Il s'agissait aussi de sélectionner et former les futurs serviteurs de l'état.
La raison pour laquelle cette mission n'a pas été confiée aux universités est aussi, je crois, liée au fait que les universités d'ancien régime ne semblaient plus capables du dynamisme suffisant.
Quelques citations de l'article Wikipedia qui illustrent cela :
Wikipedia a écrit :
Initialement, en France, le développement des grandes écoles est venu de la méfiance du pouvoir politique vis-à-vis des universités qu’il jugeait trop inféodées à l’Église, trop engourdies dans la scolastique et assoupies dans des privilèges. Les premières grandes écoles appelées alors Écoles spéciales nées au milieu du XVIIIe siècle étaient surtout destinées à fournir les cadres techniques et militaires de l’État.
Wikipedia a écrit :
Au départ les écoles spéciales, qui seront appelées plus tard grandes écoles ont été créées au milieu du 18°siècle pour fournir le personnel technique de haut niveau dont l’État avait besoin et aussi en partie pour prendre la relève des jésuites[4] qui au moment de leur expulsion (1763-64) géraient environ 120 collèges. De grands administrateurs de la Révolution française tels Napoléon Bonaparte (école de Brienne), Lazare Carnot (école du génie de Mézières) en sont issus. Ce dernier avec Gaspard Monge, un mathématicien, a créé l'École polytechnique en 1794.
La France présente ainsi un système original, unique en Europe et dans le monde, dans la mesure où coexistent les Grandes Écoles et les universités. Les grandes écoles diffusent des enseignements dans les domaines des sciences de l'ingénieur, du commerce, de l'agronomie, de l'administration… (voir ci-dessous) tandis que l'université conserve, de manière exclusive, les enseignements de médecine, de droit etc.
Wikipedia a écrit :
Antoine-François Fourcroy, dans son Rapport fait à la Convention sur l’organisation des écoles destinées aux divers services publics du 30 vendémiaire an IV, définit la doctrine de l’École spéciale qui pour Thuillier[5] vaudra aussi pour tous les projets d’ENA jusqu’en 1945 : « il est nécessaire que les sujets admis dans ces écoles y soient dans un nombre correspondant au besoin du service, qu’ils se consacrent dés leur entrée dans cette carrière à servir l’État ». La Loi concernant les écoles de services publics du 30 vendémiaire an IV en fixe la liste suivante:
* École polytechnique
* École d'artillerie
* École des ingénieurs militaires
* École des ponts et chaussées
* École des Mines de Paris
* École des géographes
* École des ingénieurs de vaisseaux
* Écoles de navigation (anciennes écoles de mathématiques et d'hydrographie pour la marine de l'état et écoles d'hydrographie destinées à la marine du commerce)
* Écoles de marine
et
Wikipedia a écrit :
« Lorsque les élèves auront fini leurs six années d'études dans les lycées, leur application et leurs progrès trouveront, au premier terme de leurs travaux, une nouvelle carrière d'espérance et de succès. Deux dixièmes d'entre eux seront placés dans les diverses écoles spéciales, où ils continueront d'être instruits et entretenus aux frais du trésor public, de manière à acquérir avec gloire un état et une existence assurés dans la république. Jamais avantage plus grand n'a été offert à la jeunesse studieuse. La bonne conduite, l'attachement à leurs devoirs, les études fructueuses, conduiront ceux des élèves qui se seront le plus distingués, à puiser dans les sciences ou dans les arts libéraux les moyens de parvenir à une profession honorable. Jurisprudence, médecine, mathématiques, physique, art militaire, manufacture, diplomatie, administration, astronomie , commerce, peinture, architecture, toutes les routes du savoir et des talens qui rendent les hommes chers et utiles à leurs semblables, leur seront ouvertes. Ceux qui ne passeront pas par ce genre de concours dans les écoles spéciales, pourront se destiner, par une étude particulière des mathématiques, aux écoles de services publics, et s'ouvrir ainsi une autre carrière non moins glorieuse et non moins avantageuse dans le génie, l'artillerie, la marine, les ponts et chaussées, les mines et la géographie. » (Extrait du discours prononcé au corps législatif par Antoine-François Fourcroy, orateur du gouvernement, sur le projet de loi)