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Au risque que vous le sachiez déjà, Jean-Marie Arouet utilisait le pseudonyme de Voltaire afin éviter dans un premier temps la censure et les attaques de tout types, courantes à l'époque.
Hum, pour cela, j'en doute un peu, car à l'époque où il adopte ce pseudonyme, il signe plusieurs lettres "
Arouet de Voltaire"(octobre 1718), puis en novembre, après le succès d'Oedipe, il signe une lettre au Régent lui-même simplement "
Voltaire". Pour se protéger derrière un pseudo, on fait plus discret...
Par contre, il a déjà utilisé d'autres pseudos pour se protéger, notamment en 1713-1714 en Hollande, lors de son intrigue amoureuse avec Olympe Dunoyer (Pimpette), pour déjouer la surveillance de la mère, il se faisait appeler Monsieur de Tilly ou Monsieur de Saint-Fort.
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Ensuite, penchez-vous sur la sonorité et la raisonance du nom "Voltaire".
Je la trouve vive et incisive, cinglante et tranchante, seyante et élégante : à l'image de son ironie
Oui, "volte", "volvere", est bien à son image, vive et tourbillonnante.
Dans son monumental
Voltaire (Fayard, 1995), René Pomeau, outre celle du poète Roy, propose d'autres hypothèses:
- Le nom d'un petit bien de famille appartenant à sa mère: Veautaire, une petite ferme proche d'Asnières-sur-Oise.
- Autre nom de lieu possible: le berceau de la famille Arouet, Saint-Loup, est proche de Airvault, dont Voltaire serait l'inversion.
- Selon Paillet de Warcy (
Histoire de la vie et des ouvrages de Voltaire) ce serait la contraction de volontaire:
"Voltaire serait la contraction du mot volontaire, surnom qui avait été donné au jeune Arouet à cause de son entêtement et de son obstination, et qu'autant pour se distinguer de son père et de son frère aîné le janséniste, qu'ennuyé du surnom de peit volontaire dont il avait les oreilles sans cesse rebattues, il se serait imaginé de retrancher deux lettres du mot volontaire, et d'en former le mot Voltaire".
(Voir ci-dessus, j'ai séparé et fusionné les quelques messages HS d'un autre fil qui évoquent notre sujet)- Un dérivé d'un nom de théâtre: dans
Balde, reine des Sarmates, une tragédie de 1651 d'un certain Jobert, un personnage nommé
Voltare, incestueux comme Oedipe, se répandait en blasphèmes contre les dieux; il n'est pas impossible que Voltaire ait eu connaissance de cette pièce oubliée en préparant son Oedipe, dont la représentation est justement contemporaine de la création du surnom..
- Arouet est aussi homophone de "à rouer", ce qui est assez ridicule pour un auteur, qui a de plus déjà été embastillé. Et on sait que Voltaire est très conscient qu'un nom est consubstantiel à l'être (voir
Candide)