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Message Publié : 28 Oct 2008 16:36 
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Pierre de L'Estoile
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Le thème a été un peu abordé dans le sujet sur la création des grandes écoles, mais j'aimerais bien que l'on développe un peu. Est-ce qu'il n'y a pas eu une terrible désorganisation de la formation des élites après l'expulsion du début des années 1760. Bien sûr les enseignants ont été remplacés par d'autres ordres, mais est-ce que cela n'a pas occasionné une considérable baisse du niveau (sauf quand les remplaçants étaient les oratoriens, mais ce n'était pas le cas partout).

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Alceste

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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Message Publié : 28 Oct 2008 18:22 
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Thucydide
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Alceste a écrit :
Le thème a été un peu abordé dans le sujet sur la création des grandes écoles, mais j'aimerais bien que l'on développe un peu. Est-ce qu'il n'y a pas eu une terrible désorganisation de la formation des élites après l'expulsion du début des années 1760. Bien sûr les enseignants ont été remplacés par d'autres ordres, mais est-ce que cela n'a pas occasionné une considérable baisse du niveau (sauf quand les remplaçants étaient les oratoriens, mais ce n'était pas le cas partout).



Difficile question et donc réponse..complexe! La réforme de l'enseignement à la finde l'Ancien Régime est placée sous la tutelle du Parlement qui proposent 3 plans de réforme par un college de 3 parlementaires ( La Chalotais, Avocat général au Parlement de Rennes, Guyton de Morveau parlementqire à Dijon et Rolland d'Erceville de Paris). Les rapports ( qui ont été publiées dans les annales 1976-31-1) font état du renouvellement d'une culture contemporaine très étendue. Il est important de noter que le type d'enseigenment proposé est une " éducation nationale" mais avec une vision sociale tres conservatrice Rolland écrit dans son mémoire" chaque esprit ne demande pas le même degré de culture, ils n'ont ni le mêmebesoin ni le même talent". L'ensseignement proposé est pyramidal dont la pointe serait apris et la base les campagnes et corresdpondt à la hiérérchie socio-culturelle en france. ( c'est aussi l'avis de Taton dans l'histoire de l'enseignement en FrancePeut etre peut on tenter un debut de réponse en répudiant l'idée d'une brutale cessation de l'enseignement des jésuites en France ( je renvoie à l'article de François de Dainville sur l'éducation des jésuite au 18e s en france) la géographie scolaire et la morphologie sociale des populations qui fréquentent ces collèges dont de préférence des les villes de magistrture ( parlements et présidiaux) ce qui en dit long sur l'enseignement humaniste qui y est dispensé. En revance - écrit l'auteur dans des villes à le commerce fleurit ( et il cite Bayonne) on trouve une opposition forte à l'établissement d'un collège jésuite " on n'a pas besoin à Bayonne où tout est commerce de philosophie" on retrouve ce peu d'intérêt du monde du négoce pour l'humanisme à Lyon, Troyes, Lille, Marseille , Rouen ( qui est pourtant aussi ville parlementaire) ville ajoute l'auteur ou on trouv peu de livres et peu de elcteurs ( ce qui n'est pas vrai pour Rouen); je ne sais si je reponds à votre question mais la question vient de très loin. Il y eut déjà dispute en Luther et Erasme, plus tard une vraie opposition de Colbert pour la multiplication des collèges jésuites où tout à la fois l'enseignement dispensé et la fréquentation sociale posaient des problèmes dans l'optique d'une uniformisation de chaque classe sociale ( on retrouvera cette "idéologie" dans les écoles primaines ; primaires-supérieures de la IIIe République)
N oublions pas non plus l'effondrement du nombre d'élèves des collèges par les efferts conjugués de la guerre de 30a de la famille et de la peste.
Reste que, la "lame de fond" était bien d'imiter la bourgeoisie/noblesse des offices et donc de se frotter au latin. Il y eut donc , assez tôt une tentative ( colbertienne si mes souvenirs ne metrompent pas) pour réformer les collèges. Le projet ne vit jamais le jour, la riche bourgeoisie se souciant devantage pour sa progéniture de l'accès aux charges et offlices que l'Etat avait démultiplié qu'au négoca lui-même. Il y eut retour de bâton!Si les lettres l emportèrent sur le negoce dans une prmeière phase à long terme les conséquences furent opposées. Les études démographiques montrent que l'accè au collège jesuite de bourgeois en nombre de plus en plus conséquent n demandant à l'humanisme qu'un frottis de latin et quelque apparence de bonnes manières fit décliner dangereusement les lettres. L'influence du jansénisme ( notamment) va transformer la sociologie es élèves des bons pères; On releve à Chalons et à Troyes ( v 1650) que les classes supérieures de la société ( aristocratie bourgeoisie riche) n constituait que 4 a 6 % des effectifs; 80 % étant issus de famille de laboureursd artisans et marchands.
Pardonnez moi de vous infliger ces considérations elles sot indispensables pour l'étude du savoir transmis dans le collège : études savantes des différentes ratio sudiorum, cahiers d'élves, livres de classe inventaires de bibliothèque. La pédagogie était entièrement tournée vers la réthorique ( ce dont Voltaire se plaignait) et s'inscrit à une tradition qui remonte à Cicéron. Laréthorique devint le but de l'humanisme dont les jesuites seront les défenseurs. Leur cursus est entièrement organisée vers cette fin ( 3 ans de grammaire et une année de réthorique - commentaires de textes expurgés et christianisés ( on pratiquait encore cette méthode à cambridge dans les années 30') ( Térence était exclus) le avoir antique revu et corrigé par lesjesuites était comme tous les auteurs etudiés praecones christi

