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Message Publié : 16 Mai 2008 7:36 
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Plutarque
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fab9815 a écrit :
Voilà, ce que je voulais dire, c'est que cette théorie est dans les usages, c'est de la coutume née d'une longue tradition. C'est l'harmonie des trois ordres, l'image de l'organisme à différentes fonctions. On s'entend donc au final. Merci pour le reste des données c'est enrichissant! je n'ai pas lu Duby!


Si vous considérez cette tripartition comme purement symbolique dans une lecture médiévale de la société de " commandement" hiérarchisée " par le haut mais nullement unique comme système de représentation du monde alors oui nous sommes d'accord reste un problème de taille :toute dignité vient du Roi relisez l'article que je crois avoir déjà cité d'Arlette Jouanna " faveur et favoris sous Henri III" ( Colloque Henri III et son temps Vrin 1992)

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l'Etat n'a pas à représenter l'intérêt général mais à faire de l'intérêt général un objet de croyance.

Gilles Deleuze


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Message Publié : 16 Mai 2008 12:35 
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Je n'ai jamais dit que cela ne venait pas d'en haut. C'est un système de représentation de la société qui vient du pouvoir, bien sûr. Je n'ai jamais dit le contraire. Les rois sous l'Ancien regime le font évoluer, au fond, mais il reste en théorie le même ! Au XVIe siècle comme en 1789 (fin de l'Ancien Régime!) on réunit le cadre juridique des... trois ordres !

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"Curiosité n'est que vanité. Le plus souvent, on ne veut savoir que pour en parler." Pascal


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Message Publié : 16 Mai 2008 13:40 
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Plutarque
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fab9815 a écrit :
Je n'ai jamais dit que cela ne venait pas d'en haut. C'est un système de représentation de la société qui vient du pouvoir, bien sûr. Je n'ai jamais dit le contraire. Les rois sous l'Ancien regime le font évoluer, au fond, mais il reste en théorie le même ! Au XVIe siècle comme en 1789 (fin de l'Ancien Régime!) on réunit le cadre juridique des... trois ordres !



