingt-quatre mille livres et douze mille livres argent comptant pour s'en retourner à Rome, ce que son mari était loin d'approuver. Elle s'enfuit de cette ville peu de temps après avec sa sœur la connétable. En quittant celle-ci, elle se retira à Chambéry, où elle séjourna trois années dans la société des personnes les plus distinguées par leur esprit et par leur naissance. Après la mort de Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, qui à son tour s'était aussi déclaré son protecteur, craignant de n'avoir pas également à se louer de la régente, elle passa en Angleterre (1675) suivie de l'abbé de Saint-Réal, qui avait conçu pour elle beaucoup d'attachement.


Charles II l'accueillit avec bienveillance et lui assigna sur sa cassette une pension de quatre mille livres sterling ; elle aurait probablement remplacé la duchesse de Portsmouth dans le cœur du monarque anglais, si elle ne se fût pas montrée sensible aux soins que lui rendait le prince de Monaco. Charles, irrité delà préférence qu'elle semblait accorder à son rival, supprima la pension qu'il lui faisait ; mais il la rétablit quelques jours après, honteux de s'être abandonné à un mouvement de jalousie qui n'avait aucun motif réel.

La maison d'Hortense devint bientôt le rendez-vous des hommes les plus aimables et les plus spirituels de Londres ; parmi les beaux esprits qui s'y réunissaient, on cite Justel, Vossius, Gr. Leti et Saint-Evremond. Elle parut s'occuper elle-même de l'étude avec beaucoup d'ardeur ; mais au goût innocent des lettres succéda celui du jeu de la bassette : elle y passait les nuits, perdant des sommes considérables sur sa parole, et faisant payer quelquefois ses sottises à ses amis. Cependant, obsédée comme elle l'était d'une foule d'adorateurs, elle se. décida enfin à faire un choix : elle jeta les yeux sur le baron de Banier, gentilhomme suédois d'un mérite rare ; la préférence qu'elle lui marquait excita la jalousie du prince Philippe de Savoie, son neveu[1] ; il provoqua Banier en duel et le tua d'un coup d'épée (1683).

Hortense fut affectée vivement de cette catastrophe ; elle fit tapisser sa chambre de noir, et y resta enfermée plusieurs jours sans vouloir prendre aucune nourriture. Saint-Evremond, le meilleur de ses amis, lui remontra combien elle se nuisait elle-même en affichant une douleur si excessive ; elle répondit qu'elle était décidée à passer en Espagne et à finir ses jours dans le couvent où languissait sa sœur la connétable ; mais il n'eut pas de peine à lui prouver qu'elle ne pourrait jamais s'accoutumer à la vie régulière et tranquille d'une religieuse.

Cependant, avec la santé, Hortense reprit le goût des plaisirs, et elle rouvrit sa porte à la plus brillante société de Londres. La révolution d'Angleterre, qui appela au trône Guillaume de Nassau, la priva de la pension qu'elle recevait, son unique ressource. Le duc de Mazarin profita de cette circonstance pour lui intenter un nouveau procès (voir: Claude Erard) ; et il-obtint, en 1689, un arrêt du grand conseil qui la déclarait déchue de tous ses droits dans le cas où elle refuserait de revenir avec lui

Hortense représenta qu'elle avait contracté des dettes et qu'elle ne pouvait pas sortir d'Angleterre sans avoir payé ses créanciers. Tout ce qu'elle dit, tout ce qu'elle tenta fut inutile : elle vit ses meubles saisis et elle se trouvait exposée au plus grand dénuement, lorsque le roi Guillaume, informé de sa situation, lui assura une pension de deux mille livres sterling. Elle revint alors à ses habitudes, passant l'hiver à Londres et la belle saison à Chelsea, village sur les bords de la Tamise, où elle goûtait les plaisirs de la campagne. Elle y tomba malade au mois de juin et y mourut le 2 juillet 1699. À sa mort, les habitants de Mayenne firent célébrer un service pour l'âme de leur duchesse et envoyèrent au duc et à son fils une lettre de condoléances.

Hortense n'avait encore rien perdu de sa première beauté ni de ses agréments. Elle avait toujours eu beaucoup d'indifférence pour la vie ; et elle ne démentit point les sentiments qu'elle avait témoignés à cet égard, Elle était douée d'un esprit vif et parlait d'une manière très agréable ; mais jamais elle n'eut la prétention de passer pour auteur : une preuve que l'on en peut donner, c'est qu'elle permettait à Saint-Evremond de la railler, sur ses fautes d'orthographe.

Elle fut l'arrière-grand-mère des quatre sœurs de Nesle, maîtresses successives de Louis XV, et, par son arrière-arrière-petite fille Louise d'Aumont, l'ancêtre des actuels princes de Monaco de la dynastie Grimaldi.


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Message Publié : 04 Mai 2007 14:15 
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Voila pour les aristocrates europeennes a la vie sentimentale tumultueuse :lol: :P :twisted:


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Message Publié : 04 Mai 2007 14:17 
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Encore une...


Louise Renée de Penancoët de Keroual (1649-1734), duchesse de Portsmouth et d'Aubigny, originaire de Bretagne, fut la maîtresse du roi d'Angleterre Charles II pendant une quinzaine d'années, mais aussi l'agent secret du roi de France, Louis XIV. Saint-Evremond a dit « le ruban de soie qui serrait la taille de Mlle de Keroualle unit la France et l’Angleterre ».