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Message Publié : 28 Oct 2008 19:48 
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Pierre de L'Estoile
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Difficile question et donc réponse..complexe! La réforme de l'enseignement à la finde l'Ancien Régime est placée sous la tutelle du Parlement qui proposent 3 plans de réforme par un college de 3 parlementaires ( La Chalotais, Avocat général au Parlement de Rennes, Guyton de Morveau parlementqire à Dijon et Rolland d'Erceville de Paris).


Donc sous la tutelle des parlements. A vous lire on croirait qu'une véritable "réforme de l'enseignement" aurait été projetée pour suppléer à l'expulsion des jésuites, c'est peut être vrai mais un peu théorique. Ma question portait plutôt sur les changements concrets qui ont suivi. D'autre part je vous trouve très sévère à l'égard des jésuites. Voltaire critiquait leur enseignement mais il en était le produit comme Robespierre ou Camille Desmoumins.

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Message Publié : 28 Oct 2008 21:02 
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Thucydide
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Donc sous la tutelle des parlements. A vous lire on croirait qu'une véritable "réforme de l'enseignement" aurait été projetée pour suppléer à l'expulsion des jésuites, c'est peut être vrai mais un peu théorique. Ma question portait plutôt sur les changements concrets qui ont suivi. D'autre part je vous trouve très sévère à l'égard des jésuites. Voltaire critiquait leur enseignement mais il en était le produit comme Robespierre ou Camille Desmoumins.


Il ne vous aura pas échappé que l'histoire de l'éducation disons du 16 au 18E s est sûrement une des plus complexes qui soient tant elle met en mouvements de manières de l'envisager : education certes ( manieres et matières) anthropologie, sociologie des classes enseignées etc. Je suis d'une génération qui a connu ce fait : né dans une minuscule ville t dans une classe sociale non moins minime j'étais destiné à des études primaines et primainres-supérieures menant à ce qu'on appelle le bepc et pour les meilleurs de petites ecoles de techniciens supérieurs. L'enseignement a longtemps maintenu les classe sociales dans leur état et dans leur "géographie" petite ville ville moyenne ( à collège) grande ville ( à lycée). On sait moins que ce mode d'enseignement nous venait directement du 18e s. prenon un exemple : l'Oratoire dont vous parlez ( créé en 1611) est réclamé dans les petites villes ( Troyes, Beaune Dieppe..) sur demande des officiers municipaux on y delivr ed'abord un enseignement qui volens nolens ressemble à celui de l'école publique de 1880 ( entendez moi bien). Les colleges jéuites étaient eux installés dans les grandes villes où ils représentaient de véritables "puissances". Ce qui n'empêcha pas d' ailleurs de rivaliser en qualité avec les jésuites.
le Chancelien Rollin recteur de l'université de paris en 1720 est un des representants de ces courants novateurs : simplificaion du latin, grammaire en Français etc c'est un texte que l'on connait sous le nom de Traité des études il était bcp trop novateur pour son temps et fut enterré. Je livre à votre réflexion ce texte ( pas intégral) de Gyton de Morveau postérieur à l'expulsion des jésuites ( 1762) " Les lois doivent veiller sur la doctrine des écoles publiques soit pour la rendrer analogue à l'insttution politique soit ^pour la rendre uniferme pour l enseignement des lettres. Ce rapport est de 1675 ( a peu pres) ne se croirait-on pas en 1789?;