alors que la réalité du pouvoir est transversale ( stratégies d'alliances, procédures de captation d'héritage - cf décret de Constantin en 321-) et plus généralement juridiques ( question de l'adoption, du lévirat) liens de "lignages" avec un monastère ( question passionnante du "monastère héréditaire" dans l'Eglise britannique primitive); clientélisme lié aux grandes institutions ecclésiastiques.
La vraie question est que le cadre juridique est une coquille vide puisque le second ordre est à la disposition du roi ( par accès aux fonctions anoblissantes contre finances). Tout ce travail juridique d'une incroyable richesse compte infiniment plus que l'affirmation juridique tardive du système ternaire de la société qui sert à "couvrir" la réalité de la société depuis le bas moyen-âge :de cette réalité complexe émerge la question passionnante de la " mainmorte". L'acquisition des biens par l'Eglise qui met celle-ci en concurrence directe avec l'Etat par le biais des franchises fiscales. Longue guerre entre les monarchies européennes et les Eglises, conflits déclarés entre les conciles nationaux qui déclarent perpétuelles les donations faites à l'Eglise alors que la coutume les limitait à 3 ans. Problème d'autant plus important en Espagne qu'il façonna pour longtemps le paysage politique de ce pays. Au portugal, en France, dans les flandres, en Italie au milieu du XIe siècle plus de la moitié des terres était aux mains du clergé. L'acte de mainmorte réglemente les dons fonciers aux maisons religieuses mais aussi les biens meubles. Il faut se souvenir que ce sont les cours ecclésiastiques qui tranchent en matière de testament validant même le testament oral ( nuncupatif) chuchoté à l'oreille du prêtre dans les derniers moments. Ce la va si loin que PhilippeV tente de négocier un règlement de mainmorte avec la papauté. Il n résulta une désorganisation des liens sociaux intra-familiaux et un appauvrissement des lignages.
Comment ne pas parler aussi de la question des degrés prohibés : ce qu'on appelle les " empêchements de parenté" qui jouent un rôle primordial dans la vie de l'Eglise. La complexité devint telle que le commerce des dispenses devint une source importante de revenus fonciers et financiers au Xe siècle. En 1059 le pape Nicolas II prit une encyclique ordonnant que " tout homme ayant pris femme dans les limites du 7e degré serait astreint par son évêque à la renvoyer sous peine d'excommunication ( ce qui entrainait la batardisation des enfants issus de ces mariages et l'impossibilité de venir à la succession). La complexité du cacul des degrés devint telle qu'elle connu un effet pervers assez inéressant : en 1497 le cardinal Ximenez tenta de freiner le scandale croissant des divorces en masse , déguisés en décrets de nullité en prétextant une alliance spirituelle contractée au baptème entre baptisé et sa parenté ou entre les parrains et la leur ( en effet les interdits frappaient les consanguins ( apparentés par le sang)les affins ( par le mariage) et les parentés spirituelles.
Ainsi que nous l voyons ce réime qui fournissait à l'Eglise un puissant instrument d'autorité ( faiseur de droit par décisions papales ou conciliaires et seuls possesseurs de la capacité de l'interprêter par la compétence unique des cours ecclésiastiques) régissant l'économie d'une famille, d'un lignage donnant aux plus riches le moyen de se débarasser d'une épouse indésirable).
La vérité de la division de la société en "ordres" est tout entière dans cet immense pouvoir beaucoup plus que dans les affirmations juridiques tardives XVI , XVIIe s. La réalité est que l'Eglise en tension perpétuelle avec la monarchie est le seul "ordre" qui tient la société ( rois compris) sous la menace d'excommunications rachetables en terres, en fortune. On comprend alors la difficulté qu'ont les médiévistes. Dans son excellent article " Moyen Age" ( in dictionnaire du Moyen Age sous la direction de Claude Gauvard) on lit bien que le système ( dans ce petit espace européocentriste) se réduit à un régime de production défini par une paysannerie libre ou semi-libre controlée par une aristocratie militaire qui prélève une rente et par une Eglise impliquée à la fois dans la domination culturelle des populations et dans la structure foncière. Le reste n'est que littérature...juridique