Louise Renée de Penancoët de Keroual est née en septembre 1649, au château de Keroual en Guilers (détruit en août 1944), tout à côté de Brest. Elle est la fille de Guillaume de Penancoët de Keroual et de Marie de Plœuc, dont le mariage avait été célébré en 1645. La famille compte deux autres enfants : un garçon né en 1646 et une fille, née en 1655. Les deux époux sont nobles : les Penancoët (nom qui signifie chef des bois) sont une importante famille originaire du Léon, les Plœuc appartiennent à la maison de Kergorlay et descendent des comtes de Poher. Mais les revenus ne sont pas en rapport avec leur rang, et la vie au château est modeste. Louise suit des études au couvent Sainte Ursule de Lesneven où une de ses tantes est religieuse. L'éducation dispensée aux jeunes filles relève en grande partie du comportement en société.

Remarquée par le duc de Beaufort, grand maître de la navigation, ce dernier lui fait vainement la cour, s'engageant même à ce qu'elle devienne demoiselle d'honneur de Madame, la duchesse d'Orléans et belle-sœur de Louis XIV.

Louis XIV par Hyacinthe RigaudLa promesse du duc de Beaufort sera tenue post-mortem. En 1668, Louise Renée arrive au château de Versailles pour se mettre au service de la duchesse d'Orléans, qui est aussi la sœur du roi d'Angleterre, Charles II ; elle a 19 ans. Elle est remarquée par le roi, dont l'actuelle favorite est Madame de Montespan ; plutôt que d’en faire sa maîtresse, il juge qu'elle lui sera diplomatiquement plus utile. La jeune bretonne perd sa réserve, et apprend vite les us et coutumes de la cour. En 1670, à la suite de Madame, elle va à Dunkerque, embarquer pour l'Angleterre. Charles II est roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande depuis le 29 mai 1660, il n'a pas vu sa sœur depuis neuf ans. Il a peu de sympathie pour le royaume de France et guère plus pour son souverain. En revanche, il apprécie beaucoup, c'est un euphémisme, la compagnie des dames, ce que Louis XIV n'est pas sans savoir. La réception au château de Douvres est somptueuse, outre l'accueil de sa sœur, la curiosité du roi a été piquée par les propos du duc de Buckingham, au sujet de la nouvelle dame de compagnie.

Les mentalités évoluent, c'est la signature du Traité de Douvres qui rapproche les deux royaumes : Charles II se convertit au catholicisme et fournit des troupes, en échange de quoi, Louis XIV lui verse une rente annuelle de 200.000 livres. En remerciement des cadeaux reçus, la duchesse d'Orléans offre un bijou à son frère et c'est Louise Renée qui doit lui remettre ; posant sa main sur celle de la jeune fille, il aurait dit : « Voilà le seul bijou que je désire ! ». De retour à Versailles, elle aurait émis le souhait de rentrer au couvent, ce dont on l'aurait dissuadé. Manœuvrée par le roi, elle repart pour l'Angleterre, où elle est attendue à Londres.

Charles II.Logée dans un immense appartement du palais de Whitehall, le roi d'Angleterre vient lui faire sa cour tous les soirs. Du reste, Louise Renée connaît parfaitement les impératifs de sa mission, conseillée par de Croissy, l'ambassadeur de France. Au mois d'octobre 1671, elle est invitée à une réception donnée par la comtesse d'Arlington, en présence du roi et de nombreux invités. Pour fêter l'arrivée du roi, un faux mariage est organisé, mais la nuit de noce a bien lieu. C'est ainsi que Louise Renée de Penancoët de Keroual devient la maîtresse du roi d'Angleterre. Elle est officiellement nommée demoiselle d'honneur de la reine. Louis XIV est informé par son ambassadeur, que son agent a beaucoup de pouvoir sur son amant. En 1672, elle donne naissance à un garçon, Charles Lennox, duc de Richmond (1675). La mère est titrée duchesse de Portsmouth, comtesse de Fareham et baronne de Patersfield, elle se voit accorder une pension annuelle de 138 000 livres. Si son influence dure environ une quinzaine d'années, jusqu'à la mort du roi le 6 février 1685, sa position n'a pas été néanmoins sans inspirer des haines farouches.

En 1684 Louis XIV, à la demande de Charles II qui fait valoir que cette terre avait appartenu à ses ancêtres les Stuarts, la fait duchesse d'Aubigny (Aubigny-sur-Nère, petite cité berrichonne en Sologne) et Pair de France. Cette même année, elle fait l'acquisition du Château de Trémazan (Finistère), auquel elle joint les terres de Keroual.

Après avoir résidé au château de La Verrerie, « la bonne Dame d'Aubigny », comme l'appelait les habitants, meurt à Paris, rue des Saints-Pères, le 14 novembre 1734, ayant perdu une partie de sa fortune.

La princesse de Galles, Lady Diana Spencer, était l'une des descendantes du fils que Louise de Keroual avait eu du roi Charles II (Charles Lennox, le duc de Richmond).


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Message Publié : 05 Mai 2007 18:19 
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Inscription : 30 Avr 2007 18:06
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Merci beaucoup Cantin pour toutes ces précisions. Je suis très impressionné par la qualité des portraits que vous avez brossés. Je ne connaissais pas la duchesse de Kingston et vous m'avez donné envie d'en apprendre davantage sur elle. Merci


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