Dès que les jésuites furent expulsés on entra dans une période de confusion où se succédèrent les plans de réforme et les décrets. On tenta de recruter des maître laïcs , on en trouva moins de 20% et on fit donc appel au clergé séculier moins bien formé je le concède que le clergé des deux ordres jésuite et oratorien. Mais on y trouva des personnages de qualité et surtout uneorganisation universitaire complète sous l'autorité de l'Etat ( tres mediocre a vrai dire). Nous sommes de toute évidence dans la préparation "républicaine" (. La création de l'agrégation ( 1766 pour les arts, 1679 -création de Colbert pr parer à l'exil des jesuites - pour en est un signe évident.
Dans cette nouvelle vision de l'enseignemet les lettres ( au moins dans un premier temps) le cédèrent à l'étude des sciences. Normal il y a toujours interaction entre enseignement et société.
Malgré tout il serait injuste d'ignorer que l'enseignement des collèges s'enrichit dès la fin du 17e s de deux années de philosophie où l'initiation aux sciences progressivement s'organisait. Dans la précédent message je citait le Père Dainville ( SJ) qui ( dns Taton) décrit bien la complexité de l'entrée des matières sceintifiques Il ne manque pas de préciser q'en 1700 80 collèges sur 88 enseignait les sciences mais...seulement une quarantaine étaient dotés d'un "physicien" les autres ne disposaient que d'un philosophe tour à tour régent de logique et de physique ( une année sur deux). Il faudra attendre l 'année de l'expulsion pour avoir un enseignement scientifique digne de ce nom.Peut-être aussi ne faudrait-il pas oublier la qualité de l enseignement des bénédictins ( congrégation de St Maur) dont Sorèze fermera en 1964.

Je ne veux pas etre trop long et vai peut etre procéder par affirmations. A la suite de l'explusion des jésuites, l'enseignement connut au mois 4 années de déshérence.Le début de éorganisation se fit certainement à partir du "mémoire" de l'abbet Nollet qui jettait des idées simples et pratiques sur l expérimentation, la pratique, l'enseignement des mathématiques dès le début de l'année de logique ( incontestablement cela était du à l'intérêt provoqué par la réussite des méthodes du Collège Royal devenu (..de France) ainsi que de l'original vision des sciences naturelles du "Jardin du roi". Reste que pour avoir de bons élèves il fallait de bons maîtreset donc des salaires élevés, des distinctions honorifiques, des concours. La notion n'était pas nouvelle . En 1734 le chanoine Le Gendre legua une somme importnte pour l attribution d'un prix ( cela avait déjà existé pour la chaire de mathématique de Ramus au Collège Royal), cette somme fut convertie en " concours général ouvert aux élèves de réthoriques de 2e et 3e ( nosu sommes en 1749).
Il ne faut pas attendre le 19e s pour voir des progrès importants dans l enseignement de l'université. Il ne faut pas oublier que l'Université ne pouvait vivre que dqns une société profondément informée par les progrès des sciences. Hélas on ne connait ni les professeurs ni leurs cours mais pour reprendre votre conclusion ce sont eux qui ont formé Lavoisier, Condorcet, d'Alembert etc. en 1730 le célèbre Caron fut le professeur de d'Alembert

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Message Publié : 28 Oct 2008 22:49 
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Pierre de L'Estoile
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Merci pour ces utiles précisions.

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