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Message Publié : 16 Mai 2008 17:51 
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letiers a écrit :
alors que la réalité du pouvoir est transversale ( stratégies d'alliances, procédures de captation d'héritage - cf décret de Constantin en 321-) et plus généralement juridiques ( question de l'adoption, du lévirat) liens de "lignages" avec un monastère ( question passionnante du "monastère héréditaire" dans l'Eglise britannique primitive); clientélisme lié aux grandes institutions ecclésiastiques.
La vraie question est que le cadre juridique est une coquille vide puisque le second ordre est à la disposition du roi ( par accès aux fonctions anoblissantes contre finances). Tout ce travail juridique d'une incroyable richesse compte infiniment plus que l'affirmation juridique tardive du système ternaire de la société qui sert à "couvrir" la réalité de la société depuis le bas moyen-âge :de cette réalité complexe émerge la question passionnante de la " mainmorte". L'acquisition des biens par l'Eglise qui met celle-ci en concurrence directe avec l'Etat par le biais des franchises fiscales. Longue guerre entre les monarchies européennes et les Eglises, conflits déclarés entre les conciles nationaux qui déclarent perpétuelles les donations faites à l'Eglise alors que la coutume les limitait à 3 ans. Problème d'autant plus important en Espagne qu'il façonna pour longtemps le paysage politique de ce pays. Au portugal, en France, dans les flandres, en Italie au milieu du XIe siècle plus de la moitié des terres était aux mains du clergé. L'acte de mainmorte réglemente les dons fonciers aux maisons religieuses mais aussi les biens meubles. Il faut se souvenir que ce sont les cours ecclésiastiques qui tranchent en matière de testament validant même le testament oral ( nuncupatif) chuchoté à l'oreille du prêtre dans les derniers moments. Ce la va si loin que PhilippeV tente de négocier un règlement de mainmorte avec la papauté. Il n résulta une désorganisation des liens sociaux intra-familiaux et un appauvrissement des lignages.
Comment ne pas parler aussi de la question des degrés prohibés : ce qu'on appelle les " empêchements de parenté" qui jouent un rôle primordial dans la vie de l'Eglise. La complexité devint telle que le commerce des dispenses devint une source importante de revenus fonciers et financiers au Xe siècle. En 1059 le pape Nicolas II prit une encyclique ordonnant que " tout homme ayant pris femme dans les limites du 7e degré serait astreint par son évêque à la renvoyer sous peine d'excommunication ( ce qui entrainait la batardisation des enfants issus de ces mariages et l'impossibilité de venir à la succession). La complexité du cacul des degrés devint telle qu'elle connu un effet pervers assez inéressant : en 1497 le cardinal Ximenez tenta de freiner le scandale croissant des divorces en masse , déguisés en décrets de nullité en prétextant une alliance spirituelle contractée au baptème entre baptisé et sa parenté ou entre les parrains et la leur ( en effet les interdits frappaient les consanguins ( apparentés par le sang)les affins ( par le mariage) et les parentés spirituelles.
Ainsi que nous l voyons ce régime qui fournissait à l'Eglise un puissant instrument d'autorité ( faiseur de droit par décisions papales ou conciliaires et seuls possesseurs de la capacité de l'interprêter par la compétence unique des cours ecclésiastiques) régissant l'économie d'une famille, d'un lignage donnant aux plus riches le moyen de se débarasser d'une épouse indésirable).
La vérité de la division de la société en "ordres" est tout entière dans cet immense pouvoir beaucoup plus que dans les affirmations juridiques tardives XVI , XVIIe s. La réalité est que l'Eglise en tension perpétuelle avec la monarchie est le seul "ordre" qui tient la société ( rois compris) sous la menace d'excommunications rachetables en terres, en fortune. On comprend alors la difficulté qu'ont les médiévistes. Dans son excellent article " Moyen Age" ( in dictionnaire du Moyen Age sous la direction de Claude Gauvard) on lit bien que le système ( dans ce petit espace européocentriste) se réduit à un régime de production défini par une paysannerie libre ou semi-libre controlée par une aristocratie militaire qui prélève une rente et par une Eglise impliquée à la fois dans la domination culturelle des populations et dans la structure foncière. Le reste n'est que littérature...juridique


Relisez ce que j'ai écris :wink:
Ce que j'ai mis en gras dans vos propos sont les éléments dont je vous parle depuis le début ! C'est ce que je me tue à vous dire !
Oui, les trois ordres sont une coquille vide à la fin de l'Ancien Régime et même avant, mais la coquille... existe ! Je suis ravis de vous l'entendre dire.

Pour ce qui est du clergé et des immunités obtenues depuis des lustres, bien sûr que vous avez raison, cela a un rôle dans la constitution du modèle des trois ordres, puisqu'il est clair que le droit ecclésiastique, c'est-à-dire celui qui est propre à l'Eglise (et visible surtout en Espagne comme vous le dites très bien) a contribué à isoler un ordre des ordres, le clergé.


Sinon, je viens de feuilleter le "lexique historique de la France d'Ancien Régime" et je lis, pour l'article "société" entre autres (pardonnez de ne pas mettre le passage en entier):

<< La nature de la société d'Ancien Régime suscite, aujourdhui encore, des interprétations divergentes. [...] (je passe les analyses sur la société de classes définie selon les historiens marxistes mais dépassées aujourd'hui) Roland Mousnier, s'inspirant des écrits du XVIIe siècle, et particulièrement de ceux du juriste Loyseau, estime que l'Ancien Régime connait une société d'ordres, qui repose sur l'estime sociale, reconnue par l'opinion, et largement indépendante du rôle économique. (il y a ensuite des citations de Loyseau qui définit plusieurs hiérarchisation intra-ordres blablabla) [...] Cette société d'ordres a ses règles, tend à l'endogamie et à l'hérédité, mais conserve une certaine mobilité sociale pour l'individu: il faut en général trois générations pour changer d'ordre, après consécration par la société et par l'Etat. Par peur du changement, par l'intérêt de la plupart à maintenir les structures existantes, par la "liaison de l'ordre social existant avec tout un système d'idées qui lui donne une justification rationnelle", ce principe de classement peut subsister au-delà des circonstances qui lui ont donné naissance. R. Mousnier voit une société de classes en formation dans le seul tiers état. Pour d'autres historiens il y a coexistence de l'ordre et de la classe et le lien entre la richesse et le niveau social, qui en résulte, n'est pas niable. Il s'agit également d'un problème de conscience d'appartenance à un groupe social avec le sentiment de posséder une certaine culture et une solidarité entre ses membres. Il reste de cette confrontation que la société d'Ancien Régime apparaît d'une grande complexité, avec l'héritage des liens médiévaux, avec le rôle, qui n'est pas nouveau, mais plus fort, des rapports économiques, avec l'affirmation de la place de la culture intellectuelle, avec l'influence, non niable et non isolée, de la considération sociale et des définitions juridiques. Un critère intéressant est fourni par le classement de la capitation de 1694 comportant 22 "classes". >>

Pour ceux qui veulent une étude très récente, le dernier point (rôle du classement en 22 "classes" par le premier rôle de capitation de 1695) est notamment travaillé par M. Vergé-Franceschi dans La société française au XVIIe siècle, tradition, innovation, ouverture, paru récemment.

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Message Publié : 18 Mai 2008 12:40 
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Mon propos est de "complexifier" pour que les participants au forum ne croient pas que les concepts utilisés dans la discipline sont "simples" ils sont , bien au contraire complexes et sujet à discussion ; après tout comme pour toute discipline il faut " déconstruire" ce qu'on sait ( c'est d'ailleurs l'objctif avoué de Duby dans " Les trois ordres de l'imaginaire" et à ma connaissance le seul ouvrage consacré au sujet).
J'acquiesce à ce que vous écrivez et l'article que ous résumez est très clair. Il s'agit donc bien d'une coquille vide , plus exactement vidée par les diverses nécessités politiques religieuses ( concurrence entre la vision du monde les clercs séculiers et la vision clunisienne) .Duby consacre un chapitre très éclairant intitulé : Eclipse que je me permets de citer à mon tour : " Adalbéron et Gérard ont prêché dans le désert ( c'était donc bien un discours de "réaction" à une situation politique) . Il faut se rendre à l'évidence, on ne voit pas durant les 150a qui suivent la rédaction du Carmenet des gesta qu'ait été reprise par les gens de haute culture de la France du Nord la; phrase que les deux évêques avaient lancé au même moment, d'une même voix , le modèle qu'ils proposaient d'une soiété parfaite. Ce n'est pas que, sur la manière dont les hommes de réflexion se représentaient le monde se raréfient les témoignages, ils deviennent toujours plus abondants. Or on cherche en vain dans ces écrits quelque proclamation prétendant explicitement, comme l'avaient fait les deux prélats, fonder l'ordre social sur la complémentarité des trois fonctions assignées respectivement aux dirigeants de l'Eglse, aux conducteurs des guerriers et aux paysans asservis. C'est sans doute pour cette raison que Marc Bloch n'y fait qu'une courte et distraite allusion dans sa " Société féodale" ( TII Les classes et le gouvernement des hommes LI les Classes Chap Ier " les nobles comme classe de fait) ajoutant même que le guerrier tenait sa mission pour supérieure à celle du prêtre. La réalité est que cette théorisation du X-XI e s s'enfouit dans les sables en même temps qu'émerge un tiers état ( 1302 les représentants des villes sont appelés aux etats généraux) et en 1308 à Poitiers et à Tours sont élus des députés des bourgs et des villages.
On peut même affirmer que la réunion des "ordres" qui sont deux ( quand le tiers n'est pas ou peu représenté) trois selon la doctrine commune à Adalbéron et Gérard et jusqu'à quatre quand on convoque comme "ordre" les parlements et cours souveraines montre bien à la fois que la doctrine ternaire est mal fixée qu'elle apparaît, disparaît puis réapparait à l'extrême fin du XIIe s ( dans l'Estoire des ducs de Normandie composée vers 1180-85 par Benoit de Sainte-Maure) texte qui demeure la trace la plus ancienne de ce shéma conseptuel au coeur d'un système idéologique cohérent. Mousnier, à cette lecture, se trompe en ne fixant pas les temporalités de ce qui est bien une idéologie et il s'appuie sur la lecture de juristes des temps " modernes" ( au sens académique) quatre cent cinquante ans après que la coquille se soit vidée.
Duby termine son étude avec Bouvines comme point de repère. Son texte, comme toujours éblouissant et trop dense pour être cité fractionnellement montre bien comment Philippe, le soir de Bouvines devient l'Auguste qui dédaigne de revêtr les insignes impériaux trouvés dans le butin de la bataille mais sûr de " présider désormais seul avec le Pape, au destin de la chrétienté. C'est à cette date qu'il reprend à son compte la trifonctionnalité désignant l'adversaire vaincu ( les comtes de champagne, de flandres) comme agents du mal et du désordre. Philippe Auguste fut contraint à la bataille , s'agenouilla priant saint Pierre, puis se déploya sanctifié et en bon ordre et son ost est composé des trois ordres de la nation ( mais les guerriers sont les premiers ( les bons sergents , fils du peuple soumis et fidèle) les chapelains qui chantent les psaumes autour de lui, ls hommes des communes à qui fut confiée la garde de l'oriflamme. Le thème des trois ordres était devenu un lieu commun dont les rois se servirent pour se placer hors et au dessus du triangle pour le maintenir en équilibre ( voilà la raison du gout des juristes du XVIIe s pour cette vision du monde). Elle devient le symbole laïque utilisé par l'aristocratie du nord pour se défendre contre l'emprise de la morale ecclésiastique, les prétentions royales, la concurrence des parvenus, l'indocilité paysanne. Utile aussi au souverain le système idéologique de la royauté sacrée reposant sur l'assise du principe d'inégalité et d'obéissance.
Ainsi devons nous évite de nombreux contre-sens . Les juristes ne glorifiant pas la société à 3 ordres ( lire Denis Richet " autour des origines lointaines de la Révolution française"). La trifonctionnalité cesse à la fin du XIIIe s d'appartenir à ces catégories imaginaires pour prendre corps dans un rouage institutionnel et dans l'organisation concrète de la société d'ordre. Et là tout change!! la trifonctionnalité regroupe le clergé la noblesse et l'élite de la richesse urbaine privilégiée comme les 2 autres ordres et comme eux dominant le reste. Joachim du Bellay en fera un discours au roi en 1567 '" sur le fait des quatre états du royaume de France" opposant la " tourbe populaire" aux trois états " oisifs". L'affaire se révèle là : le chiffre 3 conduit l'esprit vers les perfections du céleste, le chiffre 4 le ramene à la matérialité de la terre.Les trois etats surplombient une "masse immense , ployée , muette. Oubliée.
Je ne résiste pas au plaisir de citer les lignes ultimes de cette étude ui n'a pas pris une ride :

Dans la salle du jeu de paume en 1789 trois bras se levèrent pour le serment. Ce n'était pas des bras de travailleur. Et les députés du tiers , ces hommes bien mis qui s'employaient à détruire la féodalité n'étaient pas des travailleurs c'était des plébéens. Ils réclamaient pour eux au sein de la classe dominante une liberté et une égalité naturelle. Ils n'entendaient nullement que cette classe fut abolie

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